Réalisé par David Yates
Avec
Eddie Redmayne, Katherine Waterston et Dan Fogler
Édité par Warner Bros. Entertainment France
New York, 1926. Le monde des sorciers est en grand danger. Une force mystérieuse sème le chaos dans les rues de la ville : la communauté des sorciers risque désormais d’être à la merci des Fidèles de Salem, groupuscule fanatique des Non-Maj’ (version américaine du « Moldu ») déterminé à les anéantir. Quant au redoutable sorcier Gellert Grindelwald, après avoir fait des ravages en Europe, il a disparu… et demeure introuvable. Ignorant tout de ce conflit qui couve, Norbert Dragonneau débarque à New York au terme d’un périple à travers le monde : il a répertorié un bestiaire extraordinaire de créatures fantastiques dont certaines sont dissimulées dans les recoins magiques de sa sacoche en cuir…
Fantastic Park
Quand il n’y en a plus, il y en a encore… Alors que l’univers d’Harry Potter se décline désormais dans un merchandising sans fin et dans des parcs d’attraction, il faut bien penser à alimenter cet univers pour non seulement capter la nouvelle génération de consom… pardon, de spectateurs ; mais aussi garder la précédente capti… pardon, enthousiaste.
Las, J.K. Rowling a cessé d’écrire de nouveaux romans sur l’univers qui l’a rendue célèbre. Qu’à cela ne tienne, elle sera désormais scénariste et adaptera quelques idées ébauchées à l’occasion de la rédaction d’un faux guide animalier dédié aux créatures magiques de tout poil.
Mais tout J.K. Rowling qu’elle est, l’auteur britannique n’a manifestement pas de pouvoirs magiques et ne peut pas pondre en quelques semaines, un contenu aussi dense et abouti que ses romans qui, eux, ont habité son esprit pendant 17 ans.
Le résultat est pour le moins brouillon, déjà vu et teinté d’un fan service minimum. Ce que l’univers des sorciers gagne en punch grâce aux techniques modernes, il le perd en poésie et en mystère. Le méchant est évident, les gentils d’autant plus, les créatures magiques sentent la synthèse à trois kilomètres et, tout talentueux qu’il est, Eddie Redmayne (Une Merveilleuse histoire du temps, Danish Girl) regarde manifestement dans le vide, lui donnant un air perdu qui le rend totalement imperméable à la sympathie du public.
Quand au scénario, prévisible à la virgule près, il déçoit par son manque de substance, par ses raccourcis hâtifs, et par sa sur-utilisation de la magie à chaque coin de rue.
À vouloir sans doute s’adresser à un public plus large et sans doute plus adulte, J.K. Rowling et ses Animaux Fantastiques ont oublié que la magie d’Harry Potter reposait justement sur une histoire d’enfant, faite pour les enfants, et qui pouvait toucher l’enfant intérieur des adultes… Ici l’adulte baille et l’enfant ne pense qu’à collectionner les images ou les jouets des créatures… le tour de magie est loupé.
Service minimum pour ce combo Blu-ray/DVD/Copie digitale avec un boîtier Blu-ray standard glissé dans un surétui. Menus fixes et sonorisés à la navigation classique. La copie digitale est proposée en streaming ou téléchargement, en HD, VF et VO avec sous-titres VO. Pour plus de « magie » question packaging, on se dirigera vers l’édition SteelBook, déclinée en coffret baguette ou Niffleur.
La partie suppléments joue également la carte de la simplicité avec un bon gros making of tronçonné en featurettes.
Après un premier module nappé de superlatifs et de compliments qui aborde ce nouveau départ, le reste se décline en trois sous-groupes dédiés aux personnages, aux créatures et aux décors. On flane ici et là sur le tournage, on survole sans s’arrêter vraiment, le tout reste superficiel et c’est bien dommage car ce simple aperçu du travail nécessaire à l’existence d’un tel film mérite bien mieux.
On termine avec un petit quart d’heure de scènes coupées, pas indispensables mais parfois charmantes comme cet hymne de l’école de magie des soeurs Goldstein.
Captées en 3.4K et mastérisées en 4K, les images des Animaux Fantastiques assurent un spectacle visuel des plus convaincants. Au-delà des détails des visages, des costumes ou des décors, les effets spéciaux profitent d’une définition exceptionnelle et d’un encodage AVC soigné. Les images, souvent prises dans une frénésie de mouvements, ne perdent jamais ces qualités.
Après avoir été systématiquement la risée des amateurs de VF HD, Warner a pris un nouveau cap en tentant de corriger cette erreur du passé. Mais ce faisant, c’est désormais l’amateur de VO qui paie les pots cassés ! Alors que d’autres éditeurs font l’effort d’une égalité de qualité entre VF et VO, on se demande vraiment ce qui pousse encore certains à faire des choix aussi arbitraires.
C’est donc la VF qui profite ici du meilleur encodage avec une piste Dolby Atmos compatible Dolby TrueHD 7.1 dont la dynamique et la richesse des détails la place véritablement en première place sur ce Blu-ray. La VO Dolby Atmos portée par une piste Dolby Digital Plus paraît véritablement moins efficace, comme engoncée et nécessitant de pousser le volume. Les amateurs de VF étant décidément gâtés avec cette édition, pourront également profiter d’une piste en DTS-HD Master Audio 5.1, moins ample que le TrueHD, mais tout aussi dynamique.
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