Réalisé par James Bobin
Avec
Johnny Depp, Mia Wasikowska et Helena Bonham Carter
Édité par Walt Disney France
À l’instar de son père, Alice Kingsleigh a sillonné mers et océans durant des années avant de regagner l’Angleterre. De retour à Londres, poursuivant un papillon bien connu, elle passe à travers un miroir magique qui la ramène tout droit au Pays des Merveilles. Là-bas, elle retrouve ses amis le Lapin Blanc, Absolem, le Chat du Cheshire et le Chapelier Fou. Mais celui-ci n’est plus que l’ombre de lui-même : il a perdu sa fantaisie et sa folie. Face à cette situation, Mirana, la Reine Blanche confie à Alice une mission : emprunter la Chronosphère afin de remonter dans le passé. Ce n’est qu’au prix de cette quête périlleuse, de cette course contre le temps, qu’Alice pourra sauver le Chapelier avant qu’il ne soit trop tard…
Alice au pays des suites
Le premier Alice live de Disney signé Tim Burton n’avait pas laissé un souvenir franchement impérissable… et le réalisateur de Edward aux mains d’argent] avait plus donné l’impression d’un boulot de commande que d’une véritable oeuvre habitée par son univers propre, même si la noirceur était plutôt omniprésente. Le côté virtuel de la chose (film massivement tourné devant des écrans bleus et peuplé de personnages en images de synthèse) avait même de quoi déconcerter les spectateurs les plus ouverts, la faute à un rendu très moyen.
Mis à part son réalisateur (qui reste producteur), l’équipe de Alice de l’autre côté du miroir ne change pas, et pourtant tout semble avoir changé. On peut penser que l’arrivée de James Bobin à la réalisation y est pour quelque chose. Venant de la télé (il a dirigé Sacha Baron Cohen dans le Da Ali G Show et l’équipe de Flight of the Conchords) et ayant déjà trempé dans la folie avec Les Muppets - Le retour et Opération Muppets, ce réalisateur anglais a bel et bien saisi cet univers pour en donner sa propre interprétation, plus fun, plus lumineuse, plus entraînante tout en étant moins hystérique que son prédécesseur. L’exploration du passé des personnages est par exemple un ressort dramatique bien plus intéressant, même si il trempe largement dans ce récent mouvement d’Hollywood qui veut absolument réhabiliter les méchants en leur inventant un passé qui « excuse » leurs exactions. Ne cherchez pas trop de lien avec les livres de Lewis Carroll, car si Burton et la scénariste Linda Woolverton (La Belle et la Bête, Maléfique) avaient déjà pioché dans les deux opus pour constituer le bestiaire d’Alice au Pays des Merveilles, le titre De l’autre côté du miroir n’est plus qu’un pretexte de transport et ne s’appuie en rien sur le livre du même nom, vu qu’il n’est lui-même qu’une suite de rencontres de personnages sans véritable fil narratif.
En six ans, les effets spéciaux ont également fait un sacré bond en avant et la qualité de rendu des personnages virtuels s’en trouve largement améliorée, leur donnant une légitimité plus évidente à l’écran.
L’arrivée de Sacha Baron Cohen dans le rôle du Temps est l’occasion de découvrir l’acteur sous un jour plus calme que d’habitude, il en serait presque trop sage. Mais son grain de folie s’accorde parfaitement avec ce personnage imbu de sa personne et souvent à côte de la plaque.
Danny Elfman est de retour aux commandes de la musique et c’est tant mieux ! Son score pour le premier film était déjà l’une ses meilleures compositions avec son thème entêtant qui revient ici accompagné de nouveaux arrangements dont il a le secret et de nouveaux thèmes ciselés pour les nouveaux personnages et nouveaux lieux.
Jusque dans son générique de fin (hommage à l’animation en papier découpé avec un soupçon d’inspiration du générique de Game of Thrones (Le Trône de Fer)) Alice de l’autre côté du miroir arrive à surprendre agréablement et à casser un peu le mythe de la suite ratée. On pourrait même aller jusqu’à dire qu’il est plus réussi que le précédent…
Testé sur check disc, le Blu-ray définitif d’Alice de l’autre côté du miroir est proposé dans un boîtier standard. Ses menus sont animés et sonorisés par des images du film. Rien de plus à signaler, il y a bien longtemps que Disney ne se force plus à la moindre créativité pour ses sorties vidéo/
Pour la partie bonus, rien d’original non plus : bienvenue au pays des featurettes. Six minuscules modules nous présentent le tournage, les costumes, les personnages, les effets spéciaux… Tout est beaucoup trop court pour apprécier le travail effectué pour donner vie au film.
Une fois de plus, c’est vers le commentaire audio qu’il faut se diriger pour avoir de l’information, des anecdotes et prendre le temps de découvrir le film autrement grâce à son réalisateur qui prend un réel plaisir à se plier à cet exercice. Étant donné qu’il est sous-titré, il serait dommage de s’en priver !
Marketing oblige, le film est équipé à sa fin d’une chanson pop signée Pink! dont on retrouve le clip et son tournage dans ces bonus. On pourra noter l’effort créatif pour coller à l’imagerie du film.
On termine sur 5 scènes coupées sans réel intérêt, pour lesquelles le réalisateur donne un court commentaire audio optionnel.
Captées en 3.4K par des caméras Arri et Sony, les images signées Stuart Dryburgh (La Leçon de piano, La Vie rêvée de Walter Mitty) assurent un spectacle très coloré et truffé de détails qui trouve dans l’encodage AVC un allié parfait. La définition est aux petits oignons et l’ensemble resplendit à chaque minute.
Si Alice de l’autre côté du miroir est un peu moins hystérique que son prédécesseur, il ne manque pas moins de séquences virevoltantes ou de scènes chargées en informations sonores. Grâce à un mixage hyper précis et à la piste DTS-HD Master Audio 7.1, on ne loupe pas le moindre son. La spatialisation ne se calme que rarement et certains passages comme la salle des montres dans le château du Temps, sont propres à faire perdre pied.
La VF encodée en DTS-HD High Resolution Audio 5.1 est bien moins profonde, moins percutante et plus restreinte dans sa spatialisation. Comme souvent, les dialogues sont trop en avant et écrasent vite toute l’ambiance.
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