Pitch Perfect (The Hit Girls) (2012) : le test complet du Blu-ray

Beca est le genre de fille qui préfère écouter son lecteur MP3 que la personne assise en face d’elle. Fraîchement arrivée à la fac, elle a du mal à y trouver sa place. Elle intègre alors, plus ou moins contre son gré, une clique de filles qu’elle n’aurait jamais considérées abordables ou fréquentables : un mélange de pestes, de bonnes pâtes et d’originales dont le seul point commun est la perfection avec laquelle elles chantent a cappella. Et quand la nouvelle venue les initie, au-delà des arrangements traditionnels et des harmonies classiques, à des interprétations et des combinaisons musicales novatrices, toutes se rallient à son ambition d’accéder au sommet du podium dans cet univers impitoyable qu’est celui du chant a cappella à l’université, ce qui pourrait bien s’avérer la chose la plus cool qu’elles aient jamais faite, ou la plus folle.

Géniale comédie que The Hit Girls, titre « français » de Pitch Perfect, qui met en scène l’excellente Anna Kendrick, la foldingue Rebel Wilson (découverte dans Mes meilleures amies) et tout un tas d’autres acteurs sympathiques comme Anna Camp (Aubrey), Brittany Snow (Chloe), Alexis Knapp (Stacie) et Skylar Astin (Jesse). Egalement produit et interprété par Elizabeth Banks, The Hit Girls est portée par une bonne humeur contagieuse, une énergie redoutable, des chansons pour une fois bien reprises et une histoire originale qui n’est pas sans rappeler quelques oeuvres des années 1950-1960 où les bandes rivales fleurissaient sur le campus.

Adapté du roman de Mickey Rapkin, The Hit Girls est un film gentiment décalé, presque anachronique, où les étudiants s’affrontent dans une piscine vide ou sur scène à coup de chansons entonnées a cappella… ou à coup de répliques grinçantes à la John Hughes auquel il est fait explicitement référence.

Pour son premier long métrage, Jason Moore, réalisateur venu de la télévision, emballe soigneusement son film même s’il se repose la plupart du temps sur l’indéniable alchimie, le naturel et la vivacité de ses comédiens. Quoi qu’il en soit, The Hit Girls remplit parfaitement son contrat, divertir royalement le spectateur et lui faire oublier les petits soucis du quotidien pendant 1h50. Mission réussie : le film a été auréolé d’un très beau succès dans les salles (113 millions de dollars de recette pour un budget de 17 millions de dollars) et une suite est déjà prévue.

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal animé et musical accueille de manière classique et dynamique, à la manière de tous les Blu-ray Universal. Néanmoins, tout cela a été modernisé un petit peu.

Une section en apparence chargée, mais dont la qualité des suppléments demeure vraiment relative.

On commence par deux commentaires audio disponibles en version originale sous-titrée en français. Le premier est réalisé par le cinéaste Jason Moore, accompagné des deux producteurs (et époux à la ville), Max Handelman et Elizabeth Banks, également présente à l’écran. Tous les trois reviennent sur l’aventure de The Hit Girls, l’adaptation du roman de Mickey Rapkin, le casting, les répétitions des comédiens, le choix des chansons. Il ne faut pas en attendre beaucoup non plus, mais ce commentaire vaut nettement plus le coup que le second dispensé par le producteur Paul Brooks, qui s’ennuie ferme seul derrière son micro. Pour la peine, il passe son temps à vendre son film comme étant le meilleur « produit » de sa carrière, puis se tait un gros quart d’heure pour visionner le film avec le spectateur. Afin de prouver qu’il est toujours, présent, Paul Brooks parle de lui et il faut bien dire que cela devient fatigant. Heureusement, il disparaît pour regarder le film à nouveau.

Nous trouvons le clip vidéo Starship (4’), entonné en beatbox par les comédiens du film et les internautes fans de The Hit Girls.

S’ensuivent 16 minutes de scènes coupées ou rallongées, dispensables, montrant entre autres plus de séquences entre Beca avec son père.

La section intitulée Pendant ce temps-là… (18’) se compose de cinq séquences proposées dans leur intégralité : les activités parascolaires, le burrito, la confession des filles, la soirée d’initiation, les bandes rivales. De très bonnes répliques coupées et des nouveaux gags sont au programme.

Le désormais incontournable Réplique-o-rama (13’) compile les répliques alternatives issues des improvisations des comédiens, en particulier de Rebel Wilson, experte en la matière. Ce supplément fait office de bêtisier en quelque sorte.

Egalement au programme cinq petits segments (8’) réunis sous l’appellation Dans les coulisses à Barden. Ces mini-reportages n’ont strictement aucun intérêt. On y voit Elizabeth Banks dans la peau de son personnage Gail, la commentatrice des tournois du film, qui interviewe plusieurs étudiants, avec une flagrante attirance pour la jeune gent masculine. Deux autres modules donnent un rapide aperçu du tournage, mais cela reste vraiment trop anecdotique.

Les comédies aussi ont souvent besoin d’être soignées en Blu-ray. Tout d’abord, c’est la clarté, le relief des séquences diurnes et en extérieur qui impressionnent et flattent la rétine, à l’instar de la présentation des différentes communautés du campus, marquée par des couleurs bigarrées et chatoyantes. Le piqué est vigoureusement acéré, les noirs denses, les détails abondent aux quatre coins du cadre et les contrastes affichent une très belle densité. Seules les scènes en basse lumière témoignent d’un sensible fléchissement de la définition, mais le codec AVC limite la casse. En dehors de cela, c’est très plaisant et l’ensemble tire habilement partie de l’apport HD.

Un transfert très élégant qui met en avant la photo du chef opérateur Julio Macat, habitué du genre puisqu’on lui doit les images de classiques tels que Maman, j’ai raté l’avion !, Ace Ventura, détective chiens et chats et Serial noceurs.

The Hit Girls est un petit bijou de comédie musicale reposant souvent sur les dialogues et les chansons a cappella. Il n’est donc pas étonnant que les mixages anglais DTS-HD Master Audio 5.1 et français DTS 5.1 fassent la part belle aux enceintes frontales et à la centrale d’où émergent les voix des comédiens et les effets annexes. Dans les deux cas, la spatialisation est essentiellement musicale (voir les séquences sur scène) et, sans surprise, la version originale l’emporte sur son homologue de par son ampleur, son relief et sa dynamique. De même, les ambiances se révèlent plus riches, harmonieuses et naturelles sur la piste anglaise.

Crédits images : © Universal