Réalisé par Xiao Lu Xue
Avec
Jet Li, Zhang Wen et Lun Mei Gwei
Édité par Elephant Films
Wang Xincheng travaille avec dévouement dans un parc d’attraction aquatique, et élève seul son fils Dafu. Âgé de 21 ans, Dafu est autiste : il ne peut se débrouiller seul dans le monde extérieur. En revanche, c’est un excellent nageur, et il rejoint souvent son père au travail, pour nager dans les immenses aquariums à côté des dauphins et des tortues. Lorsque Wang apprend qu’il est atteint d’un cancer en phase terminale, il va tout faire pour apprendre à son fils à s’intégrer à la société et à survivre seul…
Ocean Heaven, Océan Paradis dans nos contrées et Hai yang tian tang en Chine, est le premier long métrage de la réalisatrice Xue Xiaolu. Sorti en 2010, ce superbe drame est porté par un Jet Li à contre-emploi, magnifique, dans le rôle de Wang, veuf, qui élève seul depuis 14 ans son fils autiste de 21 ans. Se sachant condamné par un cancer du foie en phase terminale, Wang tente de trouver un foyer d’adoption pour Dafu, tout en essayant de le rendre plus indépendant. Sur une musique de Joe Hisaishi (Le Voyage de Chihiro, Princesse Mononoké), une sublime photographie de Christopher Doyle (La Jeune fille de l’eau, 2046), avec des décors signés Yee Chung-Man (Les Seigneurs de la guerre, Histoires de fantômes chinois), Ocean Heaven est un film qui ravit les yeux et le coeur, sans tomber dans le pathos ni le mélo gratuit et larmoyant, en jouant la carte de la simplicité des sentiments universels.
Convaincu par ce projet, Jet Li, magnifique, méconnaissable, bouleversant, a refusé d’être payé pour incarner ce père inquiet pour l’avenir de son fils après sa disparition qu’il sait imminente. Le comédien est d’ailleurs très engagé dans l’aide aux enfants autistes à travers sa fondation caritative One Fondation, ayant lui-même un neveu atteint de ces troubles du développement. L’émotion nait des regards, de la délicatesse des gestes, retenus, des mains effleurées. La beauté de la mise en scène subjugue du début à la fin, tout comme la photographie aux teintes bleues omniprésentes. Bleu comme l’eau dans laquelle Dafu - impressionnant Wen Zhang - aime plonger et nager, un élément dans lequel il se meut tel un poisson, se sent bien, vivant. Le plus difficile pour lui étant quand il quitte le bassin de l’aquarium de la cité portuaire de Qingdao où travaille son père comme électricien. Un monde pour lequel Dafu n’est pas adapté. Où est-ce le monde qui n’est pas adapté à Dafu ?
Ocean Heaven n’a pas connu de sorties sur les écrans français. Son rattrapage est donc indispensable !
Le visuel de la jaquette d’Ocean Heaven étonne en présentant un Jet Li jeune, comme si la photo était tirée d’un de ses films d’action. Cela ne représente en rien le film en dehors de la minuscule photographie du père et de son fils sur la petite embarcation. Le menu principal est animé sur la superbe composition de Joe Hisaishi.
Dans la section des suppléments, nous ne trouvons qu’un lot de bandes-annonces, ainsi qu’une galerie de photos.
Le master HD au format 1080p restitue habilement l’omniprésence des gammes bleues avec l’horizon, les costumes, les éléments du décor. Les contrastes sont légers mais très beaux. Si quelques baisses de la définition demeurent constatables, le piqué reste très appréciable sur les scènes diurnes, les détails sont agréables, la clarté est de mise. Un transfert très élégant.
Seule la version originale est disponible. Cette piste DTS-HD Master Audio 5.1 délivre habilement les dialogues et les ambiances frontales, mais peine à instaurer une spatialisation digne de ce nom. Les latérales ont peu à faire, mais cela n’empêche pas le spectateur d’être embarqué dans cette très belle histoire.
Crédits images : © BDI Films