Le Convoi (2016) : le test complet du Blu-ray

Organisés en go fast, sept hommes, répartis dans quatre voitures, convoient une tonne trois cent de résine de cannabis au départ de Malaga au sud de l’Espagne. Direction Creil en banlieue parisienne. Mais pour Alex, Yacine, Majid et les autres, ce qui aurait dû être un convoi ordinaire va devenir un convoi fatal. Sept homme mais très vite une femme aussi, Nadia, une jeune touriste française qui remonte d’un voyage au Maroc, embarquée malgré elle dans l’aventure parce qu’elle était au mauvais endroit au mauvais moment. Une plongée au coeur du trafic, le temps d’une journée, avec les hommes qui en vivent.

Fils du cinéaste Pierre Schoendoerffer (Le Crabe tambour), Frédéric Schoendoerffer devient réalisateur en 2000 avec Scènes de crimes. Il connaît son plus grand succès en 2004 avec Agents secrets, porté par le couple Monica Bellucci-Vincent Cassel (près de 850.000 entrées), mais peine depuis à retrouver les faveurs des spectateurs. Truands (2007), Switch (2011), 96 heures (2014) ont été des échecs commerciaux malgré leurs budgets modestes. Le Convoi est le sixième long métrage de Frédéric Schoendoerffer. Impressionné par la technique et l’organisation du go fast, le cinéaste signe un huis clos dans quatre voitures distinctes, reliant Malaga à Creil en banlieue parisienne. 1850 kilomètres à réaliser en 12 heures. Chaque voiture étant blindée de plus de 600 kilos de résine de cannabis. En filmant caméra embarquée, Frédéric Schoendoerffer cherche à raconter de l’intérieur ce parcours lancé à toute vitesse, avec le plus de réalisme possible.

Après Truands, le metteur en scène retrouve Benoît Magimel, dans un rôle de trafiquant taiseux, ce qui lui convient le mieux. Il est un des conducteurs en route vers Creil, planqué derrière son volant et ses lunettes de soleil, en voiture-balai. Avec un sang-froid de rapace, il va être obligé de reprendre les affaires en main après l’accident de la première voiture. Magimel est épaulé par quelques comédiens plus ou moins bons, citons Reem Kherici (Parïs à tout prix, Neuilly sa mère !) et Amir El Kacem qui se démarquent facilement du reste du casting, quelque peu en roues libres. Ce qui pour un film qui se déroule quasiment qu’en voiture aurait pu coller, mais ce n’est pas vraiment le cas.

Frédéric Schoendoerffer et son chef opérateur Vincent Gallot (Switch, 96 heures) ont opté pour une photographie à trois couleurs. La première partie se caractérise par l’usage de filtres chauds, autrement dits jaunes, la deuxième partie, la nuit, fait la part belle aux noirs, la troisième, l’aube, passe l’image aux filtres bleus. Ces partis pris s’avèrent peu esthétiques, tape à l’oeil, inutiles, et peuvent lasser au fil du récit. Cela d’autant plus qu’il ne se passe pas vraiment grand-chose dans Le Convoi et que les intentions du réalisateur se trouvent limitées par le placement de la caméra à l’intérieur des véhicules.

Heureusement, le montage est malin et empêche de trouver le temps long. Le Convoi est un divertissement sympa, bien fichu dans ses scènes d’action, poursuites et fusillades, même si dans le genre il n’est pas interdit de préférer le très réussi et sous-estimé Go Fast, d’Olivier Van Hoofstadt, réalisateur de Dikkenek - Grande gueule, avec Roschdy Zem et Olivier Gourmet.

La chronique du Blu-ray du Convoi a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Le making of (25’) permet d’en savoir un peu plus sur les conditions de tournage à travers de nombreuses images issues des prises de vues, d’interviews des comédiens, du compositeur, du chef opérateur et de l’équipe technique. On y voit le réalisateur à l’oeuvre avec les acteurs, très investis puisqu’ils prennent souvent eux-mêmes le volant à plus de 140 km/h. Les images de tournage sont brutes, jamais parasitées par une voix-off intempestive, et permettent une meilleure plongée au sein de l’équipe.

Ce module est complété par un numéro de l’émission Ciné, Séries & Co, présentée par Stéphane Charbit, qui reçoit le réalisateur Frédéric Schoendoerffer (9’) à l’occasion de la sortie du Convoi dans les salles. Le cinéaste dévoile notamment comment les séquences se déroulant dans l’habitacle d’une voiture ont été tournées.

Bien que Le Convoi soit passé complètement inaperçu dans les salles, Orange Studio prend soin du thriller de Frédéric Schoendoerffer et livre un master HD au format 1080p, irréprochable et au transfert immaculé. Respectueux des volontés artistiques originales, la copie se révèle un petit bijou technique alliant des teintes chaudes, ambrées et dorées (des filtres orangés pour résumer), le noir de la nuit, puis le bleu métallique de l’aube, le tout étant soutenu par un encodage AVC de haute volée. Le piqué, tout comme les contrastes, sont tranchants, les arrière-plans sont magnifiquement détaillés, la colorimétrie est joliment laquée, le relief omniprésent et les détails foisonnants sur le cadre large. Un service après-vente remarquable.

Le confort acoustique est total grâce à une piste française DTS-HD Master Audio 5.1. souvent explosive sur les scènes agitées. Les voix sont claires et limpides sur la centrale, la spatialisation musicale est systématique, les basses énergiques pour les séquences d’action et la balance frontale dynamique. Les latérales assurent tout du long en distillant constamment de nombreux effets et ambiances naturelles. Les affrontements, les fusillades, vous permettront d’explorer chaque recoin de votre installation. La piste DTS-HD Master Audio 2.0 saura aisément satisfaire celles et ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière.

Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Crédits images : © Carcharodon