Réalisé par Mike Barker
Avec
Toby Stephens, Tara Fitzgerald et Rupert Graves
Édité par Koba Films
Au petit matin, une jeune femme réveille un garçonnet de 5 ou 6 ans avec lequel elle s’enfuit d’un château pour monter, avec une vieille servante, dans un coche qui les dépose à Wildfell Hall, un manoir austère et décrépi du Yorkshire. La femme, méfiante, garde ses distances avec les gens du village voisin. Elle finira par confier à Gilbert Markham, un jeune fermier célibataire qui s’intéresse à elle, qu’elle s’appelle Helen Graham et qu’elle a quitté son mari, Arthur Huntington, qui la trompait, la brutalisait et avait une mauvaise influence sur son fils.
La Dame de Wildfell Hall est la deuxième adaptation pour l’écran du roman d’Anne Brontë, The Tenant of Wildfell Hall. Publié en 1848 sous le nom de plume masculin d’Acton Bell (traduit en français sous le titre de La Recluse de Wildfell Hall), un des premiers ouvrages féministes, il fit scandale à sa sortie, en plein milieu de l’ère victorienne. Fille d’un vicaire du Yorkshire, Anne Brontë meurt un an plus tard, à 29 ans, de la tuberculose, comme son frère et ses quatre soeurs. Outre un recueil de poésies, elle a eu le temps d’écrire, avant The Tenant of Wildfell Hall, un autre roman, Agnes Grey, le récit, quasi-autobiographique, d’une fille de pasteur qui trouve une place de gouvernante pour assurer sa subsistance.
La première adaptation, en quatre épisodes, de La Dame de Wildfell Hall, inédite à ce jour sur disque optique, bien accueillie lors de sa diffusion par la BBC en 1968, réunissait Jane Munro, Bryan Marshall et Corin Redgrave (le frère de Vanessa).
L’adaptation de La Dame de Wildfell Hall faite en 1996 par Janet Barron et David Nokes choisit, à bon escient, d’oublier certains personnages secondaires se limite à esquisser les autres pour se concentrer sur Helen Graham, Gilbert Markham et Arthur Huntington et leur donner suffisamment d’épaisseur dans la durée limitée de la minisérie (166 minutes).
La Dame de Wildfell Hall tient une place honorable dans la longue liste des séries britanniques en costume qu’elle doit, non seulement au soin apporté à l’adaptation, à la qualité de la photo de Daf Hobson, plusieurs fois primé, mais aussi à l’élégance de la réalisation de Mike Barker qui s’est, depuis, distingué notamment par une excellente adaptation de Lorna Doone, encore absente de nos bacs, par la réalisation de plusieurs épisodes de la saison 2 de Broadchurch, de la saison 2 de Outlander, de la saison 3 de Fargo et de Versailles.
Outre un bel accompagnement musical, une solide distribution s’ajoute aux atouts de la série. Tara Fitzgerald en tête, avec un palmarès d’une cinquantaine de films, téléfilms et séries, parmi lesquels La Reine vierge, Elisabeth 1ère (2005), Jane Eyre (2006), Meurtres en sommeil (Waking the Dead, 2011) et The Body Farm, deux séries policières plutôt originales dans lesquelles elle incarne en 2011 le même personnage d’Eve Lockhart. Elle tient ensuite le rôle de Selyse Baratheon dans Game of Thrones (Le Trône de Fer) avant d’apparaître dans Legend, en 2015, une des récentes évocations des frères Kray. À ses côtés, Toby Stephens, le Captain Flint de Black Sails, après avoir tenu l’affiche de l’extraordinaire série Cambridge Spies, trois fois primée à Biarritz, mais jamais tombée dans nos bacs. Enfin, Rupert Graves, le Detective Inspector Lestrade de la série Sherlock (2010-2017, 4 saisons).
La Dame de Wildfell Hall (3 x 55 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un boîtier un peu trop épais (17 mm). Le menu fixe et musical propose la série dans sa seule version originale, avec sous-titres français optionnels.
Pas de supplément, juste l’Espace découverte proposant un court extrait de quatre remarquables séries romantiques de la BBC, plusieurs fois primées, éditées en France par Koba Films : La Petite Dorrit, une adaptation de Charles Dickens, Middlemarch, une adaptation de George Eliot, Femmes & filles (1999) et Jane Eyre (2006), une des innombrables adaptations pour l’écran du premier roman de Charlotte Brontë.
L’image (1.78:1), lumineuse, allie une texture agréable et une bonne définition. Elle est propre, hormis un léger fourmillement occasionnel discernable sur les grandes surfaces unies. Les couleurs délicates, discrètement saturées, composent une élégante palette.
Le son Dolby Digital 2.0 stéréo restitue clairement les dialogues dans un bon équilibre avec l’ambiance et l’accompagnement musical. Les deux voies sont correctement séparées.
Crédits images : © BBC 2004