The Punisher (2004) : le test complet du DVD

Réalisé par Jonathan Hensleigh
Avec Thomas Jane, John Travolta et Rebecca Romijn

Édité par Sony Pictures

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Le 03/01/2005
Critique

Très franchement, il y a pire ! A cela on me répondra qu’il y a mieux ! Certes mais la liste des bonnes adaptations cinématographiques de super-héros est si courte que les doigts d’une main suffisent à toutes les compter. Et pourtant, les adaptations de super-héros à l’écran n’ont cessé de se multiplier ses dernières années. La faute à des spectateurs en demande mais aussi et surtout à des producteurs hollywoodiens en panne de créativité. Résultat : à part X-Men et Spider-Man, les nanars super-héroïques sont légion. Vous voulez des noms ? : Daredevil, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires ou bien encore Hulk que leur manque absolu d’originalité suffit à classer au rang de misérables navets.

Dans ce cas, qu’est-ce qu’une bonne adaptation ? Voilà une question qui renvoie directement à la notion de super-héros. Suffit-il à un super-héros d’accomplir des choses extraordinaires pour exister ? Doit-il uniquement se détacher du lot ? Lui suffit-il de voler ou d’utiliser un pouvoir magique ? Assurément non car ce qui fait d’un super-héros un super-héros est l’attachement que lui porte les gens. S’il est un super-héros c’est que ceux qui ne le sont pas le considèrent comme tel. Le carburant du super-héros est l’admiration que lui porte la population, y compris celle des lecteurs et spectateurs. Eliminez-lui sa fonction sociale et vous annihilerez tout ce qui peut faire l’intêret d’un super-héros.

Par conséquent, l’adaptation doit subtilement manier le paradoxe et faire du super-héros un être à la fois faillible et infaillible (cf. Batman de Tim Burton et Spider-Man de Sam Raimi). Il doit s’interroger sur la nature de ses pouvoirs jusqu’à douter de leur existence (cf. X-Men, Incassable) et être accompagné d’un message social fort qui donne un sens à l’utilisation de ses super-pouvoirs. Et là, c’est généralement l’hécatombe car derrière la maestria pyrotechnique se cache une véritable misère de la pensée.

Soyons clair ! Ce n’est pas le cas de « The Punisher » qui réussit non seulement le pari de faire mieux que l’original (ce qui n’est pas un exploit) mais aussi de s’écarter du chemin balisée des productions hollywoodiennes en versant dans le drame intimiste et le super-héros pas franchement flamboyant. Hensleigh, son réalisateur, multiplie les situations de mise en difficultés, prenant même un malin plaisir (lors de la scène du combat entre Castle et un gigantesque blondinet, clin d’oeil au personnage de Requin dans James Bond) à le voir se faire corriger et torturer. Jamais super-héros n’aura été autant en difficulté ; un super-héros super maltraité, il fallait y penser !

Autre bonne idée, celle du casting. Thomas Jane incarne un  » Punisher » eastwoodien avec ce qu’il faut de douleur et de suffisance pour en faire un personnage monobloc. Eastwoodien on vous dit ! Tandis que John Travolta habite sobrement un super-vilain très convaincant. Autour d’eux, Will Patton, Rebbeca Romijn-Stamos et même Roy Scheider. Une foultitude d’atouts qui donnent hauteur et crédibilité à l’ensemble. D’autant que chacun y trouve son compte de plans et de répliques pour mettre en valeur leurs différentes apparitions

Bonne idée enfin celle de restreindre les explosions et cavalcades en tous genres qui prêtent trop souvent aux adaptations cinématographiques de super-héros des accents de jeux vidéo. Hensleigh ne se contente pas d’aligner les décors et ambiances mais tente de faire naître une véritable atmosphère. Malheureusement, l’entreprise échoue. Principal responsable : cette ardente volonté de faire un film tout public. On se demande bien pourquoi puisque le film a été gratifié d’un R (traduisez Restricted ; tout individu âgé de moins de 17 ans devra être accompagné) lors de sa sortie en salles aux Etats-Unis. L’auto-censure a donc été peine perdue. Elle n’aura eu pour effet que de gâcher ce qui s’annonçait comme une film prometteur.

Le massacre de la famille du héros, moment pourtant crucial, a été ainsi complètement saboté. Hensleigh aligne les gunfights, coupe la tuerie de la femme et du fils de Castle, monte sa séquence à la façon d’une scène d’exposition, évacuant du même coup la force d’évocation des scènes qui la compose. A chaque scène son sens ou alors c’est un plan de coupe : 1ère année d’école de cinéma. Et Hensleigh d’enchaîner les bourdes : l’explosion de l’appartement du Punisher, raté. La poursuite en voiture sur le pont, raté. Le combat entre Castle et Saint, encore raté. Demeure une architecture pas inintéressante et quelques scènes franchement jubilatoires. La scène du repas ou encore le passage à tabac de Castle.

Le reste baigne dans l’académisme le plus complet sous la forme de plans maintes fois vus et revus. Pourtant, de l’ensemble émane quelque chose. De la bonne volonté sans doute. C’est ce qui rend si sympathique cette « luxueuse » série B.

Présentation - 3,0 / 5

L’éditeur régale les fans du Comic Book avec cette édition spéciale truffée de bonus. A l’instar du DVD de Bienvenue dans la jungle, celui de « Punisher » propose une visite guidée des coulisses du tournage avec un focus sur les scènes d’actions et les effets spéciaux : indubitablement les deux points forts du film.

Si le packaging demeure basic comme la quasi totalité des packagings Columbia, l’éditeur s’est une nouvelle fois attaché au son et à l’image. Les menus ont eux aussi été travaillés. Très proches visuellement de l’ambiance distillée par un générique très BD, ils souffrent donc d’une identique laideur et de la même pauvreté que ce générique hideux conçu à la va-vite.

