Homefront (2013) : le test complet du Blu-ray

Ancien agent de la DEA (Brigade américaine des stupéfiants), Phil Broker se retire dans un coin tranquille de la Louisiane avec sa fille pour fuir un lourd passé… Mais Broker ne tarde pas à découvrir qu’un dealer de méthamphétamines, Gator Bodine, sévit dans la petite ville et met en danger sa vie et celle de sa fille. Face à la menace et à la violence croissantes, Broker n’a d’autre choix que de reprendre les armes…

Capable du meilleur (Le Maître du jeu) comme du pire (Le Collectionneur), le réalisateur Gary Fleder signe avec Homefront un de ses meilleurs films. Sur un scénario écrit par Sylvester Stallone, à l’origine écrit pour lui dans l’éventualité d’un cinquième et ultime épisode de la saga Rambo, Homefront permet à son pote Jason Statham de reprendre dignement le flambeau et de s’essayer à une palette plus nuancée que d’habitude.

En usant pour une fois de son sourire et plus intelligemment de son charisme plutôt que de se reposer uniquement sur ses prouesses physiques, le comédien british s’avère parfait et très à l’aise dans ce rôle, père d’une petite fille, sa seule raison de vivre puisque veuf, mais avant tout ancien flic qui pensait couler des jours paisibles dans une petite bourgade paumée dans le Sud des Etats-Unis et qui va être rattrapé par son passé.

Homefront est comme qui dirait un film sorti tout droit des années 1980 et pourtant tout fonctionne bien. Le scénario de Sly est un très bon cru, les personnages sont bien dépeints et très bien campés par Statham donc, mais aussi James Franco (oui, pour une fois…), Winona Ryder, Kate Bosworth et Rachelle Lefèvre (miam !). L’action est rudement menée, l’histoire, certes pas originale et adaptée du roman de Chuck Logan (publié en français sous le titre Du feu sous la neige aux Éditions du Masque, 2009), tient néanmoins la route pendant 1h40, la violence est sèche et brutale, l’atmosphère poisseuse de la Louisiane bien restituée, le cadre soigné, la photo élégante, le rythme endiablé et l’ensemble est délicieusement divertissant.

Le test a été réalisé sur check-disc. L’édition vendue dans le commerce comprend le Blu-ray et le DVD du film. La jaquette reprend le visuel de l’affiche française du film. Le menu principal est animé et musical.

Gros point faible de cette édition, cette section comporte deux featurettes promotionnelles (4’ au total), centrées sur les personnages interprétés par Jason Statham et James Franco. Les yeux shootés (parfait pour le rôle donc), ce dernier tente de s’exprimer sur la façon dont il a abordé le rôle, tandis que le deuxième raconte tout le film. Sylvester Stallone, scénariste de Homefront, s’exprime sur « ce film émouvant et qui fait réfléchir » pendant que Jason Statham défonce la tête de trois ou quatre types. Malgré cette courte durée, certains propos sont repris d’un module à l’autre. Redondant donc.

S’ensuivent trois scènes coupées ou plutôt rallongées (5’) complètement anecdotiques et qui n’apportent absolument rien. La fin étendue (3’) montrait Jason Statham et sa gamine dire au revoir à la belle Rachelle Lefèvre avant de prendre la route… et de rebrousser chemin.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces, dont celle de Homefront qui est un véritable supplément à part entière puisqu’elle est introduite par Sylvester Stallone et Jason Statham (avec les voix françaises habituelles), réalisée sur le tournage d’Expendables 2. Nous trouvons également les credits, un DTS Sound Check et la copie numérique du film à télécharger.

Que voilà un bel objet ! Wild Side met les petits plats dans les grands et offre à la belle photo de Theo van de Sande (Blade, Copains pour toujours) un superbe écrin qui restitue adroitement les partis pris esthétiques originaux. Le piqué est diaboliquement ciselé, le cadre large flatte les rétines, tout comme le léger grain cinéma d’ailleurs, les contrastes sont particulièrement tranchés, les noirs concis et la colorimétrie à la fois chaude sur les séquences diurnes et froide (de nuit) des décors est bigarrée à souhait. L’ensemble est soutenu par une compression AVC de haute volée et fort élégante, les détails sont légion, le relief omniprésent et la profondeur de champ toujours présente. Un master HD (1080p, AVC) brillant, dense et minutieux, en un mot superbe.

Honnêtement, il serait difficile voire impossible de faire mieux. Non pas que Homefront regorge de scènes d’action pendant 1h40, mais toutes les séquences, y compris les échanges entre les personnages, sont constamment mises en valeur par des effets et ambiances puissantes, mettant à contribution chaque parcelle de votre installation acoustique (sans oublier le caisson de basses), dès l’apparition des logos de distribution, en passant par l’arrivée des motards au début du film, l’assaut de la maison et la poursuite en bagnoles à la fin.

En anglais comme en français, les mixages DTS-HD Master Audio 5.1 créent une immersion constante, dynamique et souvent fracassante, la musique est systématique spatialisée, avec un net avantage pour la version originale. Chaque coup de feu, chaque baston est prétexte à une déferlante frontale et latérale.

Le changement de langue est impossible à la volée et nécessite le retour au menu contextuel. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale.

Crédits images : © Wild Side