Réalisé par Alexandre Astier
Avec
Isabelle Adjani, Alexandre Astier et Julie-Anne Roth
Édité par Pathé
David est ergothérapeute. Il exerce depuis peu dans une riche clinique suisse. Un matin, on lui confie une patiente à accompagner pour une course en ville : Madame Hansen-Bergmann. D’abord prudent et respectueux du protocole médical, David se montre procédurier. Mais au fur et à mesure qu’il côtoie sa patiente, sa curiosité grandit : tant de provocation et d’insolence, mêlées à de si soudaines vagues de détresse et de chagrin inexpliquées, ne peuvent cacher qu’un grand traumatisme. Ils ne reviendront pas à l’heure prévue…
Série-télé, théâtre, pubs, bande-dessinées… on attendait encore Alexandre Astier sur le terrain du cinéma. Pas en tant qu’acteur puisqu’il est déjà apparu dans une dizaine de films, mais surtout du côté de la réalisation. L’homme aime à surprendre et déteste surtout être là où on l’attend, ce qui peut expliquer ce choix scénaristique assez éloigné de la comédie ou des terrains où on l’a déjà entendu s’exprimer.
Il y a donc deux surprises dans ce film, une bonne et une moins bonne.
La moins bonne, c’est que David et Madame Hansen navigue dans des eaux extrêmement prudentes. Les moteurs dramatiques sont connus et convenus : une malade dont l’état va enfin se transformer grâce à l’application de méthodes non conformistes ; et un trauma dont on va découvrir toutes les ramifications qu’en fin de film… deux ressorts dont les secrets s’éventent rapidement et qui n’intéressent rapidement plus le spectateur. Il est même difficile à avaler que le dossier traumatique de cette Madame Hansen ne soit pas plus connu de l’équipe médicale et que le personnage de David n’en soit pas informé… Pour un film qui entend tordre le coup à un certain protocole, la mise en forme est finalement, elle, très protocolaire.
La bonne, c’est que le film n’arrive tout de même pas à ennuyer grâce à un duo d’acteur aussi inattendu que touchant. On sent Isabelle Adjani et Alexandre Astier s’apprivoiser autant dans leurs personnages que dans leurs rôles respectifs d’actrice et d’acteur/réalisateur. Leur jeu tout en fragilité offre des moments de grâce, de franche émotion ou d’humour désamorçant la tension. La mise en scène d’Astier (accompagnée de sa propre musique) est une source de respiration tant elle nourrit dans sa manière de prendre son temps et de s’attarder sur du vrai, sur des détails de la vie réelle.
Si Alexandre Astier en tant que réalisateur de cinéma semble très scolaire pour le moment, il y a assurément et suffisamment assez de promesses dans ce premier long métrage pour rester curieux, accueillant et attentif pour la suite des événements.
Blu-ray simple, menus sobres, boîtier Blu-ray et surétui carton pour une édition sans tralala.
Côté bonus, c’est sans fioriture également. Le plus gros
morceau est le commentaire audio d’Alexandre Astier, commentaire
qu’on a longtemps espéré sur Kaamelott ou sur son spectacle
et qui se matérialise enfin ici. C’est l’occasion de découvrir
la méthodologie du réalisateur/monteur/acteur/compositeur qui
s’exprime tout d’abord avec parcimonie, puis avec beaucoup
de générosité et, bien sûr, quelques notes d’humour.
Point de making of du film donc, mais un court module qui montre
Alexandre Astier, compositeur, au travail avec l’orchestre
Camerata du Rhône, lors de l’enregistrement de la musique du
film. Module qui se termine sur un diaporama de photos du
tournage.
La section bonus se termine avec la bande-annonce du film.
L’encodage de l’image est sans défaut. C’est stable, propre, bien définit et respectueux d’une photographie qui n’hésite pas à jouer avec des lumières naturelles.
La partie sonore est assurée par un trio DTS-HD MA : 5.1, 2.0 et 2.0 en audiodescription. Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, la piste 5.1 est bien évidemment la plus à même de fournir une expérience cinématographique complète. Ce n’est pas que les effets sonores et le multi-canal soient indispensables au film, mais quand un film est mixé ainsi, c’est tout le naturel des scènes et des ambiances qui s’y réfugie.