Réalisé par Cameron Crowe
Avec
Matt Damon, Scarlett Johansson et Thomas Haden Church
Édité par 20th Century Fox
Père célibataire, Benjamin Mee a bien du mal à élever ses deux jeunes enfants. Espérant resserrer les liens familiaux, il décide de prendre un nouveau départ, plaque son travail et achète une vieille maison sur une immense propriété, qui a la particularité d’abriter un zoo délabré. Plusieurs dizaines d’animaux, ours, tigres et bien d’autres, vivent en effet au Rosemoor Animal Park, où la gardienne Kelly Foster et son équipe dévouée tentent de maintenir les installations tant bien que mal. Sans la moindre expérience, avec très peu de temps et d’argent, Benjamin Mee et les siens vont tout mettre en oeuvre pour réhabiliter le zoo et vivre ainsi leur plus grande aventure…
Nouveau départ s’inspire d’une histoire vraie, celle du journaliste-aventurier Benjamin Mee, qui a racheté et sauvé un zoo vétuste anglais et ses locataires. Nous avions laissé le cinéaste Cameron Crowe en 2005 après de navrantes Rencontres à Elizabethtown. Il revient en force avec Nouveau départ, comédie-dramatique tendre et et chaleureuse portée par de remarquables comédiens, Matt Damon (sensationnel), Scarlett Johansson, Elle Fanning, et mention spéciale à la petite Maggie Elizabeth Jones, craquante à souhait, tous repoussant les limites de l’empathie face aux tigres, ours et capucin qui les entourent.
Les films qui revigorent et qui redonnent confiance en l’entraide sans prendre les spectateurs pour des imbéciles sont rares et Nouveau départ en fait partie. On s’attache dès les premières scènes à ce père de famille veuf qui avec ses deux enfants tentent de se reconstruire et réapprendre à vivre, en prenant soin d’animaux sauvages avec lesquels ils vont apprendre à se réapprivoiser. Loin des mièvreries hollywoodiennes sans fond, Nouveau départ est un film ardent, gracieux, bercé par la douce composition du musicien islandais Jónsi, dont on ressort le sourire aux lèvres et le baume au coeur, à l’instar des films de Capra dont l’ombre plane sur ce film sensible et élégant.
Le Blu-ray a été testé sur check-disc. Le menu principal est joliment animé et musical, la navigation aisée.
Nous commençons par un commentaire audio (sous-titré) du réalisateur Cameron Crowe, du monteur Mark Livolsi et du comédien J.B. Smoove. Ce dernier, comme l’indique le metteur en scène, a été appelé pour donner du rythme à l’ensemble. Malheureusement, l’acteur en fait des tonnes, raconte sa vie (dont ses rapports avec sa femme), et se révèle d’autant plus excité qu’il découvre le film pour la première fois. Ses interventions ennuient et tombent à plat. Heureusement, cela se calme un peu durant la deuxième heure où on en apprend un peu plus sur la production de Nouveau départ, la collaboration du réalisateur avec son monteur et le directeur de la photographie. Notons que le commentaire démarre par une introduction de deux minutes sur fond noir.
L’interactivité se poursuit avec une vingtaine de scènes inédites et intégrales (37’). Ecartées pour une question de rythme (le premier montage durait 3h30 !), ces séquences prolongent un peu le quotidien de toute l’équipe, notamment celui de la secrétaire Rhonda, et présente une autre version de la fuite de l’ours Buster.
La section à ne pas manquer est le making of d’1h15, dense, riche et chaleureux, composé de très nombreuses images issues du tournage, des répétitions des comédiens, de la construction du décor principal (12 semaines de travail, très impressionnant), le tout étant illustré par les propos de toute l’équipe (réalisateur, acteurs, monteur, directeur de la photographie), de commentaires de Cameron Crowe et du vrai Benjamin Mee. Nous y voyons également des images du véritable Dartmoor Zoo. Mais le meilleur de ce document reste le travail des dresseurs avec les animaux (75 espèces, tigres, lions, ours, vautours, zébus, autruches, capucins, zèbres, léopards, porcs-épics), dont les images laissent pantois d’admiration.
La musique a toujours tenu une place importante dans les films de Cameron Crowe, a tel point qu’il n’hésite pas à en mettre directement sur le plateau entre les prises. Sans surprise, nous trouvons donc un module consacré à la création et à l’enregistrement de la bande-originale (Parce qu’ils sont heureux 17’30”) en compagnie du réalisateur et du compositeur Jónsi, guitariste et chanteur principal du groupe islandais Sigur Rós.
Nous retrouvons ensuite le véritable Benjamin Mee, ancien chroniqueur pour The Guardian, dont le film Nouveau départ est l’adaptation de son roman éponyme dans lequel il raconte l’acquisition et la rénovation du Dartmoor Zoo en 2006. Ce segment étrangement intitulé « La Vraie Mee » (28’30”) permet à Benjamin Mee de nous faire une petite visite du zoo en compagnie de ses enfants, qui n’hésitent pas à nous présenter quelques étranges locataires.
L’interactivité se clôt sur un bêtisier très sympa (7’), une superbe galerie de photos et la bande-annonce. Vous trouverez également un petit bonus caché (au dessus de la section Bêtisier) centré sur le premier baiser au cinéma d’Elle Fanning.
Nouveau départ bénéficie d’un encodage AVC solide et le master HD au format 1.85 jouit d’un superbe traitement de faveur, même si le piqué apparaît parfois trop doux sur certains plans de nuit. Le point fort de cette édition demeure la colorimétrie, vive, pétillante, bigarrée, rendant hommage à belle photographie chatoyante de Rodrigo Prieto, chef opérateur attitré du cinéaste Alejandro González Iñárritu. L’image est éclatante, les contrastes fermes, le grain original est respecté. Un vrai plaisir.
La musique est un élément important de la grammaire cinématographique de Cameron Crowe et de ce point de vue, la piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 exploite à merveille la bande-originale du compositeur islandais Jónsi. Toutes les enceintes sont ainsi mises à contribution y compris le caisson de basses, le confort acoustique étant à la fois assuré, élégant et délicat. Il ne faut pas oublier non plus les ambiances naturelles, l’action se situant au coeur d’un zoo, quelques animaux rappellent leur présence sur les enceintes arrière. Les voix sont solides, la balance frontale ardente et le tout mixé avec une réelle homogénéité. De son côté, la version française fait ce qu’elle peut avec son mixage DTS 5.1, qui sans être honteuse, ne parvient jamais à rivaliser avec son homologue du point de vue fluidité et ardeur.