Bonus - 3,0 / 5

Columbia continue de suivre ses bonnes résolutions prises début 2003 en étoffant considérablement les bonus de ses éditions DVD. « Punisher » ne fait heureusement pas exception à cette nouvelle règle et livre quantités de bonus fort intéressants. A commencer par le making of, sorte de vidéo journal, qui nous révèle les secrets les plus intimes de fabrication du film. Résultat : des suppléments consistants bien plus captivants que le long-métrage lui-même.


Journal de guerre : le Making of (13’06 - VOST)

Succinct et brouillon, ce journal de guerre peine à faire office de making of. Toutefois, la sincérité des témoignages et la volonté d’en montrer le plus possible sur le tournage finit par nous convaincre de son utilité.

La réalité du tournage : les cascades du Punisher (21’04 - VOST)

Sans aucun doute, le plat de résistance de ce festin de suppléments. Là encore, on en montre autant qu’on peut jusqu’à dévoiler, chose rarissime et inestimable, le storyboard. Une comparaison story / scène finale aurait été une bien belle cerise sur le gâteau.

Scènes supplémentaires

Au nombre de 2, elles sont présentées montées et sonorisées avec ou sans les commentaires du réalisateur, c’est au choix. L’éditeur a choisi d’apporter là aussi un soin tout particulier à la qualité du son et de l’image. Rien à dire si ce n’est féliciter les auteurs de cette édition DVD pour cette marque de respect :

- Introduction of Saints and Sinners Club (1’10)
- Livia insults Mickey Duka (11”)


Compte tenu de ce qu’elles apportent, toutes deux méritaient de figurer dans le film.

Clip (1’33)

Les fans de Drowning Pool apprécieront sans doute. Les autres resteront circonspects devant ce barbu transformiste convaincu d’être le sex symbol de toute une génération. Image et son haut de gamme pour un spectacle plutôt navrant.

Image - 5,0 / 5

Une fois de plus, Columbia fournit à son édition DVD un master d’une excellente qualité. Et pourtant, concernant « Punisher « , la tâche s’avérait plus qu’ardue compte tenu du nombre incalculable de scènes sombres et / ou très faiblement éclairées. Rappelons que ce type de scènes est propice au grain et à la pixellisation. Columbia évite donc le piège en offrant à la noirceur visuelle du film subtilité et contraste.

On regrettera simplement que la réalisation signée Hensleigh n’ait pas été plus riche et mieux soignée. Elle aurait avantageusement mis en valeur le remarquable travail de l’éditeur. Mais là pas grand chose à dire si ce n’est que la qualité de l’image nous rappelle quel grand film aurait pu être « Punisher ».

Son - 4,0 / 5

Même punition pour le son qui fait état d’un réel décalage entre la qualité de l’encodage et la relative pauvreté de la bande-son. Seule la jolie musique de Carlo Siliotto sauve de l’insignifiance la sonorisation de « Punisher ».

Difficile dans ces conditions d’évaluer les qualités de l’encodage. Tout ce qu’on peut vous dire, c’est que lors des très rares gunfights, l’ensemble se tient. Mais rien de bien violent pour un surround EX terriblement sous-exploité.

A saluer l’effort de l’éditeur qui fournit du Dolby Digital 5.1 surroud Ex en VO, en VF et même en polonais. Comme à chaque fois ou presque, la médiocrité du doublage vous fera préférer la VO.


A toutes et tous, excellente série noire…en DVD !

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Rétroprojecteur Toshiba 43PH14P
  • Toshiba SD-330ES
  • Onkyo TX-DS797
  • système d'enceinte 5.1 Triangle
Note du disque
Avis

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MarvelousCollector
Le 27 février 2024
En terme d'adaptation, le Punisher de 2004 ne pèse pas très lourd... Le personnage manque de la profondeur qui le caractérise dans les comics, le rendant aseptisé à bien des égards. Cela dit, le film se suit très bien comme un petit film d'action sans prétention et bien rythmé.
Les scènes d'actions sont efficaces, même encore en 2024. La version longue présente dans le DVD (boîtier noir) permet l'ajout d'une sous-intrigue et d'une noirceur qui n'est pas présente dans la version cinéma. On est aussi gâté en bonus (clip musical, making-of, inspirations, interviews...). Dommage que la version blu-ray ne dispose pas de la version cinéma.
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Olivier Demangeon
Le 24 février 2017
« The Punisher » est un bon film d’action disposant d’une histoire de vengeance assez classique, sombre avec un personnage taciturne et mélancolique. L’intrigue est basique et manque d’une pointe d’innovation. Le rythme est bon et les scènes d’action sont bien orchestrées. Le casting est plaisant et dominé par la confrontation entre Thomas Jane et John Travolta. La photographie offre de belles couleurs et quelques plans sympathiques.
Lire ma critique complète concernant ce film : http://wp.me/p5woqV-3mW
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deckard24
Le 12 décembre 2011
Etant fan de la Marvel, et plus spécialement du Punisher, j'ai accueilli ce film avec enthousiame. Cet état de bonheur s'est arreté quand j'ai regardé le film. De toute évidence, on a jugé bon d'apposer le nom du Punisher sur un film d'action bête et méchant sans même prendre la peine de lire le comics d'origine. Il en résulte un film bourrin, sans aucun lien avec l'oeuvre d'origine (mis à part 2-3 éléments)
Le plus gros défaut de ce film est pour moi le fait qu'il risque de dégouter les gens la découvrant du Punisher alors que le comic est très loin de ce film

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