Réalisé par Alexandre Astier
Avec
Alexandre Astier, Lionnel Astier et Franck Pitiot
Édité par M6 Vidéo
Il y a des personnes qui sont presque agaçantes tant elles
sont talentueuses dans tout ce qu’elles abordent. Alexandre
Astier fait partie de ses personnes. Le créateur de la série Kaamelott en est également le réalisateur,
le scénariste, l’acteur principal, le monteur et le compositeur !
Dès la première saison, qui remonte déjà à 4 ans, le succès a été
au rendez-vous. Une audience phénoménale, des DVD qui se vendent
comme des petits pains et des répliques qui font désormais le
tour des bureaux et des cours de récré.
Mais notre homme n’est pas de ceux à s’endormir sur ses lauriers.
Et fort d’un désir bien plus complexe que celui de faire rire la
France tous les soirs en 3 minutes, Alexandre Astier n’a cessé
depuis 4 ans de remettre son ouvrage sur le métier en donnant
à sa création une direction plus dramatique au sens théâtral
du terme.
Les épisodes s’allongent, les personnages ont plus de choses à dire,
à faire, à découvrir (sur eux-mêmes), et le ton s’aggrave quelque peu.
L’humour est toujours là, au détour d’une situation absurde ou
d’un réplique qui fait mouche, mais l’ensemble a gagné en maturité
au fur et à mesure des saisons.
Cette saison 5, ou Livre V, en est un exemple frappant et pour le moment
un sommet. Toute l’histoire tend vers la noirceur et le chaos.
Certes, la série perd en légèreté. Mais elle y gagne un statut de série
« classique » en s’éloignant du format vignettes vite consommable. La
version « director’s cut » ici présentée renforce encore ce virage : nous
sommes ici en présence d’une vraie série, avec des épisodes de 50 minutes,
avec séquence pré-générique, un superbe générique conçu pour l’occasion,
un nouveau montage et un générique de fin.
Le nouveau montage présente ici et là des images jamais vues à la télé,
que ce soit dans les formats longs ou courts. Alexandre Astier a rajouté
de la musique et a donné à son histoire un nouveau rythme qui laisse
préfigurer ce que sera le Livre VI, une oeuvre encore plus mûre, qui
servira véritablement de tremplin vers les films cinéma qui sont en
prévision.
Il faut désormais le savoir, Kaamelott n’est plus une série de pastilles
humoristiques à consommer entre une série et un journal télé, mais
une véritable série à part entière, protéiforme certes, mais bien une série
de qualité comme la France en produit rarement.
Présentation impeccable. Digipack multi-volets façon vieux livre
accueillant les 4 DVD. Menus simples et à la fois complets avec
animations, sonorisation et petits résumés de chaque épisode.
Un produit bien fini.
Le 4ème DVD est entièrement consacré aux bonus.
Le traditionnel bêtisier nous gratifie cette fois de plus de 11
minutes de fous-rires et autres ratages.
Un teaser du Livre VI, extrêmement court, nous fait découvrir un
Arthur plus jeune à l’époque de sa carrière romaine. Il s’agira en
effet d’un récit se déroulant avant les événements déjà connus de
Kaamelott… on en piaffe d’impatience.
« Aux sources de Kaamelott », le documentaire de Christophe Chabert, en
est ici à son 4ème volet et s’attache à l’aspect géopolitique de
l’époque arthurienne. Comme pour les précédents volets, le réalisateur
mixe interviews des acteurs de la série avec des interventions d’historiens
et autres spécialistes de la légende d’Arthur. Le style à l’emporte
pièce peut dérouter, mais cela donne une ambiance décontractée et
sans langue de bois.
Pour finir, près de 40 minutes d’interview d’Alexandre Astier ! Du jamais
vu pour un homme qui cumule beaucoup de casquettes sur cette série. Il
a pris ici le temps de se poser devant la caméra et le micro de Christophe
Chabert afin d’évoquer la director’s cut, le futur de la série, sa vision
du métier, … Là aussi, le ton est décontracté tandis que les deux hommes
déambulent dans les grandioses décors de Cinecitta à Rome qui accueillent
une bonne partie de l’intrigue du Livre VI.
Alors, manque-t-il quelque chose ? Oui ! On est toujours en manque d’un
véritable making of afin de découvrir les coulisses de la série en plein
tournage. Et puis, director’s cut oblige, le format des épisodes de 50
minutes est parfait pour accueillir un commentaire audio d’Alexandre
Astier ou même d’une partie du casting…
Pour une image tournée récemment avec des moyens modernes, on reste dubitatif… ça fourmille, il y a de la rémanence ! On sent une compression un peu trop violente. L’image manque cruellement de finesse. Ca reste néanmoins acceptable sur des diffuseurs à la diagonale modeste.
Piste stéréo ou 5.1 au choix. Le 5.1 est toujours plus intéressant grâce à des ambiances sonores fines et discrètes qui ajoutent au plaisir global et surtout à l’immersion dans le monde de Kaamelott.
Crédits images : © CALT Productions, Dies Irae, Shortcom