Balade entre les tombes (2014) : le test complet du Blu-ray

Ancien flic, Matt Scudder est désormais un détective privé qui travaille en marge de la loi. Engagé par un trafiquant de drogue pour retrouver ceux qui ont enlevé et assassiné sa femme avec une rare violence, Scudder découvre que ce n’est pas le premier crime sanglant qui frappe les puissants du milieu… S’aventurant entre le bien et le mal, Scudder va traquer les monstres qui ont commis ces crimes atroces jusque dans les plus effroyables bas-fonds de New York, espérant les trouver avant qu’ils ne frappent à nouveau…

L’horrible trilogie Taken avait fait oublier à quel point Liam Neeson peut être bon quand il s’en donne la peine et quand il est bien dirigé. Comme Nicolas Cage quoi. Entre quelques purges bien senties, Taken, Taken 2, Taken 3, Battleship, Le Choc des titans, La Colère des titans, The Other Man, le comédien irlandais se rappelle quel est son boulot et n’hésite pas à s’investir dans des super projets comme Chloé d’Atom Egoyan, Le Territoire des loups de Joe Carnahan et donc Balade entre les tombes de Scott Frank.

Scénariste réputé pour son job sur Get Shorty, Hors d’atteinte, Minority Report et Marley & Moi (bah oui, j’adore ce film), Scott Frank, passé à la mise en scène en 2007 avec le remarqué The Lookout, adapte le dixième roman de la série du détective privé Matt Scudder, écrite par Lawrence Block depuis 1976, qui compte aujourd’hui 18 aventures.

Afin d’incarner cette figure incontournable à l’écran, à qui Jeff Bridges avait déjà prêté ses traits dans Huit millions de façons de mourir réalisé par Hal Ashby en 1986, le réalisateur s’est tourné vers Liam Neeson donc. Contre toutes attentes, le rôle lui va comme un gant et le comédien retrouve même de sa superbe dans cet excellent thriller, brillamment photographié par le chef opérateur surdoué Mihai Malaimare Jr., à qui l’on doit les sublimes images de The Master de Paul Thomas Anderson, ainsi que celles de Twixt et Tetro de Francis Ford Coppola, qui instaure ici une atmosphère trouble et singulière.

Entièrement tourné à New York, dans des quartiers miteux du Queens, en plein hiver sous une lumière blafarde, Balade entre les tombes est un superbe polar très sombre, hanté par la silhouette voûtée d’1m93 de Liam Neeson, parfait donc dans la sobriété, qui erre d’indice en indice afin de retrouver l’homme qui a violemment assassiné la femme d’un trafiquant. Comme dans moult films du genre, notre détective combat ses propres démons (alcoolisme, culpabilité) et entame ce chemin tortueux vers la rédemption, qui sera semé de rencontres déterminantes.

Balade entre les tombes est donc plus que conseillé aux amateurs du genre, même si les scènes d’action demeurent réduites - Liam Neeson fait ça ailleurs et ce n’est pas ce qu’on lui demande ici - cette histoire poisseuse demeure aussi perturbante que passionnante.

Le test du Blu-ray de Balade entre les tombes a été réalisé sur un check disc. Le menu principal est élégant, animé et musical.

On commence cette section par quelques bonus enregistrés lors de la venue de Liam Neeson à Paris pour la sortie de Balade entre les tombes. Quelques images de l’avant-première au Pathé Beaugrenelle sont mises en musique (1’), tandis que le comédien revient sur le personnage de Matt Scudder (en expliquant que cela n’a rien à voir avec Taken) et les romans de Lawrence Block, dans une interview (4’) également disponible.

Un petit module de 5 minutes donne la parole aux comédiens du film, qui s’expriment cette fois encore sur les personnages créés par Lawrence Block, mais également sur la richesse du scénario, les références aux polars des années 70, ainsi que sur le travail avec le réalisateur Scott Frank.

Il est encore question de l’adaptation du roman de Lawrence Block à travers les deux derniers segments, Matt Sculder, détective privé (6’) et Derrière les tombes (12’), puisque nous retrouvons cette fois l’auteur en personne qui parle de l’évolution de son personnage à travers ses aventures (ici la dixième), de sa représentation à l’écran et de l’interprétation de Liam Neeson. Parallèlement, les comédiens, les producteurs, le réalisateur évoquent à leur tour les écrits de Lawrence Block et des partis pris pour donner vie aux personnages sur le grand écran. Quelques images dévoilent l’envers du décor.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces et des liens internet.

Si l’on excepte deux ou trois plans plus doux, la copie HD du film de Scott Frank se révèle irréprochable. Que l’histoire se déroule dans les décors urbains, gris, dégradés, des quelques bas-fonds de New York, ou bien dans des intérieurs froids, le master restitue brillamment les partis pris esthétiques de la superbe photographie du chef opérateur Mihai Malaimare Jr. (The Master, Twixt, Tetro). Le relief est omniprésent, le piqué aiguisé comme une lame de rasoir, la clarté de mise et les contrastes d’une densité indiscutable. Le cadre large est magnifiquement exploité, les détails sont légion, le grain cinéma palpable et la profondeur de champ impressionnante. Le nec plus ultra de la Haute définition, c’est superbe.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais, autant dans les scènes d’affrontements secs que dans les séquences plus calmes. Les quelques pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec les balles qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film.

Metropolitan livre également une piste française Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport