Réalisé par Jeremy Podeswa
Avec
Peter Dinklage, Nikolaj Coster-Waldau et Lena Headey
Édité par HBO
Dans cette saison 6, les survivants de toutes les régions de Westeros et d’Essos vont se rapprocher pour avancer inexorablement vers leurs destins pourtant incertains. Des personnages importants vont forger de nouvelles alliances pour tenter de décupler leurs chances de survie, tandis que de nouveaux protagonistes vont faire leur entrée et perturber l’équilibre du pouvoir à l’est et à l’ouest, au nord comme au sud…
Antépénultième
Une production aussi pharaonique que Game of Thrones se prévoit et se planifie forcément longtemps à l’avance. Et les deux créateurs de la série David Benioff et D.B. Weiss étant dans le secret des dieux quant aux révélations finales des livres de George R.R. Martin, ils sont déjà arrivés à la conclusion que la série n’a plus que deux saisons à livrer. Elles seront plus courtes (7 et 6 épisodes), mais avec des épisodes sans doute un peu plus longs. Les 73 épisodes de la série auront alors livré tous leurs secrets.
En attendant, l’avant-avant-dernière saison ici présente, n’est pas avare d’événements chocs, de révélations, de retournements de situation et bien évidemment de décès plus ou moins prématurés, plus ou moins violents et plus ou moins bien vécus par les fans. On a même droit à une résurrection en bonne et due forme grâce à la magie de la Dame Rouge qui n’a pas fini de surprendre…
D’autres moments marquants vont résonner longtemps parmi les spectateurs fidèles : le retour de Bran Stark en compagnie (s’il-vous-plait) de Max von Sydow (L’Exorciste) qui va visiter le passé pour mieux comprendre le présent et ce qui se profile à l’horizon, permettant au passage de découvrir l’histoire de Hodor et surtout pourquoi il ne dit plus que « Hodor » ; le cheminement d’Arya pour devenir « Personne » ; l’affrontement épique, étouffant et final entre Jon Snow et Ramsay Bolton ; l’arrivée de Samwell Tarly dans la grande bibliothèque de la Citadel et la carte explosive jouée par Cersei qui va lui coûter cher mais également lui rapporter gros…
Le « jeu des trônes » bat son plein, Daenerys nous refait le coup du brasier géant dont elle émerge en tenue d’Eve, les Marcheurs Blancs continuent d’avancer, et Tyrion fait ce qu’il sait faire de mieux : « boire et savoir des trucs »… Cette saison six de Game of Thrones ne déçoit certainement pas, bien au contraire et met en place des événements que l’on a hâte de voir se déployer dans les deux dernières saisons.
Il faut également saluer le travail du compositeur Ramin Djawadi qui, de saison en saison, explore les thèmes déjà composés, en crée d’autres et livre avec la saison six, des compositions saisissantes, notamment ce long morceau de presque dix minutes qui accompagne le dernier épisode.
Baisse de régime côté packaging pour cette saison six avec un simple boîtier Blu-ray accueillant les quatre galettes, le tout glissé dans un fourreau. Une version avec visuel lenticulaire a bien été distribuée en France mais dans des quantités bien moindre que les versions limitées et qualitatives des saisons précédentes.
Les copies digitales des épisodes ne sont plus non plus au rendez-vous…
La face intérieure de la jaquette accueille la liste des épisodes, quelques crédits et un descriptif des bonus.
Côté menus, pas de changement avec une navigation « totale » sur chaque disque qui décrit ce qui se trouve sur l’ensemble des 4 Blu-ray, ce qui peut rester perturbant et rébarbatif mais permet aussi d’être guidé et de lancer automatiquement l’élément voulu à l’insertion du bon dique.
Baisse de régime également côté modules vidéo avec 78 minutes contre 123 dans la saison précédente, sans compter la partie Histoires et tradition. Certains bonus se sont en effet échappés et sont partis sur une galette exclusive à une enseigne particulière… méthode qui devient récurrente et reste assez discutable.
