Z Nation - Saison 1 (2014) : le test complet du Blu-ray

Trois ans après qu’un virus ait entraîné la transformation en zombies de presque tous les habitants des USA, un médecin a réussi à immuniser Murphy, un criminel emprisonné. Un petit groupe est chargé de le conduire de New York en Californie pour où un laboratoire spécialisé élaborera, à partir de son sang, un vaccin qui pourrait sauver l’humanité.

Z Nation (Z pour « zombie ») annonce la couleur : plus beaucoup d’américains vivants, bien moins encore que dans The Walking Dead , un modèle du genre dont on attend impatiemment la diffusion de la saison 6, annoncée pour le mois d’octobre.

Était-ce bien utile de créer une nouvelle série de zombies ? Avait-elle la moindre chance de supporter la comparaison avec The Walking Dead ?

En fait, les créateurs et showrunners de Z Nation, Craig Engler et Karl Schaefer ont minimisé les risques d’une comparaison en jouant sur le registre de la comédie. Enfin, pas tout à fait, puisque la série oscille entre le drame horrifique et la comédie parodique, choix fait pour Shaun of the Dead, Bienvenue à Zombieland ou la série britannique Dead Set.

On s’accoutume facilement à cette alternance des genres. Elle peut commencer par dérouter, mais ne tarde pas à faire l’originalité de la série. Si certains épisodes jouent exclusivement sur le l’horreur et l’angoisse (par exemple l’épisode 9 avec son cauchemar récurrent), la plupart des autres sont truffés de gags, pour la plupart inédits. Avez-vous déjà vu un bébé, un chien ou un ours zombie ? Non. Mais, peut-être des zombies tomber du ciel un jour de tornade ? Non plus. Alors, des zombies phosphorescents ? Pas plus ! Il est donc grand temps de combler vos lacunes en regardant Z Nation !

L’imagination des scénaristes s’est aussi mise au service des personnages. Murphy, râleur, cynique, d’humeur (et d’apparence) changeante, est un drôle de pistolet (interprété avec décontraction par Keith Allan). Ten K, un fou de la gâchette, a choisi son pseudonyme le jour où il a éliminé son dix millième zombie (il en était, au début l’épisode 10, à 2316… still counting !). Un autre qui vaut son pesant de moutarde, c’est « Doc », que son surnom désigne immédiatement pour réparer les très gros bobos ; il avoue pourtant n’avoir aucune formation médicale, mais rassure son monde en certifiant avoir suivi assidument la série Urgences (ER) !

Un étrange citoyen, Citizen Z, l’unique survivant d’une station polaire, participe de loin à l’aventure : geek en informatique et télécoms, il guide la petite équipe, lui signale les dangers qu’il réussit à déceler via les caméras de surveillance. Plus étrange encore, son interprète, DJ Qualls et son improbable appendice nasal à donner des complexes à Cyrano de Bergerac ! Ne passera pas inaperçue, non plus, une secte de femmes qui voue aux hommes une attention… très particulière !

Pas un cinéphile n’ignore qu’éclater le crâne des morts-vivants est le seul moyen de leur donner le repos éternel en sauvant ses miches de leurs fatales morsures. Ce qu’on sait moins, c’est quelles armes utiliser. Z Nation, là encore, vous donne tous les tuyaux. Si les armes à feu, les marteaux pointus et autres machettes ont fait la preuve de leur efficacité, encore faut-il en avoir sous la main. Sinon, essayez un banal manche à balai dont vous aurez affuté une extrémité. Ou bien un mixer, du modèle dont on peut aussi se servir pour touiller la soupe. Mais l’arme fatale, c’est le « Z-wacker », une redoutable masse d’armes hérissée de pointes bricolée par la douce Addy.

La survie dans un monde de brutes n’est pas chose facile. Mais, au moins, avec les zombies, on sait à quoi s’attendre. Et, comme le dit une des héroïnes de la série : « Nice people always scare me » (les gentils me font toujours peur).

Syfy a annoncé une saison 2. Juste un peu de patience pour savoir comment se dénouera le cliffhanger de l’épisode 13.

Test effectué sur check disc. Les 13 épisodes de 42 minutes sont logés sur quatre Blu-ray (également quatre disques pour l’édition DVD) présentés dans un coffret.

Un menu animé et musical (qui attire l’oeil) offre le choix entre la version originale (avec sous-titres français optionnels) et un doublage en français, tous deux au format DTS-HD Master Audio 5.1.

Après une bande-annonce en VF, un court making of (13’) fait défiler le showrunner Karl Schaefer, chef d’orchestre de la série, des acteurs, le directeur de la photo, Paul Hyams, le réalisateur de cinq des épisodes, les responsables de la postproduction, etc. Pas de grande découverte, si ce n’est que le tournage s’est déroulé à Spokane, dans l’est de l’état de Washington, et s’est étalé sur cinq mois.

Au coeur des effets spéciaux (8’) nous montre la préparation d’effets pyrotechniques, le maquillage des zombies et les geysers de sang filmés sur fond vert. Plongée des effets visuels (4’) dévoile les ficelles de la tornade, fabriquée dans un gros tube à essai rempli d’eau dans lequel tournoie une poudre blanche simulant les nuages.

Puis le compositeur Jason Gallagher nous parle de la musique de Z Narion (3’) utilisant solos de guitare et bruits industriels. Pour finir, un bêtisier (5’).

L’image (1.78:1, 1080p, AVC), en harmonie avec l’atmosphère de la série, est volontairement granuleuse, surexposée et étalonnée dans des tons désaturés. Les contrastes sont fermes, hormis dans quelques séquences filmées en très faible lumière.

Le son (DTS-HD Master Audio 5.1 dans les deux versions) avec une bonne dynamique, un spectre très large et des basses généreuses, restitue avec finesse les dialogues, la musique (bien dans le ton de la série et pas envahissante).

Dans le doublage en français, comme souvent, le niveau sonore des dialogues est trop élevé, en déséquilibre avec l’ambiance.

La spatialisation est, dans l’ensemble, cohérente, mais aurait gagné à solliciter un peu plus les enceintes surround.

Crédits images : © The Asylum, Go2 Digital Media