Réalisé par Edward Zwick
Avec
Tobey Maguire, Liev Schreiber et Peter Sarsgaard
Édité par Metropolitan Film & Video
L’histoire de Bobby Fischer, le prodige américain des échecs, qui à l’apogée de la Guerre Froide se retrouve pris entre le feu des deux superpuissances en défiant l’Empire Soviétique lors du match du siècle contre Boris Spassky. Son obsession de vaincre les Russes va peu à peu se transformer en une terrifiante lutte entre le génie et la folie de cet homme complexe qui n’a jamais cessé de fasciner le monde.
63 CASES
À passer son temps et sa vie sur un jeu dont la principale règle est d’anticiper le moindre mouvement de l’adversaire, on peut en effet finir par perdre une case et sombrer dans la paranoïa la plus aigüe… C’est bien ce qui est arrivé au joueur d’échec Bobby Fischer, auquel ce biopic, Le Prodige tente de rendre hommage.
Même si la performance de Tobey Maguire (Spider-Man (Films Sam Raimi), Brothers), qui ne ressemble pas du tout au véritable Bobby Fischer, est tout à fait digne de louanges dans le rôle de ce personnage si perturbé qu’il en devient franchement désagréable, la mise en scène d’Edward Zwick (Glory, Légendes d’automne, Blood Diamond) en revanche, ne brille pas par son audace. Il paraît qu’à ce niveau de compétition dans les échecs on parle de « sport », et c’est ce qui occupe Zwick pendant les deux tiers du film où caméra, musique et montage donnent dans le déjà-vu et se perdent dans des recettes usées jusqu’à la corde, avec faux suspenses qui n’en finissent plus et plans victorieux au ralenti…
Quant au parallèle entre l’affrontement des deux joueurs (l’Américain Bobby Fischer et le Russe Boris Spassky) et la guerre froide de l’époque, elle tombe vite elle aussi dans la caricature.
Même avec deux heures au compteur, Le Prodige ne parvient pas à rendre quelque personnage que ce soit attachant ou franchement intriguant, laissant le spectateur un brin frustré et persuadé qu’il y avait pourtant là, quelque part, matière à Oscar…
Testé sur check disc, le Blu-ray Le Prodige est proposé dans le commerce dans un boîtier classique glissé dans un surétui. Les menus sont très soignés, animés et sonorisés.
La partie bonus est très rapidement expédiée avec une featurette de 3 minutes (une bande-annonce gonflée de quelques propos de l’équipe du film), 2 ou 3 bandes-annonces de l’éditeur dont celle du Prodige et un lien Internet vers le site de l’éditeur. À peine de quoi tenir 5 minutes…
Afin de donner un côté documentaire et images d’archives à certaines scènes, le film a été tourné avec différents moyens de captation et beaucoup retravaillé en post-production. Si l’ensemble de la photographie bénéficie d’un soin visible certains plans qui se veulent « d’archives » se font vite repérer par leur côté fabriqué et par la définition trop propre assurée par le Blu-ray et son encodage AVC irréprochable.
Exagérée par le film, la sensibilité sonore de Bobby Fischer est en tous cas l’occasion de profiter d’une bande-sonore très soignée et très finement mixée. La VOST en DTS-HD Master Audio 5.1 restitue un spectacle riche et enveloppant. Les dialogues sont très nets et les effets clairement positionnés. La VF, également en DTS-HD MA 5.1, profite d’un mixage d’ambiance assez similaire, sauf lors des dialogues qui prennent alors toute la place et aplatissent violemment le naturel du mixage original.
Crédits images : © Material Pictures, PalmStar Media, PenLife Media, Gail Katz Productions, MICA Entertainment