Réalisé par Roger Donaldson
Avec
Pierce Brosnan, Luke Bracey et Olga Kurylenko
Édité par TF1 Studio
Il n’y a pas pire ennemi que celui que l’on a formé. Peter Deveraux est un ex-agent de la CIA réputé pour sa redoutable efficacité et un passé trouble. Contacté pour assurer la protection d’Alice Fournier, responsable d’un centre d’accueil pour réfugiés, dont le témoignage pourrait compromettre l’un des favoris à l’élection présidentielle russe, Devereaux comprend rapidement qu’il a été manipulé et qu’il est devenu la cible de son ancien élève, David Mason…
Pierce Brosnan ne s’en est jamais caché. L’acteur irlandais a toujours voulu interpréter un James Bond sombre et son interprétation allait de plus en plus dans ce sens au fil des quatre épisodes où il a interprété l’agent 007. Seulement la production l’a toujours freiné dans ses ambitions, d’autant plus que les opus misaient de plus en plus sur les effets spéciaux. Il aura fallu attendre 12 ans pour retrouver Pierce Brosnan en tête d’affiche d’un film d’espionnage avec The November Man. Réalisé par l’éclectique et sympathique Roger Donaldson, à qui l’on doit Le Bounty, Sens unique, Cocktail, La Mutante, Le Pic de Dante (avec Pierce Brosnan), Treize jours et Le Pacte, The November Man est l’adaptation mise au goût du jour d’un roman de Bill Granger intitulé There Are No Spies (1986), plus précisément le septième tome d’une série de livres consacrée aux aventures de Peter Deveraux, un ancien agent de la CIA.
Tourné entre la Serbie et le Monténégro, The November Man s’avère un thriller old-school, tant sur le fond que sur la forme, qui offre à Pierce Brosnan - également producteur - un baroud d’honneur pour ses 60 ans, même si le comédien envisage de faire transposer les autres romans et compte bien retrouver le gun de Peter Devereaux. Le moins qu’on puisse dire, c’est que son charisme est intact et l’on prend beaucoup de plaisir à le retrouver dans ce genre de film peuplé de méchants à l’accent rrrrusse (oui avec quatre r). Très en forme, Brosnan dégaine avec aisance et se voit joliment épaulé par la sublime Olga Kurylenko (elle-même Bond Girl dans le très mauvais Quantum of Solace) et Luke Bracey, découvert dans G.I. Joe : Conspiration de Jon Chu.
Si l’intrigue part inutilement dans tous les sens, The November Man saura contenter les nostalgiques de thrillers à l’ancienne, même si la mise en scène de Roger Donaldson est un peu pépère et malgré son histoire tarabiscotée. Avec 32 millions de dollars de recette pour un budget de 15 millions, le film n’a pas connu le succès escompté. Toutefois, avec des scénaristes plus appliqués et un réalisateur plus solide, il y a un potentiel non négligeable et revoir Pierce Brosnan dans la peau de Peter Deveraux ne serait pas déplaisant.
Le test du Blu-ray de The November Man, édité par TF1 Vidéo, a été réalisé sur un check-disc. Cette première édition s’avère limitée et en boîtier métal SteelBook qui reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical.
L’éditeur joint 23 minutes de suppléments divisés en trois modules, le Making of (11’), Brosnan est de retour (6’) et Tourner à Belgrade (6’). Dans ces petits documentaires, l’équipe du film (acteurs, producteurs, scénaristes, chef opérateur, réalisateur) assure la promo, tout le monde encense le brushing de Pierce Brosnan et les images de tournage servent à appâter les touristes à Belgrade. Plus sérieusement, chacun loue le retour de Brosnan au film d’action et s’exprime sur l’adaptation du roman de Bill Granger.
La photographie de The November Man est signée Romain Lacourbas, chef opérateur des productions Besson, Colombiana et Taken 2. Ce master HD est à la hauteur des espérances et restitue les partis pris esthétiques originaux à travers des contrastes riches et léchés, une colorimétrie vive et scintillante, des noirs denses, une luminosité de tous les instants, un piqué aux petits oignons et une profondeur de champ appréciable. Le petit couac provient juste du report des gros plans qu’on attendait plus précis et mordants. En dehors de cela, le codec AVC consolide l’ensemble avec fermeté, le relief des matières est élégant et ne cesse de flatter la rétine.
Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais, autant dans les scènes d’affrontements secs que dans les séquences plus calmes. Les quelques pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec les balles qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film.
L’éditeur joint également les sous-titres français, destinés au public sourd et malentendant.
Crédits images : © Paramount Pictures