Réalisé par Tate Taylor
Avec
Emily Blunt, Haley Bennett et Rebecca Ferguson
Édité par Metropolitan Film & Video
Depuis son divorce, Rachel a sombré dans l’alcool, ce qui lui a valu d’être licenciée. Pour donner le change à l’amie qui l’héberge, elle prétend continuer à travailler dans une galerie d’art de Manhattan où elle se rend quotidiennement en train. Le train ralentit toujours devant la maison de Tom, son ex-mari, qui vit avec Anna et leur bébé. Rachel a remarqué, sur le balcon de la maison voisine, un jeune couple qui semble vivre un amour parfait. Un jour, elle aperçoit la jeune femme dans les bras d’un autre homme. Le matin suivant, la jeune femme a disparu. Ce matin-là, Rachel s’était réveillée, contusionnée et couverte de sang, tout souvenir de la nuit précédente effacé par l’alcool. N’aurait-elle pas, choquée par son infidélité, tué la jeune femme ?
Adapter The Girl on the Train, le bestseller de l’Anglaise Paula Hawkins (plus de 15 millions de copies vendues) relevait d’une gageure : l’histoire y est racontée à la première personne, par trois femmes, Rachel, Anna et Megan (la jeune femme aperçue sur le balcon), avec de nombreux allers et retours dans le passé. Je me souviens, en lisant ce livre l’année dernière, avoir pensé qu’il était inadaptable à l’écran. Eh bien, non ! Tate Taylor (La Couleur des sentiments - The Help, 2011) l’a fait, avec la complicité de la scénariste Erin Cressida Wilson !
Du beau monde au casting : dans le rôle-titre, Emily Blunt (elle tient un rythme effréné, avec pas loin d’une trentaine de films en 10 ans !), dans celui de Megan, Haley Bennet (tout juste sortie du remake de Les 7 mercenaires d’Antoine Fuqua) et, dans celui d’Anna, la Suédoise Rebecca Ferguson qui tenait le rôle-titre dans la belle série The White Queen.
Le scénario de La Fille du train … ne déraille pas (mais emprunte une autre ligne de chemin de fer : la Rachel du roman travaillait à Londres), grâce à une option simplificatrice judicieuse : faire raconter les faits uniquement par Rachel, avec quelques rares incursions dans l’intimité des deux autres femmes.
Le revers de la médaille, c’est que La Fille du train n’a pas pu éviter un dangereux écueil : la contrainte de la courte durée d’un film, difficilement compatible avec ce type d’ouvrage. Il aurait fallu beaucoup plus de temps, (peut-être la durée d’une série ?) pour donner une épaisseur suffisante aux personnages et, surtout, pour suivre, à la cadence requise, le long cheminement qui conduit à la découverte de la vérité que le film déballe trop abruptement.
La Fille du train se laisse pourtant voir sans ennui, mais sans pouvoir rivaliser, sur un thème voisin, avec Gone Girl réalisé par David Fincher en 2014.
La Fille du train (112 minutes) et ses suppléments (45 minutes) tiennent sur un Blu-ray double couche logé dans un boîtier, non fourni pour le test. Le menu animé et musical offre le choix entre version originale, avec sous-titres optionnels, et doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1.
Une piste d’audiodescription (DTS 2.0) et des sous-titres pour malentendants sont également disponibles.
En complément, le commentaire audio du film par le réalisateur (avec sous-titres) alterne des précisions sur les personnages, pas toujours utiles, et d’autres, plus intéressantes, sur les options scénaristiques, la mise en scène, les lieux de tournage, le montage… C’est le plat de résistance des bonus.
Vient ensuite un bon lot de scènes coupées (18’), en version originale avec sous-titres optionnels.
Puis, Les femmes derrière la Fille (5’) : le réalisateur, la romancière Paula Hawkins, la scénariste, le producteur Marc Platt, évoquent rapidement les choix retenus pour passer du roman au scénario.
Enfin, À bord du train (11’) passe en revue les trois personnages principaux. Le détective, un homme dans le roman, est devenue une femme, interprétée par Allison Janney (À la Maison Blanche et Masters of Sex).
L’image (1.85, 1080p, AVC) respecte la texture argentique originale, dans une fine palette de couleurs et une parfaite netteté et de beaux contrastes. Le soin apporté à l’étalonnage des couleurs se lit sur tous les gros plans de visages.
Le son (DTS-HD Master Audio 5.1 pour la version originale et le doublage) n’appelle aucun reproche : les dialogues sont clairs (un peu moins toutefois dans le doublage), ainsi que le bel accompagnement musical de Danny Elfman. Les possibilités de multicanal sont mises à profit, tant dans la restitution fine de bruits de la nature que dans le vacarme du passage des trains, avec une spatialisation cohérente.
Dommage que la version 7.1 n’ait pas traversé l’Atlantique !
Crédits images : © Metropolitan Films