Réalisé par Sven Bohse
Avec
Sonja Gerhardt, Claudia Michelsen et Maria Ehrich
Édité par ARTE ÉDITIONS
Berlin Ouest, 1956. Caterina Schöllack dirige l’école de danse du 56 Kurfürstendamm, la grande avenue de Berlin Ouest. Son obsession : assurer par un beau mariage l’avenir de ses trois filles, Helga, Eva et Monika. Cette dernière la soucie : elle vient de se faire renvoyer de l’école d’arts ménagers où sa mère l’avait mise en pension pour qu’elle y apprenne à devenir une bonne « Hausfrau », femme au foyer.
Berlin 56 (titre original : Ku’damm, l’abrégé de Kurfürstendamm), mini-série créée par la scénariste allemande Anette Hess, produite par UFA Fiction et diffusée par ARTE France les 6 et 13 avril, a reçu le Prix de la meilleure fiction européenne au dernier Festival de la Fiction TV de la Rochelle.
En toile de fond de l’histoire, plutôt bien racontée, des trois sœurs à la recherche de… l’âme-soeur, Berlin 56 tire son principal intérêt de l’évocation du Berlin, du milieu des années 50, en des temps où renaît l’optimisme, où la guerre n’est plus qu’une vague notion pour les adolescents qui souhaitent surtout profiter des retombées du « miracle industriel » des années Adenauer pour goûter à tout ce que la vie peut offrir.
Berlin 56 évoque aussi la chape de plomb qui recouvre le lourd passé des adultes engagés dans le nazisme et l’accaparement des biens des Juifs. La partition entre la République Fédérale d’Allemagne (RFA) et la prétendue République Démocratique Allemande (RDA), bien avant l’érection du fameux « mur de la honte » en 1961, a déjà séparé des familles.
Berlin 56 illustre le conflit des générations au travers de la musique et de la danse. Caterina Schöllack, attachée à la préservation des valeurs traditionnelles, cantonne son institut, le Galant, à l’enseignement de la valse, du boston et du fox-trot. En sont bannis la rumba, cha-cha-cha et surtout le rock’n’roll qui donne à Monika, la plus jeune et la plus rebelle des trois soeurs, des fourmis dans les jambes, comme à la plupart des jeunes Allemands.
Alors que peu d’immeubles des années 50 sont aujourd’hui encore debout, la série a réussi à reconstituer par des effets visuels convaincants le Berlin d’alors, à animer le Kurfürstendamm sans lésiner sur les voitures d’époque et les costumes des nombreux figurants.
S’ajoute à l’intérêt du scénario et au soin apporté dans la mise en scène, un excellent casting en tête duquel brille Sonja Gerhardt, la fougueuse Monika qui s’était déjà imposée dans une autre remarquable série d’outre Rhin, Deutschland 83/86/89.
On attend de retrouver, trois ans plus tard, les soeurs Schöllack et leur mère dans Ku’damm 59 dont la diffusion devrait commercer cette année sur les écrans de la ZDF, à une date qui n’a pas encore été annoncée.
Berlin 56 (6 x 48 minutes) tient sur un seul Blu-ray double couche logé dans un étui (deux disques pour l’édition DVD). Le menu animé et musical offre le choix entre version originale, avec sous-titres optionnels, et un doublage en français, les deux au format DTS HD Master Audio 2.0 stéréo.
Sous-titres pour malentendants.
Au rayon bonus : nichts! Ou, comme on dit sur le Kurfürstendamm : rien.
L’image (1.78:1, 1080i, AVC) est stable, parfaitement lisible dans toutes les conditions d’éclairage, avec une délicate gamme de couleurs, de solides contrastes et des noirs denses. Aucun défaut de compression décelable dans ce disque rempli jusqu’au bord (pas loin de 7 heures de visionnage !).
Le son DTS-HD Master Audio 2.0 stéréo bénéficie, dans les deux versions, d’une bonne dynamique et d’un spectre bien ouvert des aigus aux graves profitant au rock endiablé qui occupe une place de choix dans la série. Les dialogues sont restitués avec clarté, même s’ils manquent un peu de naturel dans le doublage. Regrettons néanmoins l’absence du format 5.1, un choix qui aurait nécessité un deuxième disque.
Crédits images : © 2015 Stefan Erhard