Réalisé par Chuck Russell
Avec
Kevin Dillon, Shawnee Smith et Donovan Leitch Jr.
Édité par Sony Pictures
Tandis que Carpenter, Craven, Raimi & C s’amusent à créer de
nouveaux visages du mal, pour Chuck Russell la terreur n’a pas
de forme. Et malgré une campagne coûteuse de marketing, son
« Blob » se fait écrabouiller au box-office. Fin de l’histoire ?
Pas tout à fait. Car le « Blob » de Chuck Russell doit autant à
« Night of the Creeps » de Fred Dekker (le monster movie le plus
hilarant des années ‘80) qu’à The Thing de John
Carpenter. Du film original des années ‘50 - avec Steve
McQueen, ne l’oublions pas - Russell retient uniquement son
esprit « camp » et trashy, et de faire une entorse aux règles en
jouant avec elles (une chose qui a réussi magnifiquement à
Robert Rodriguez avec The Faculty).
Nous voici donc à inconnuville, avec des vrais acteurs qui
sont là uniquement pour se faire saucissonner, alors que les
faux - en commençant par Kevin Dillon, et frère de Matt -
tiennent bon jusqu’au bout. Nous voici donc avec un scénario-
Forrest Gump de Frank Darabont, qui s’amuse à faire avaler la
ville entière par le blob, mais qui épargne le prédicateur
intégriste et millénariste. Et nous voici avant tout dans le
royaume de l’analogique - avec animations stop-motion et
écrans bleus criards à go-go, mais surtout avec des effets de
maquillage mille fois plus honnêtes et réels des énucléations
numériques et clean à la sauce Silicon Graphics.
Ceux qui prennent le « Blob » au premier degré, l’effaceront
vite des neurones. Mais pour tous les autres, le film de Chuck
Russell reste un divertissement ludique de drive-in, un film
de monstres où tout est permis, même de renverser de la bière
et des tranches de pizza dans le salon de la maison. Le milk-
shake fraise rose-industriel est - bien sûr - la boisson de
rigueur.
Bon, d’accord, tout le monde a droit à l’erreur. Mais pourquoi
fallait-il que cela se passe avec le « Blob » ?
Columbia mérite une engueulade, pour avoir réglé le cas de ce
« classique » des monster-movies avec un DVD basic, des pistes
audio qui restent dans leur Surround d’origine, une image un
peu rouillée, et virtuellement zéro suppléments. Seul le menu
(vaguement animé, mais avec une jolie transition) essaie de se
démarquer de la moyenne. La rareté du film pourrait tout de
même prendre les fans par les sentiments… en attendant que
l’éditeur se décide à fabriquer un vrai DVD collector.
C’est simple et ça va pas traîner : une (jolie) bande-annonce en VOST, et c’est tout. Dire que c’est du basique est un euphémisme..
Une image assez sale et visiblement pas retraitée par les génies du Sony Center, ce qui démontre l’immense intérêt du Studio vers le film. La définition et les contrastes sont assez acceptables. Et - Dieu merci - les authoreurs n’effacent pas les incrustations de ces écrans bleus de l’âge du pré- numérique…
Basic, comme tout le reste. Il faudra monter le volume pour compenser le peu de dynamisme des pistes audio. La VO est la seule à donner un minimum de travail aux enceintes arrière. La VF - comme les autres pistes internationales - est en simple stéréo, et beaucoup plus en retrait que l’audio anglais.