Réalisé par Adam Wingard
Avec
Patrick Fugit, Philip Glenister et Callie Brook McClincy
Édité par 20th Century Fox
Rome, West Virginia, une bourgade de quelques 5 000 âmes. Kyle Barnes vit reclus, hanté par de mauvais souvenirs. Il a été maltraité par sa mère, apparemment possédée par des forces obscures. Puis il s’est marié à Allison qui, elle-même possédée, battait leur fille Amber dont il a perdu la garde, les soupçons de maltraitance s’étant portés sur lui. Appelé à l’aide par John Anderson, le pasteur local, Kyle réussit à libérer le jeune Joshua de l’emprise des forces maléfiques qui l’habitaient. Les habitants de Rome ne voient pas d’un bon oeil les activités de Kyle et du pasteur et sont intrigués par l’apparition dans leur petite communauté d’un étrange inconnu en noir, Sidney…
Outcast est, à l’origine, une bande dessinée scénarisée par Robert Kirkman qui s’est déjà fait une solide réputation dans le domaine du fantastique et de l’horreur en coécrivant avec Jay Bonansinga les six romans graphiques de la saga The Walking Dead. Il a activement contribué, avec Frank Darabont, Charlie Adlard et Tony Moore, à l’écriture du scénario des 97 épisodes de la série télévisée, avant de créer Fear the Walking Dead.
Outcast est le choix qu’il a fait d’adapter pour le petit écran le comic book éponyme qu’il a imaginé avec Paul Azaceta, dont la première saison a été diffusée, à partir de juin 2016, sur les écrans de Cinemax aux USA, de HBO au Canada et d’OCS Choc en France.
Le thème d’Outcast, c’est la possession diabolique et son remède, l’exorcisme, maintes fois exploités au cinéma, pas souvent avec bonheur puisque seul L’Exorciste, réalisé par William Friedkin en 1973, aura vraiment laissé un souvenir, avec peut-être aussi, mais dans une moindre mesure, L’Exorcisme d’Emily Rose (Scott Derrickson, 2005).
Outcast sort du lot avec un pilote bien construit qui met les personnages en place, particulièrement celui de Kyle par une série de courts flashbacks. Le charme se dissipe cependant un peu dans épisodes suivants : entre de très bons moments, on sent s’installer une certaine routine, entretenue par des effets spéciaux devenus banals comme les geysers noirs et visqueux qui jaillissent de la bouche des possédés quand ils sont libérés des forces du mal.
Une distribution de qualité compense, en partie cette faiblesse. Patrick Fugit (Presque célèbre, Gone Girl) réussit sans effort visible à transmettre le mal de vivre de Kyle. Dans le rôle de John Anderson, on retrouve avec plaisir Philip Glenister, solide pilier des séries britanniques : on l’avait apprécié, parmi celles distribuées en France, dans State of Play (Jeux de pouvoir) (2003), Life on Mars (2006-2007), Mad Dogs - Saison 1 (2011-2013), Prey (2014-2015). On remarque aussi Grace Zabriskie, toujours impressionnante, Wrenn Schmidt dans le rôle de Megan, la soeur de Kyle, et Brent Spiner (Star Trek : La nouvelle génération) sous le chapeau noir de l’inquiétant Sidney.
On appréciera aussi la musique composée par Atticus Ross, Leopold Ross et Claudia Sarnes qui rappelle parfois celle d’American Horror Story.
Outcast n’est donc pas sans atouts, auxquels on peut ajouter, pour les amateurs, la bonne rasade de violence coutumière aux coproductions Cinemax (bien en-dessous toutefois de celle injectée dans Banshee) dans les flashbacks sur les mauvais traitements infligés à Kyle encore enfant ou quand il s’acharne à coups de poings sur le visage du jeune Gabriel pour chasser le démon.
Attendons la saison 2, dont la diffusion est annoncée en juin 2017, pour juger l’ensemble de la série et pour savoir comment Kyle et Amber sortiront du piège qui semble s’être refermé sur eux dans la dernière séquence de la saison 1.
Outcast, saison 1 (10 épisodes d’une durée moyenne de 48 minutes) et ses suppléments (45 minutes) tiennent sur 3 BD-50 sérigraphiés de dessins d’enfants, logés dans le traditionnel boîtier bleu, glissé dans un étui cartonné. Il faut un temps assez long pour accéder au menu animé et musical offrant le choix entre version originale (DTS-HD Master Audio 5.1) ou doublage français au format plutôt cheap, Dolby Digital 5.1, à côté d’autres versions audio.
Sous-titres dans huit langues, dont le français. Anglais pour malentendants.
En supplément, des scènes coupées, réparties sur les trois disques (durée cumulée : 8’) puis, La BD à l’origine de la série (2’) qui met en parallèle quelques-unes des planches de la BD d’une vingtaine de pages avec des extraits de la série, suivi de Outcast dévoilé (2’) qui continue sur la même lignée, suivi de Rome, West Virginia (2’), mentionnant la trace des dommages laissée sur la ville par la crise économique. Vient ensuite Filmer la BD (5’) déployant une suite de planches de la BD, discrètement animées par des clignements d’oeil ou par des cris dans des bulles. Pour finir, Dans les coulisses des épisodes (25’), une suite de commentaires du récit par Robert Kirkman et les acteurs qui n’apporte pas grand-chose au visionnage de la série.
L’image (1.78:1, 1080p, AVC), précise dans toutes les conditions d’éclairage, bénéficie d’un étalonnage des couleurs qui privilégie les teintes froides dans les scènes d’affrontement avec les puissances maléfiques.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale, par sa dynamique, par sa grande ouverture de spectre allant d’aigus cristallins à des basses fermes, par l’utilisation convaincante des cinq voies, frise la perfection, surpassant nettement celui du doublage en français (Dolby Digital 5.1) qui manque également de naturel.
Crédits images : © Circle of Confusion, Skybound Entertainment, Fox International Studios