Réalisé par Kevin Costner
Avec
Kevin Costner, Will Patton et Laurenz Tate
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Dans un futur apocalyptique, le déserteur d’une armée, les
Holnistes, conduite par un tyran, se fait passer pour un
facteur afin de recevoir le gîte et le couvert dans les
villages qu’il traverse. Hélas, les villageois voient en lui
un espoir pour lutter contre le despote mentionné ci-dessus.
Il y a dans ce film un souffle épique indéniable, emprunté aux
meilleurs westerns hollywoodiens. Kevin Costner, dont c’est
son deuxième film, sait utiliser les grands espaces comme peu
de réalisateurs aujourd’hui. Il n’est toutefois pas un
virtuose, les plans plus statiques nous arrachent souvent des
bayements d’ennui.
Adapté du roman homonyme de David Brin, « Postman » est loin
d’être la meilleure oeuvre de Brin, plus à l’aise dans la
science-fiction pure (« Marée stellaire », « Élévation »).
Costner a eu l’idée, qui paraissait bonne, de s’éloigner du
roman tout en en conservant sa substantifique moelle. Et il
faut avouer que le début du film est plutôt prometteur, avec
cette histoire de milice écumant ce qu’il reste d’un pays
aride, comme les gens qui l’habitent, et un ton qui oscille
entre Danse avec les loups et Waterworld.
Et voilà que le personnage de Costner se fait la malle et
notre attention avec. Sitôt qu’il endosse son costume de
facteur, Costner nous assène des préceptes de morale
lénifiants, du patriotisme en veux-tu en voilà, et une armée
de facteurs prépubères au garde à vous.
La goutte d’eau fait déborder le vase lorsqu’une gamine de dix
ans (l’histoire se déroule vingt ans après la disparition des
États-Unis) entonne « Beautiful America » dans un silence de
mort. Le seul choix digne et responsable qu’il nous reste
alors est d’éteindre la TV et de récupérer la galette DVD pour
faire du ball-trap avec, parce que ce qui suit est
épouvantable.
Il reste encore deux bonnes heures à tenir et le scénario ne
cesse de rallonger des situations qui n’ont aucun rapport avec
l’histoire : l’intermède du chalet où se réfugie notre
facteur, à nouveau déserteur, plombe la progression dramatique
; et que dire des tergiversations d’un Costner quasi
chiraquien hésitant à dissoudre… le service postal.
Au bout de presque trois heures d’une fresque titanesque avec
des décors gigantesques, des milliers de figurants, des scènes
de bataille, le film se clos sur une lutte à mains nues entre
un facteur et un tyran, comme si on renversait des dictatures
d’homme à homme ; on regrette que le réalisateur ait confondu
science-fiction et féerie. Bref, un film qui ne vaut que pour
ses paysages et aurait gagné à être écourté d’une heure.
Les jaquettes cartonnées Warner sont toujours belles, bien que
fragiles. Elles bénéficient de bonnes maquettes, de
reproductions soignées et donnent des informations suffisantes
au recto et à l’intérieur. Exit donc les feuillets baladeurs
du chapitrage, exit aussi l’originalité. Celle de « Postman » ne
déroge pas à la règle.
Les menus, fixes et muets, sont conçus en respectant
l’ambiance du film, ce qui était une nouveauté à l’époque de
sa publication (fin 1998). Mais le corps du texte est
minuscule et la navigation limitée.
Le court reportage de dix minutes regorge d’informations quant
au travail des effets spéciaux ; il est bien conçu et se
comprend sans les commentaires. Heureusement, car Warner n’a
pas pris le soin de lui accoler des sous-titres.
Une filmographie de Costner et du producteur clôture cette
partie Suppléments. Pas la moindre bande-annonce. Les autres
acteurs n’ont pas le droit à leur filmographie, pas de notes
de production, ce qui est un minimum.
Très belle. Trois heures de projection sans qu’un seul gros problème de compression ne pointe le bout de son nez. Les scènes sombres passent comme une lettre à la poste (ha ha ha !). A noter toutefois des fourmillements dans les arrière- plans de certaines séquences d’intérieur. Les plans retouchés à la palette graphique souffrent d’un aplatissement des contrastes, un défaut inhérent au film et non à l’édition DVD.
Les trois versions sont au coude-à-coude, toutes les trois
riches en basses et en ambiances somptueuses. Les surrounds
sont de la partie du début à la fin des trois heures du film,
elles agrémentent les scènes de sons naturels. Attention, nous
ne parlons pas de rouleau compresseur du type
Armageddon, mais d’une bande-son toute en finesse, qui
sait s’énerver lorsque c’est utile (les scènes de bataille).
A ce titre, ne loupez surtout pas le générique du début avec
ses nombreux effets arrières et sa musique majestueuse. La VO
est toutefois plus précise, plus claire, bien que d’un niveau
sonore égal aux deux autres. Les voix des acteurs y sont plus
naturelles (quoi de plus logique) et mieux intégrées.
La VF souffre d’une mise en avant trop prononcée des voix,
mais restitue la même richesse que la VO. La version italienne
semble un poil étouffée, mais le doublage ne prend pas le
devant de la scène.