Réalisé par Henry Selick
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
On a eu tendance à largement l’oublier, mais le succès de « L’étrange Noël de Mr Jack » est plus à mettre au crédit de Henry Selick qu’à celui de Tim Burton. C’est en effet Selick qui a porté le film et l’a réellement réalisé tandis que Burton n’a fourni que la trame de départ ainsi que quelques croquis de personnages.
On retrouve dans « Coraline » la virtuosité de ce réalisateur hors normes qui s’attache encore à l’animation image par image qui continue de transpirer le réalisme et la poésie, même face aux cadors de l’image de synthèse comme Pixar. En filmant des éléments réels, on obtient en effet une ambiance et un piqué d’images qu’aucun film de synthèse n’arrive à égaler jusqu’ici.
La technique de l’animation image par image ne cessant de s’améliorer avec le temps, on a droit ici à des plans d’une virtuosité inouïe, de véritables oeuvres d’orfèvrerie.
Le tout sert une histoire qui n’est tout de même pas à mettre devant les yeux de n’importe quel public. Si le film est classé « tous publics », il faudra peut-être attendre l’âge de 7-8 ans si l’on veut éviter des cauchemars… Ce n’est certes pas un film d’horreur, mais l’univers de Neil Gaiman (l’auteur du livre) mêlé à l’imagination particulière de Selick donne au film des images et des personnages parfois très inquiétants, voire dérangeants.
Pour ce qui est des adultes qui n’ont pas peur d’explorer un univers original et culotté, le régal est assuré !
Boîtier classique, menus Universal, rien de neuf à l’horizon. On dit merci pour les 4 paires de lunettes 3D offertes, même si leur utilisation relève plus de l’anecdotique, tant ça gâche le film… Henry Selick lui-même supplie de rester sur la version 2D.
Une belle récolte de bonus, des plus commerciaux et sans intérêts jusqu’aux plus complets et riches en informations.
À noter que le commentaire audio est occupé à 98% par Henry Selick (très intéressant) et que Bruno Coulais se contente des 2% restant sur les 5 dernières minutes du film pendant le générique.
Les scènes coupées sont plus des plans coupés dans des scènes existantes. On n’y gagne pas grand chose.
Le making of est plus une grosse featurette qui survole les différents aspects de la fabrication du film. Les plus curieux se tourneront vers le commentaire audio ou les 3 pistes de l’option U-Control qui sont chargées d’informations, depuis les acteurs jusqu’aux storyboards en passant justement par les aspects plus techniques du film.
Le petit module sur l’enregistrement des voix est assez court et trouve lui aussi son large complément dans le bonus U-Control.
Reste un petit module sur les aspects effrayants du film. Sans grand intérêt.
Il y en a donc ici pour tous les goûts et tous les appétits, avec en prime un sous-titrage français intégral de tous ces bonus… merci Universal.
À tournage numérique, transfert numérique et donc aucune perte de qualité. L’encodage VC-1 fait bien son travail et chaque millimètre de l’image, des personnages aux décors, délivre une quantité phénoménale de détails. Paradoxalement, évitez comme la peste la version 3D et ses lunettes colorées qui dénaturent totalement les couleurs et le plaisir du film.
Rien à redire côté son non plus, si ce n’est que la VF est une fois de plus privée d’encodage HD. La VO fait merveille avec de belles ambiances, des dialogues clairs et une musique somptueusement mixée. La VF s’en tire avec les honneurs, dans un Dolby Digital 5.1 aux dialogues toujours un peu plus en avant qu’en VO.