Réalisé par Rob Epstein
Avec
Amanda Seyfried, Peter Sarsgaard et Sharon Stone
Édité par France.TV Distribution
A la fin des années 60, Linda étouffe au sein de sa famille
que sa mère, aussi rigide que ses principes religieux, dirige
d’une main de fer. C’est une belle fille de 20 ans, prête à
embrasser la vie avec enthousiasme malgré sa timidité et sa
naïveté.
Quand elle rencontre Chuck Traynor, elle ne résiste pas à son
charisme viril, quitte le domicile familial pour l’épouser et
fait auprès de lui l’apprentissage d’une liberté qu’elle
soupçonnait à peine.
Chuck la persuade de ses multiples talents et l’incite à se
laisser filmer lors de leurs ébats. Amoureuse et soumise, elle
accepte de jouer quelques scènes d’un film
pornographique.
Quelques mois plus tard, en juin 1972, la sortie sur les
écrans de Gorge profonde fait d’elle du jour au
lendemain une star unique.
Vivement encouragée par Chuck, Linda saisit à bras-le-corps sa
nouvelle identité de reine de la liberté sexuelle.
Vers la fin des années 60, Linda Susan Boreman, une adolescente timide qui a reçu une éducation puritaine, deviendra à la fois la vedette et, des années plus tard, la critique la plus vocale de l’industrie naissante de l’industrie du porno. En 1972 elle tient le rôle principal du film Deep Throat (Gorge profonde) de Gerard Damiano, probablement l’oeuvre la plus rentable du cinéma (600 millions de dollars de recettes pour un coût de 35.000 $).
On attendait de pied ferme, pour ne pas dire autre chose, ce biopic consacré à Linda Lovelace (1949-2002), d’autant plus que la star de Gorge profonde - est interprétée par la belle et sexy Amanda Seyfried, ceux qui ont vu Chloe d’Atom Egoyan sauront de quoi je parle. Le problème est que Lovelace, un projet qui trainait dans les tiroirs des studios hollywoodiens depuis plus de dix ans, est réalisé par les deux metteurs en scène Rob Epstein et Jeffrey Friedman, responsables de l’horrible Howl, un biopic laid et douteux sur Allen Ginsberg.
Film destiné aux festivals du monde entier, Lovelace remplit son cahier des charges. L’image seventies est soignée, vintage à souhait (les costumes, les bagnoles, les coiffures, le papier peint), la bande originale fait office de jukebox, les comédiens sont très bons - Amanda Seyfried en tête (à queue) - et le scénario respecte scrupuleusement la fiche biographique Wikipédia consacrée à la première star du cinéma pornographique. Seulement le film est beaucoup trop sage et s’amuse à jouer avec la crédulité du spectateur puisque clairement divisé en deux parties, l’une centrée sur les apparences, l’autre sur l’envers du décor.
Lovelace s’apparente à des vignettes collées les unes aux autres - l’adolescence, la mauvaise rencontre avec son futur mari Chuck Traynor (joué par Peter Sarsgaard) sur lequel le film se focalise d’ailleurs en grande partie, le succès, la déchéance, la rédemption - avec une mise en scène en mode pilotage automatique, sans véritable ambition, ni intérêt, si ce n’est apporter un peu plus de respectabilité pour son actrice principale et aider quelques acteurs à subsister (Sharon Stone, Robert Patrick).
Plaisant par certains côtés, mais franchement inégal, superficiel et mauvais calque à peine dissimulé de l’extraordinaire Boogie Nights de Paul Thomas Anderson, Lovelace ne vaut essentiellement que pour Amanda Seyfried.
Le test a été réalisé sur check-disc. France Télévisions Distribution reprend l’interface commune pour l’ensemble de ses éditions, sauf que nous n’avons pas de chapitrage ! Le menu principal est animé et musical. Notons que l’éditeur propose une édition totalement dépourvue de suppléments. Pas même une bande-annonce à se mettre sous la dent !
Avec sa photographie marquée par un très beau grain, Lovelace pouvait d’abord laisser dubitatif en Haute Définition. Pourtant, dès la première image, l’image affiche une colorimétrie pastel, bariolée, saturée et des contrastes denses, respectant chacun des partis pris esthétiques du directeur de la photographie Eric Alan Edwards (My Own Private Idaho, En cloque, mode d’emploi).
Evidemment, ceux qui attendent un piqué incisif rechigneront, surtout sur les scènes sombres, mais il serait dommage de négliger ce joli Blu-ray au format 1080p, clair, ne manquant pas de détails sur les séquences diurnes (les tâches de rousseur de Linda Lovelace) aux quatre coins du cadre. Les ambiances légèrement ouatées ne manquent pas d’attraits, les sources de lumières diffuses régalent les pupilles. Un transfert élégant.
En version originale comme en français, les deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 ne font pas dans la surenchère, mais proposent une spatialisation suffisamment immersive. Si beaucoup de séquences voient l’action canalisée sur les frontales avec quelques dialogues qui auraient mérité d’être relevés sur la centrale, d’autres scènes tirent leur épingle du jeu grâce à des effets latéraux particulièrement frappants, même si c’est l’explosive bande son du film qui se fait principalement entendre sur les enceintes latérales. Ces deux mixages manquent parfois d’homogénéité, surtout la version française moins ample et riche, cependant les ambiances naturelles ne sont pas en reste sur toutes les scènes en extérieur et le caisson de basses redouble de vaillance sur toutes les scènes de fête ou d’événements publics.
Le changement de langue est impossible en cours de visionnage et nécessite le retour au menu contextuel. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale.
Crédits images : © France Télévisions Distribution