Réalisé par Bruce Malmuth
Avec
Steven Seagal, Kelly LeBrock et Bill Sadler
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Sept ans de coma n’ont pas éloigné Mason Storm des tueurs qui veulent sa peau. Le flic a vu des choses qu’il n’aurait pas dû voir. Et maintenant qu’il parvient à rouvrir les yeux, c’est avec le souvenir de l’assassinat sauvage de sa femme et de son fils. Mais Storm n’est pas homme à se laisser abattre. Assoiffé de vengeance, il est décidé à éliminer ses agresseurs et à faire justice…
Septième dan d’aïkido, Steven Seagal débute sa carrière au cinéma à la fin des années 80 avec Nico (Above the Law), gros succès commercial qui allait lancer l’un des « comédiens » les plus inexpressifs dans le cercle des action stars. Il signe ensuite un contrat de 10 films avec la Warner et enchaîne dès 1990 avec Échec et Mort.
Chef-d’oeuvre du nanar efficacement mise en scène par Bruce Malmuth, réalisateur du méconnu et estimable Les faucons de la nuit (avec Sylvester Stallone et Rutger Hauer), Echec et mort n’est pas le plus connu des films de Steven Seagal et pourtant tout est là : des combats mous, des bras et pieds cassés, un Steven raide comme un piquet et engoncé dans un jean trop étroit, des fusillades projetant les victimes à 20 mètres, des poursuites en voiture avec des doublures visibles comme le nez au milieu de la figure, une potiche au bras du justicier (Kelly LeBrock, la Créature de rêve de John Hughes et compagne de Steven Seagal à l’époque).
Les amateurs vont être aux anges. Voir Steven Seagal se réveiller après sept ans de coma, barbu à la Fu Manchu, ayant visiblement pris du poids et apprenant que George H. W. Bush est Président des Etats-Unis est un très grand moment. Ce grand échalas d’1m90 a visiblement du mal à bouger et ce sont surtout les inconscients qui s’en prennent à lui qui lui foncent dessus et repartent la plupart du temps avec de multiples fractures occasionnées par une simple pichenette de Mr Seagal. Les vannes sont murmurées par ce dernier, qui semble constamment en pleine méditation, le montage de l’entrainement en fera rire plus d’un, la musique saxo-sexy rappelle les pires épisodes de la série Hollywood Night, bref, on passe un très agréable moment de rigolade devant ce cinéma d’un autre temps.
Le Blu-ray repose dans un boitier classique. Le menu principal est fixe et muet, et reprend le visuel de la jaquette. Malheureusement, seule la bande-annonce est disponible en guise d’interactivité. Mention spéciale à la jaquette qui indique « Quand Steven Seagal règle ses comptes, l’échec et mort est inévitable » dont on se demande encore la signification…
Disons le d’emblée, le master HD d’Echec et mort ne rivalise pas avec les standards actuels mais bénéficie tout de même d’une révision de la luminosité, de la colorimétrie et du piqué sur les scènes diurnes. Le bât blesse légèrement sur les scènes en intérieur et l’apport de la Haute définition s’en trouve par conséquent réduit (voir à la 56è minute). En extérieur, les détails se font plus ciselés, le relief est plutôt probant. Les visages des comédiens tirent sensiblement sur le rosé, le grain original est respecté et discret, tandis que divers fourmillements demeurent constatables sur les arrière-plans. Au final, il y a donc du bon et du mois bon. Si la copie est très propre, les contrastes manquent parfois de mordant. Quoi qu’il en soit, le Blu-ray d’Echec et mort permet de revoir ce classique du nanar dans les meilleures conditions.
Seule la piste anglaise bénéficie d’une excellente piste DTS-HD Master Audio 5.1 alors que les versions française (la normale et la québécoise) doivent se contenter d’un mixage Dolby Digital 2.0. Si ces dernières n’arrivent pas à la cheville de la version originale du point de vue dynamique et ardeur, elles s’en sortent plutôt bien niveau homogénéité des effets, dialogues (le doublage vaut son pesant) et musique. La version anglaise restitue avec brio la partition kitsch de David Michael Frank, compositeur qui a souvent mis en musique les « aventures » de Steven Seagal (Justice sauvage, Nico), la balance frontale est riche, fluide et équilibrée, tandis que les latérales sont utilisées à bon escient, sans esbroufe, et souligne chaque séquence d’action à l’instar de la fusillade suivie de la poursuite (à 1h). Seules les voix manquent un peu d’ardeur, d’autant plus que Steven Seagal murmure plus qu’il ne parle.