Réalisé par Steven Knight
Avec
et Tom Hardy
Édité par Metropolitan Film & Video
Ivan Locke a tout pour être heureux : une famille unie, un job de rêve… Mais la veille de ce qui devrait être le couronnement de sa carrière, un coup de téléphone fait tout basculer…
Le scénariste Steven Knight, auteur de Dirty Pretty Things et Les Promesses de l’ombre, passé à la mise en scène en 2013 avec Hummingbird, rebaptisé Crazy Joe - un des meilleurs films avec Jason Statham - dans nos contrées, revient derrière la caméra avec Locke.
Tourné avec un budget réduit (1,5 million de dollars) pendant sept nuits consécutives, Locke met Tom Hardy seul en scène, de tous les plans (comme Ryan Reynolds dans Buried), au volant de sa BMW, sur une autoroute. Brillant contremaître de travaux publics, Ivan sort d’un chantier, s’installe dans sa belle voiture et file droit devant lui. Où va-t-il ? Pourquoi ne rentre-t-il pas chez lui où l’attendent sa femme et son fils pour voir un match important retransmis à la télévision ? Pourquoi annule-t-il des rendez-vous importants ? Qui est-il ? Locke dresse le portrait de cet homme qui va voir sa vie s’effondrer par téléphone interposé. Grâce à son kit mains-libres, Ivan passe 1h25 à préparer une livraison historique de béton qui doit avoir lieu à la première heure le lendemain, à parler avec sa femme, son fils, son supérieur hiérarchique… et même à son père disparu.
Si Tom Hardy, magnétique, livre une de ses meilleures prestations, Locke se retrouve quelque peu prisonnier de son dispositif, unité de lieu, de temps et d’action, dans le sens où une bonne moitié des conversations téléphoniques - on entend les voix des interlocuteurs - sur lesquelles repose le film, s’éloignent du sujet principal, à tel point que les séquences où Ivan prépare son chantier s’étirent en longueur et plombent l’ensemble. Toutefois, Steven Knight ne manque pas d’imagination pour placer le spectateur aux côtés du personnage principal grâce à un usage habile du cadre et du montage, soutenus par la superbe photo nocturne du chef opérateur Dickon Hinchliffe qui a voulu « éclairer la voiture comme un vaisseau spatial ».
Revenir sur les diverses intrigues principales du film serait trop le dévoiler et dénaturer l’expérience que représente Locke, qui mérite le coup d’oeil, ne serait-ce que pour l’exceptionnel Tom Hardy.
Le test du Blu-ray de Locke a été réalisé sur un check-disc. Le menu principal est très joliment animé et musical. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film sorti durant l’été 2014.
Pas grand-chose à se mettre sous la dent malheureusement. Outre des liens internet un lot de bandes-annonces, Metropolitan nous livre un petit making of de 10 minutes, qui éclaire toutefois sur les conditions de tournage à travers des images issues du plateau et des interviews de l’équipe. Nous apprenons entre autres que Tom Hardy donnait réellement la réplique aux autres comédiens, en direct par téléphone, afin de privilégier le réalisme des situations.
Le label « Qualité Metropolitan » est évidemment au rendez-vous avec ce master HD de Locke. L’image bénéficie d’un codec AVC de haut niveau, renforçant les contrastes, ainsi que les détails aux quatre coins du cadre large. Même si le lieu de l’action demeure confiné dans l’habitacle de la voiture, les ambiances nocturnes sont magnifiques et tirent entièrement parti de cette élévation en Haute Définition. La trogne barbue de Tom Hardy peut être analysée sous toutes ses coutures, les ombres et les lumières s’accordent parfaitement avec des éclairages ambrés sur l’autoroute, le piqué est vif et les réflexions sont superbes.
En dépit de quelques fléchissements et un grain parfois hasardeux, ce Blu-ray est évidemment une franche réussite technique et restitue les très beaux partis esthétiques du chef opérateur Haris Zambarloukos (Mamma Mia!, Thor, The Ryan Initiative).
Ce n’est pas avec le Blu-ray de Locke que vous épaterez la galerie du point de vue acoustique ! L’essentiel du film se concentre sur les échanges entre Tom Hardy et ses interlocuteurs au téléphone et donc, les enceintes latérales ne sont guère mises à contribution en version anglaise comme en français, au doublage fort médiocre. Les deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 n’ont donc que peu d’occasions de briller, idem pour le caisson de basses, et seule la composition de Dickon Hinchliffe (Les Brasiers de la colère, Rampart, Killing Fields) jouit d’une réelle spatialisation.
Crédits images : © Metropolitan Vidéo