Réalisé par Tobe Hooper
Avec
Mathilda May, Steve Railsback et Peter Firth
Édité par Sidonis Calysta
La navette Churchill explore un gigantesque vaisseau spatial extraterrestre où ses membres découvrent trois sarcophages. À l’intérieur, les corps d’une femme et de deux hommes. Les trois créatures se révèlent rapidement être d’authentiques vampires. Indifférente aux armes l’entité féminine sillonne Londres, transformant sa population en une horde de zombies.
Mathilda !
Il faut bien l’avouer, la première chose qui vient à l’esprit lorsqu’on évoque Lifeforce, ce n’est pas le nom des acteurs masculins (quasiment tous des inconnus), ni le scénario plutôt bancal, ni le nom du réalisateur pourtant derrière Poltergeist, mais bien la plastique parfaite de la jeune Mathilda May (19 ans à l’époque du film)… Pour son premier « premier » rôle, l’actrice française épate même au-delà de ses formes avec une présence réellement envoutante, une performance d’autant plus difficile à offrir qu’elle se balade nue le premier quart du film…
Puisant dans un imaginaire et un vocabulaire cinématographique connu (monstres Hammer, zombies, SF…), Lifeforce est à la croisée des chemins, entre Alien, La Nuit des morts vivants ou encore Dracula, prince des ténèbres, mais avec, il faut bien l’admettre, un penchant prononcé pour la série B.
Les acteurs en font des tonnes, le scénario ne tient pas la route, l’intrigue est laborieuse, le montage est fait au coupe-chou et certains effets spéciaux font plus penser à Flash Gordon qu’à Alien (même si on assiste à quelques plans très réussi de John - Star Wars - Episode IV : Un nouvel espoir - Dykstra)…
Puisqu’on parle montage, il faut signaler que le montage européen gagne 15 minutes par rapport à la version US et qu’on ne s’étonne pas que le film soit resté un brin obscur pour le public américain… Cette version « Director’s Cut » est d’ailleurs l’occasion de profiter pleinement de la musique de Henry Mancini (qui lorgne pas mal du côté de John Barry et son score pour Le Trou noir), alors que la version US est truffé de morceaux composés par Michael Kamen pour mieux raccorder les plans coupés.
La fin très ouverte du film aurait pu permettre une suite et un retour des vampires de l’espace, mais l’échec commercial du film nous a privé certainement définitivement de cette opportunité.
Alors, mis à part Mathilda, que reste-t-il aujourd’hui de l’un des films cultes des années 1980 ? Il lui reste justement ce charme quasi inimitable des productions chaotiques aux budgets serrés où l’imagination, le système D et une passion démesurée donnaient au réalisateur et à son équipe une énergie unique leur permettant d’accoucher d’oeuvres qui ont marqué à jamais l’imaginaire. Ce cocktail de SF, de gore, de vampires et de zombies est à ranger sans aucun doute parmi ces plaisirs coupables inexplicablement savoureux.
Saluons tout d’abord la volonté de l’éditeur de proposer ce film culte au public francophone, avec toutefois l’avertissement que le montage présenté est le Director’s Cut jamais doublé totalement en France, et que certains passages du film restent donc en VOST.
Vidons ensuite le sac des reproches : la jaquette est de loin la plus ratée pour ce film, les bonus sont quasi inexistants alors que l’édition anglaise en est blindée, le master vidéo est en définition 1080i et écope de l’accélération artificielle du système PAL faisant passer le montage de 116 minutes en 112 et changeant par la même occasion la tonalité des voix et de la musique…
Une fois passées la courte galerie photos et la bande-annonce non sous-titrée, il reste une brève présentation du film lue au prompteur, alignant quelques infos et anecdotes intéressantes récoltées par Marc Toullec (Mad Movies), mais présentées de façon très plate. Plus qu’insuffisant face à la véritable tonne de suppléments disponibles par ailleurs.
Vous l’aurez déjà compris, le master de ce disque est en définition 1080i. Même si ce n’est pas omniprésent, l’aliasing (effet d’escalier) et les vibrations sur les traits fins sont donc visibles. Pour le reste, les images présentent beaucoup de netteté et de propreté, avec un grain léger, sans réduction de bruit abusive et une bonne stabilité.
Comme signalé plus haut, le mixage français 2.0 contient des passages en VOST. Ce mixage très écrasant pour les ambiances et les dialogues est calé sur la version US raccourcie et l’on peut y entendre la musique de Henry Mancini remplacée par celle de Michael Kamen… Pour toutes ces raisons, il vaut mieux, une fois de plus, préférer la VOST dont le mixage 5.1 donne plus de naturel aux dialogues, plus d’espace aux ambiances et effets et une large place à la musique. Cela évite également un effet puzzle très perturbant car les 15 minutes de différence entre les deux montages sont disséminées un peu partout dans le film.
Crédits images : © Golan-Globus Productions, London-Cannon Films, Easedram