Ted (2012) : le test complet du Blu-ray

À 8 ans, le petit John Bennett fit le voeu que son ours en peluche de Noël s’anime et devienne son meilleur ami pour la vie, et il vit son voeu exaucé. Presque 30 ans plus tard, l’histoire n’a plus vraiment les allures d’un conte de Noël. L’omniprésence de Ted aux côtés de John pèse lourdement sur sa relation amoureuse avec Lori. Bien que patiente, Lori voit en cette amitié exclusive, consistant principalement à boire des bières et fumer de l’herbe devant des programmes télé plus ringards les uns que les autres, un handicap pour John qui le confine à l’enfance, l’empêche de réussir professionnellement et de réellement s’investir dans leur couple. Déchiré entre son amour pour Lori et sa loyauté envers Ted, John lutte pour devenir enfin un homme, un vrai !

Seth MacFarlane est le créateur des séries animées American Dad!, Family Guy et Les Griffin. Comédien, doubleur, scénariste, réalisateur, producteur, monteur et même chanteur (comme nous avons pu le voir aux Oscars en 2013), ce talentueux homme orchestre signe avec Ted son premier long métrage pour le cinéma.

Comédie jubilatoire et irrévérencieuse, Ted renvoie aux productions Amblin, qui ont visiblement bercé Seth MacFarlane, mais mises au goût du jour avec un humour proche des productions Judd Apatow. C’est peu dire que les zygomatiques sont mis à rude épreuve car tout est réuni pour faire de cette comédie originale un futur classique du genre : des blagues qui ne sont pas piochées chez les autres et qui sont destinées à devenir anthologiques, des acteurs qui s’investissent à fond dans le délire (Mark Wahlberg, Mila Kunis, Giovanni Ribisi), des dialogues souvent hilarants, de l’action, des rebondissements, des private jokes destinées aux geeks (Star Wars entre autre)… et un ours en peluche (doté de la voix délirante du cinéaste) sensationnel de vulgarité, d’humour, d’énergie… et de vie.

Les effets spéciaux sont d’ailleurs tellement effarants que nous n’y faisons même plus attention et c’est d’ailleurs là toute la force de Ted, nous faire croire à ce personnage en peluche que nous aimerions tous avoir comme ami. Ted est une fable brillante (mention spéciale au narrateur Patrick Stewart), un buddy movie qui exploite intelligemment et jusqu’au bout son idée en dressant en filigrane le passage à l’âge adulte de son héros… ainsi qu’un fabuleux hommage à la pop culture des années 80.

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal, animé et musical, a été customisé avec les couleurs de l’affiche du film.

C’est souvent le cas sur les Blu-ray édités par Universal, nous trouvons un commentaire audio avec le réalisateur, comédien, doubleur, scénariste et producteur Seth MacFarlane, accompagné du comédien Mark Wahlberg et du coscénariste Alec Sulkin, disponible en version originale sous-titré en français. La présence de Mark Wahlberg derrière le micro demeure anecdotique puisque ce dernier ne fait que passer et tire sa révérence au bout de 22 minutes. Les deux trublions restant réalisent ensuite un commentaire détendu, drôle et plein d’informations. Seth MacFarlane est très l’aise dans l’exercice et son partenaire le suit sans difficulté dans un dialogue construit et agréable.

L’éditeur nous livre ensuite une quinzaine de scènes coupées (15’), plutôt marrantes et réussies, notamment une séquence où Ted se place dans le sèche-linge après avoir fumé un petit pétard. Rien n’indique la raison de leur éviction et certaines scènes présentent des effets spéciaux non finalisés.

Etant un personnage animé, Ted a bénéficié de multiples répliques alternatives sur plusieurs scènes. Certains dialogues, trop trash, trop private jokes ou peu universels sont présentés (11’).

Le making of (25’) traditionnel et efficace remplit parfaitement son contrat en donnant la parole à l’équipe (réalisateur, producteur, comédiens), le tout illustré de dessins préparatoires et d’images de tournage montrant la bonne ambiance qui régnait sur le plateau, avec un Seth MacFarlane omniprésent dans sa combinaison destinée aux équipes des effets visuels pour y coller les performances de Ted en postproduction, et également pour donner la réplique aux acteurs directement lors des prises de vue.

Un petit module est également consacré à la séquence de bagarre entre Ted et John (6’), montrant les répétitions et l’entrainement de Mark Wahlberg pour se battre dans le vide, ainsi qu’un bêtisier marrant (6’).

Universal signe un sans-faute avec ce master HD immaculé de Ted et c’est tant mieux car les comédies aussi ont souvent besoin d’être soignées en Blu-ray. Tout d’abord, c’est la clarté et le relief des séquences diurnes qui impressionnent et flattent la rétine. Les couleurs sont chatoyantes, le piqué vigoureusement acéré, les détails abondent aux quatre coins de l’écran (le duvet usé de Ted est mis en valeur) et les contrastes affichent une densité remarquable. Ajoutez à cela une profondeur de champ constante, des ambiances tamisées séduisantes et des teintes printanières irrésistibles et vous obtenez le nec plus ultra de la HD. Un transfert très élégant mais rien de très étonnant quand on sait que Ted a été tourné avec les caméras numériques Panavision Genesis HD et Primo Lenses.

Même si le mixage français DTS 5.1 est évidemment en retrait par rapport à la version originale DTS-HD Master Audio 5.1, les deux pistes créent un confort acoustique totalement immersif et dynamique, à l’instar des mythiques Stayin’ Alive des Bee Gees et l’intro de Flash des Queen, ardemment délivrés par l’ensemble des enceintes. Les dialogues sont exsudés avec fracas sur la centrale, les effets frontaux sont pétaradants et les latérales distillent constamment leur lot d’effets naturels et saisissants. Toutefois, évitez l’horrible version française, où l’ours en peluche est affublé de la voix de… JoeyStarr. N’oublions pas le caisson de basses qui intervient à bon escient comme lors des scènes de boîte de nuit, de la fête chez Ted et du concert de Norah Jones.