Le Guide de l’épisode est de retour avec ses courtes fiches de textes au sujet des personnages, lieux et histoire, mais aussi ses courtes vidéos animées qui se débloquent au fur et à mesure que la saison avance et que l’on retrouve intégralement et d’une façon plus pratique dans le bonus Histoires et tradition du disque 4.
Les commentaires audio ne sont toujours pas sous-titrés et c’est une fois de plus fort dommage pour les non-anglophones qui passent à côté d’informations en pagaille grâce à tous les corps de métier qui interviennent. Toujours beaucoup d’humour de complicité qui se dégagent de ces interventions quand les acteurs sont présents. Les commentaires plus techniques sont des mines d’informations pour les plus curieux surtout sur les épisodes 9 et 10. Autre « cadeau » de ces commentaires audio, l’occasion d’entendre parler Kristian Hairn (Hodor) s’exprimer sur son personnage et sur cet épisode très marquant qu’est « La porte ».
Recréer le monde des Dothrakis célèbre le retour de cet univers que l’on avait plus vu depuis la saison 1, mais à une échelle bien supérieure. On découvre la capitale de ce peuple (une sorte de Mecque des Dothrakis), sa fabrication, son incendie impressionnant et l’implication des acteurs pour qui, parler le langage de cette race, n’est pas du tout une mince affaire.
La bataille des bâtards : une plongée en profondeur ne peut pas être plus clair avec son titre et constitue un making of inévitable de l’épisode 9 de la saison. Il fait état avec brio de l’ampleur des moyens mis en oeuvre et l’implication de tous les participants (acteurs et équipes) qui force le respect.
Avec 18 heures à Paint Hall, c’est l’ampleur de la logistique nécessaire au bon déroulement de la production de Game of Thrones qui impressionne. Quatre unités de tournage dans un même lieu avec des spécificités propres… on admire ceux en charge de faire en sorte que le tout ne se percute pas et que les ressources soient bien distribuées.
Bonus toujours apprécié Histoires et tradition revient, avec dix-huit nouvelles vidéos animées et doublées par les acteurs de la série qui fournissent de précieuses informations pour mieux comprendre les motivations des uns et des autres ou encore pour approfondir ses connaissances de Westeros et Essos. Les modules sur les enfants de la forêt, les « oisillons » de Varys ou le Grand Septuaire de Baelor sont particulièrement captivants.
On termine cette partie bonus avec trois scènes coupées, autour de la dépouille de Jon Snow, entre Olenna et Mace Tyrell et la version complète d’une des scènes de théâtre de rue auxquelles Arya assiste. Rien d’extraordinaire dans ces chutes.
Passée en RedCode depuis la saison dernière, la captation de Game of Thrones ne cesse de s’améliorer et de fournir des images extraordinaires de stabilité et de finesse. Les contrastes sont aussi à saluer car l’on peut passer de scènes très sombres dans des cachots à des scènes sous un soleil écrasant avec les Dothrakis sans que ça ne mette à mal l’encodage AVC de cette édition Blu-ray qui reste l’idéal de visionnage pour cette série visuellement si travaillée.
Côté son, après avoir connu 4 saisons qui fournissaient au moins du DTS standard, la VF semble depuis la saison dernière, définitivement reléguée au Dolby Digital 5.1… pour les personnes un tantinet équipées c’est un désastre par rapport aux images… le doublage n’aide pas, mais la dynamique de l’ensemble tombe dans les cachots.
Cette rétrogradation est « expliquée » par le Dolby Atmos (compatible TrueHD 7.1) de la VOST qui reste évidemment la référence pour regarder cette série dans les meilleures conditions. Si l’on peut apprécier le dynamisme et la profondeur de cet encodage qui fait honneur au fabuleux travail de sonorisation et de mixage de la la série tout au long des épisodes, ce sont une fois encore les deux derniers épisodes qui feront office de démo avec la bataille des bâtards et ses flèches qui sifflent dans tous les sens et son chaos total, ainsi que l’explosion phénoménale du dernier épisode qui projette le spectateur au fond de sons siège !
Crédits images : © HBO