Prisoners (2013) : le test complet du Blu-ray

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Denis Villeneuve
Avec Hugh Jackman, Jake Gyllenhaal et Viola Davis

Édité par M6 Vidéo

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Le 21/03/2014
Critique

Dans la banlieue de Boston, deux fillettes de 6 ans, Anna et Joy, ont disparu. Le détective Loki privilégie la thèse du kidnapping suite au témoignage de Keller, le père d’Anna. Le suspect numéro 1 est rapidement arrêté mais est relâché quelques jours plus tard faute de preuve, entrainant la fureur de Keller. Aveuglé par sa douleur, le père dévasté se lance alors dans une course contre la montre pour retrouver les enfants disparus. De son côté, Loki essaie de trouver des indices pour arrêter le coupable avant que Keller ne commette l’irréparable… Les jours passent et les chances de retrouver les fillettes s’amenuisent…

En 2011, le réalisateur québécois Denis Villeneuve a conquis le monde entier avec l’extraordinaire Incendies, l’adaptation cinématographique de la pièce à succès de Wajdi Mouawad. Il n’en fallait pas plus pour qu’Hollywood mette la main sur ce prodige. Prisoners est donc le premier film américain de Denis Villeneuve, mais heureusement, les studios ont semble-t-il laissé carte blanche au cinéaste pour faire le film qu’il souhaitait.

Au préalable, en 2009 plus précisément, Mark Wahlberg et Christian Bale avaient été envisagés devant la caméra, tandis que Bryan Singer devait en assurer la mise en scène. Après une autre valse de comédiens ayant vu défiler Michael Fassbender et Leonardo DiCaprio, Hugh Jackman et Jake Gyllenhaal sont finalement retenus pour les rôles principaux et Denis Villeneuve appelé pour réaliser Prisoners. Maria Bello, Terrence Howard, Viola Davis et Melissa Leo et Paul Dano viennent renforcer les rangs.

Sur le thème délicat, angoissant et déjà traité de l’enlèvement d’un enfant - comme dans les désormais classiques Mystic River, L’Echange et Gone Baby Gone - et du père, n’ayant plus foi en la police, qui décide de prendre les choses en main et de faire justice lui-même pour retrouver sa progéniture, Denis Villeneuve signe une oeuvre anxiogène, tortueuse, du moins durant sa première partie, nettement plus intense que la deuxième heure, celle consacrée à l’enquête proprement dite, souvent plombée par l’interprétation monolithique de Jake Gyllenhaal. L’acteur semble retrouver les mêmes tics que dans Zodiac de David Fincher, auquel on pense souvent. Il n’arrive pas à la cheville de Hugh Jackman, que nous n’avions jamais vu aussi intense, violent, bestial, mettant à nu le démon que recèle chaque être humain.

Le comédien australien crève l’écran et ne laisse que des miettes à ses partenaires, à part peut-être pour Paul Dano, troublant, métamorphosé une fois de plus et ici carrément flippant. Les séquences durant lesquelles le père en vient à torturer le kidnappeur présumé de sa fille, ne sont pas à mettre devant tous les yeux et agissent sur le spectateur comme un coup de poing dans l’estomac. On en ressort éreinté.

Cependant, comme nous l’indiquions, cette tension n’est pas non plus maintenue tout du long. Prisoners est un film long, très long (2h30), trop long. Certes, on se retrouve souvent happé par cette histoire sombre et poisseuse, noire, ténébreuse, par le jeu admirable de Hugh Jackman, mais Denis Villeneuve aurait gagné à assécher son récit qui se met à patiner bougrement au bout de 90 minutes, étrangement quand l’étau se resserre. Du coup, même si le suspense est bel et bien présent, Prisoners demeure froid comme la glace. Cette atmosphère est d’ailleurs distillée par les partis pris du chef opérateur Roger Deakins, qui a le don de transformer en or (même noir) tout ce qu’il touche.

Pour résumer, Prisoners est un drame psychologique visuellement ébouriffant, tortueux, poisseux, porté par un Hugh Jackman qui mérite tous les éloges, mais dont l’impact demeure plutôt instantané que persistant en raison de trop nombreuses longueurs.

