Réalisé par M. Night Shyamalan
Avec
Noah Ringer, Dev Patel et Nicola Peltz
Édité par Paramount Pictures France
Les critiques qui figurent sur DVDFr ont comme point d’honneur une dissociation quasi schizophrénique des qualités techniques des disques et de la perception artistique de l’oeuvre. Ce choix éditorial trouve sa raison d’être avec un film comme Le dernier maître de l’air, qui offre à la fois une conversion vidéo éblouissante et qui sera aussi - nous l’espérons - le dernier film de la saga.
Mais qu’est-il donc arrivé à M. Night Shyamalan, autrefois enfant chéri d’Hollywood, qui avait redéfini la lecture narrative du fantastique avec Sixième sens, Incassable ou même Signes ?
Je ne voudrais pas donner l’impression que Le dernier maître de l’air est un film à éviter comme la peste. Au contraire, il faudrait le voir avec cette sorte d’inéluctabilité morbide qui nous empêche de détourner le regard devant la scène d’un accident. Il nous offre cette opportunité rare de faire un post-mortem, sur comment - à partir d’une source admirable, un budget gigantesque et les meilleurs techniciens du marché - on arrive à tout foirer.
Nous avons un monde divisé par les communautés des quatre éléments - terre, air, eau, feu - et la perspective de se laisser entraîner dans une quête féerique à mi-chemin entre À la croisée des mondes - La Boussole d’Or et la fresque kung fu. Mais, au contraire, nous obtenons une histoire qui n’avance pas, des erreurs de casting incroyables (notamment le gamin qui joue l’Avatar) et la suppression de toute émotion. On comprend enfin pourquoi Shyamalan n’avait jamais tourné une seule scène d’action auparavant. Le film a été converti en 3D à la dernière minute pour sa sortie en salles : on imagine presque les boss de Paramount se dire » Houston, nous avons un gros problème, passons à la 3D pour planquer le maximum de choses ! »… même ça c’est loupé, avec l’une des fausses 3D les plus calamiteuses de l’été 2010.
Non, Le dernier maître de l’air n’est pas une daube : c’est plutôt une horlogerie complexe qui se détraque en temps réel. Avec un peu de chance et du temps, il deviendra peut-être le Howard the Duck de la décennie : un collector.
Le Blu-ray est exactement à l’inverse du film : il a une santé de fer et il allume le feu ! Ce combo vous permet de profiter de l’oeuvre sur 3 supports : Blu-ray (disque 1), DVD et copie digitale (disque 2).
L’image est très claire et ne souffre d’aucun artefact visible. ILM nous a franchement habitués à mieux en matière d’effets spéciaux, mais en ce qui concerne l’encodage, on approche de la qualité démo. La piste audio anglaise (la seule du lot en DTS-HD Master Audio) est bien maîtrisée sur l’ensemble des voies, avec une contribution active des graves sur les scènes d’action, même si on aurait espéré un peu plus de dynamique. La piste française en DD 5.1 a moins d’atouts acoustiques mais s’en tire plutôt bien.
Tous les bonus du Blu-ray sont en HD : À la découverte du dernier Maître de l’Air est un making of en 9 parties de presque 1 heure. Le siège du Nord détaille la fabrication des décors gigantesques des séquences finales du film. Séquence nostalgie avec Les origines de l’Avatar, qui nous rappelle hélas les grandes aspirations de l’anime d’origine. On termine avec les Scènes inédites, le Bêtisier, Une journée avec l’actrice principale et une piste de Notes interactives sur le film en PiP.
À noter que la copie digitale (définition standard, VF et VO en stéréo) requiert Windows Media et est incompatible avec l’environnement Mac ou iOS.