Réalisé par Clint Eastwood
Avec
Clint Eastwood, Jeff Daniels et Wanda De Jesus
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Terry McCaleb, profiler au FBI, vient de prendre sa retraite : après un sérieux infarctus, il doit sa survie à la greffe du coeur d’une jeune femme assassinée. La soeur de la victime, exaspérée par les lenteurs de l’enquête, le supplie de rechercher le coupable.
Si Clint Eastwood continue de porter le Smith & Wesson de l’inspecteur Harry Callahan, dit Dirty Harry, il prend cette fois la peau d’un personnage fragile, tant physiquement que psychologiquement. Ce changement radical de personnalité du héros-flic, tout comme l’idée générale du prix à payer pour le don d’organe donnent une touche originale au thriller.
Malheureusement, l’entreprise est contrariée par les faiblesses du scénario de Brian Helgeland, nettement mieux inspiré quand il a écrit les scenarii de L.A. Confidential ou de Mystic River. En dépit de quelques scènes de suspense, la tension dramatique se relâche trop souvent et, pire encore, on voit venir à cent pas le twist final.
Ces reproches exprimés, Créance de sang reste un thriller bien filmé, tout à fait visible, avec quelques moments forts. Mais il ne peut pas se placer pas parmi les meilleurs films réalisés (32 à ce jour) ou interprétés (une soixantaine) par Clint Eastwood.
Boîtier classique dans le surétui de la collection Warner Blu-Line, menu très rudimentaire, 32 chapitres, 7 versions dont un doublage en français, sous-titrage en 11 langues.
L’encodage 1080p, AVC donne une image impeccable, dans toutes les conditions d’éclairage, dans la lumière crue de la marina, comme dans les scènes de nuit, parfaitement contrastées ou, encore, dans les sombres entrailles du navire échoué, à la fin du film. La résolution est fouillée (trahissant sans fard les rides du héros) et les couleurs sont bien saturées, douces et naturelles sur les visages. La réduction de bruit a conservé un léger grain qui contribue à la finesse de l’image.
Le son est pur, incisif, avec un spectre large. Bien que le film ne pousse pas à des effets spectaculaires (exceptés quelques échanges de coups de feu qui claquent comme un fouet), le spectateur est immergé dans l’ambiance, par exemple quand l’hélicoptère vole en cercles autour de la scène de crime, dans les premières séquences, ou encore, vers la fin du film, dans l’épave du navire échoué dont les tôles craquent et gémissent sous l’effet de la houle. Les sons d’ambiance du film restent très percutants dans la version française (DD 5.1). Toutefois, les voix sont monotones et, comme c’est trop souvent le cas avec les doublages, les dialogues sont étouffés et étriqués par un spectre trop étroit.
La comparaison avec la réédition sur DVD de 2008, pourtant techniquement irréprochable, permet d’apprécier l’apport de la haute définition, particulièrement pour le son.
Les suppléments sont les mêmes que ceux servis en portion congrue sur les précédentes éditions sur DVD : outre un teaser et la bande-annonce, deux documentaires tournés en 2002, l’un intitulé Les coulisses du film (18’), l’autre Conversations en espagnol avec Clint Eastwood, Wanda De Jesús et Paul Rodriguez (14’) qui se limitent à quelques banalités sur les personnages et aux congratulations avec renvoi d’ascenseur.