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le produit vendu dans le commerce est un Blu-ray combo avec fourreau. Le menu principal est joliment animé et musical. M6 oblige, le film démarre directement après les bandes-annonces d’avant-programme. La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film.

Bonus - 2,5 / 5

Devant le succès du film, y compris en France avec 1,1 million d’entrées, nous pouvions nous attendre à des suppléments plus conséquents et surtout plus enrichissants.

Il faudra se contenter d’un making of promotionnel (les compliments vont bon train) de 9’ durant lequel les comédiens, les producteurs et le réalisateur racontent l’histoire en parvenant pour une fois à ne pas tout raconter, tandis que diverses images de tournage nous dévoilent (un peu) l’envers du décor.

S’ensuivent deux modules de 5’ et 3’ donnant la parole d’un côté à Hugh Jackman et Denis Villeneuve, et Jake Gyllenhaal et Hugh Jackman de l’autre. Le premier est plus intéressant puisque le réalisateur évoque la genèse de Prisoners, son arrivée sur le projet, les thèmes du film, tandis que le comédien, plus rodé dans l’exercice promotionnel, tient des propos dithyrambiques sur toute l’équipe. Le deuxième mini-doc est essentiellement constitué d’images tirées du film avec certains propos (sans véritable intérêt) des deux acteurs.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce (VF).

Image - 4,5 / 5

Un sensible manque de concision sur certains plans nous empêche d’attribuer la note maximale à l’image du Blu-ray de Prisoners. Toutefois, ce master HD (1080p, AVC) dépasse toutes les espérances. Armé de ses caméras numériques Arri Alexa Plus et Studio, Denis Villeneuve joue avec la densité des contrastes et des noirs encre de Chine, un ciel lourd et gris, des silhouettes qui ressortent sur un fond uni. Les ambiances nocturnes sont sublimes. Les teintes bleues glacées, grises, vertes pâles, ternes et oppressantes s’opposent merveilleusement aux teintes brunes de certains intérieurs, sans oublier les sources de luminosités orangées provenant des lampadaires et feux de signalisation.

La propreté est éblouissante, les détails précis et riches, la colorimétrie respecte les superbes partis pris esthétiques originaux, tout comme le léger grain heureusement conservé lors du transfert. Signalons que la photo est signée par le chef opérateur surdoué Roger Deakins à qui l’on doit les merveilleuses images de Skyfall, True Grit ou bien encore L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Enfin, n’oublions pas la profondeur de champ toujours appréciable, un relief omniprésent sur les séquences diurnes (acérées) ainsi qu’un piqué acéré sur les gammes plus froides.

Son - 4,5 / 5

Les pistes DTS-HD Master Audio se révèlent particulièrement immersives, en particulier la version originale, plus ardente et riche du point de vue de la délivrance des dialogues. Dans les deux cas, les effets latéraux (martèlement de la pluie, vent, tonnerre) sont aussi percutants en anglais qu’en français. La musique de Jóhann Jóhannsson est savamment et constamment spatialisée, appuyée par un caisson de basses rugissant. Les séquences violentes et la course contre la montre à la fin du film sont évidemment bien loties, distillant efficacement les ambiances annexes. Parallèlement, les plages de silence sont réellement impressionnantes. Le confort acoustique est total et réjouit les tympans, même à volume peu élevé.

Le changement de langue peut se faire à la volée et les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Crédits images : © M6 Vidéo

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Olivier Demangeon
Le 2 février 2016
« Prisoners » est un thriller absolument palpitant, abordant un sujet relativement rude. Le scénario est vraiment très bien écrit, la mise en scène nous plonge dans une atmosphère à la « Seven ». Les acteurs sont réellement excellents. On pourrait peut-être lui reprocher sa longueur … Lire ma critique complète concernant ce film : http://wp.me/p5woqV-1dS
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Franck Brissard
Le 9 août 2015
Pas de commentaire.
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kube
Le 24 mars 2014
Pour ma part j'ai adoré ce film même si bcp de critiques reviennent sur le fait de sa longueur, je n'ai pas trouvé que cela nuisait au film.
Hugh Jackman sur-jout peut être un peu trop mais Jake Gillenhaal est parfait !

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