Réalisé par Theodore Melfi
Avec
Taraji P. Henson, Octavia Spencer et Janelle Monáe
Édité par 20th Century Studios
Trois mathématiciennes afro-américaines sont embauchées en 1961 par la NASA pour effectuer les calculs demandés par les ingénieurs pour assurer la mise en orbite et la récupération de la première capsule habitée que les USA veulent lancer au plus vite : les Soviétiques les ont devancés le 12 avril 1961 en lançant Vostok 1, la première capsule spatiale habitée qui a emmené Youri Gagarine dans une révolution complète autour de la Terre.
Les Figures de l’ombre (Hidden Figures), troisième long métrage de Theodore Melfi (le premier distribué en vidéo en France) nous ramène une bonne cinquantaine d’années en arrière, dans un des états ségrégationnistes des USA, la Virginie, plus précisément à Langley, là où travaillaient Fox Mulder et Dana Scully, les fameux agents de The X-Files. La ville abrite, en effet, les quartiers généraux du FBI, de la CIA et du Centre de recherches de la NASA.
Intéressante à plus d’un titre, l’histoire des trois mathématiciennes montre qu’ambition et ténacité peuvent renverser des obstacles paraissant infranchissables pour atteindre un objectif exigeant, ici faire une percée vers l’avant-garde scientifique, pénétrer un bastion machiste et raciste.
Le scénario donne un aperçu de ce qu’était, une centaine d’années après la Guerre de Sécession et l’abolition de l’esclavage, la condition des Afro-américains, exclus des meilleures écoles et universités, parqués dans des espaces publics qui leur étaient « réservés ». Les Figures de l’ombre rappelle aussi les premiers pas de la conquête de l’espace par les Américains, douloureusement aiguillonnés, en pleine guerre froide, par l’avance prise par l’URSS.
Le regard sur la conquête de l’espace est assez précis, notamment sur une des grandes difficultés à résoudre : le freinage de la capsule doit convertir sa trajectoire hyperbolique en une trajectoire parabolique, seul moyen de lui faire quitter son orbite pour la ramener sur Terre. Mais quelle force appliquer et quand déclencher le freinage, à la seconde près, pour la faire amerrir à l’endroit choisi, au large de l’archipel des Bahamas ?
Les Figures de l’ombre retrace le destin de femmes exceptionnelles : en bouleversant les préjugés solidement ancrés, elles ont joué un rôle déterminant dans un saut dans l’inconnu toujours regardé, plus d’un demi-siècle après, comme un audacieux défi.
En toile de fond, les avancées techniques, avec la machine à écrire IBM à boule qui venait juste d’être mise sur le marché et l’apparition de l’ordinateur IBM 7090, un monstre transistorisé (ses prédécesseurs marchaient encore avec des lampes) coûtant la bagatelle d’une soixantaine de millions de dollars d’aujourd’hui. Cette invention, un saut technologique remarquable, n’affichait pourtant que des performances bien loin des capacités de votre micro-ordinateur.
Aux côtés de Taraji P. Henson, Octavia Spencer et Janelle Monáe, dans les rôles-titres, on remarque Kevin Costner, Kirsten Dunst et Jim Parsons, l’ineffable Sheldon Cooper de la série The Big Bang Theory.
Difficile de ne pas être captivé par Les Figures de l’ombre, en dépit de sa réalisation très conventionnelle, d’un certain manichéisme, de quelques longueurs et d’un chauvinisme peu subtil.
Les Figures de l’ombre (127 minutes) et ses suppléments (60 minutes) tiennent sur un Blu-ray double couche logé dans le boîtier standard de 11 mm. Le menu animé et musical propose le choix entre version originale au format audio DTS-HD Master Audio 7.1 et pas moins de huit doublages, dont un en français, au format DTS Digital Surround 5.1.
Cette édition, qui contient une copie digitale au format Digital HD, est le clone de l’édition 20th Century Fox sortie aux USA le 11 avril 2017.
Les Figures de l’ombre sort simultanément sur deux autres supports, 4K Ultra HD + Blu-ray et DVD.
En supplément, Le tournage du film (42’). Le réalisateur, la scénariste, les compositeurs de l’accompagnement musical et les acteurs se relaient devant la caméra. Discrets sur la réalisation du film, ils sont intarissables pour s’auto-congratuler. Le document donne toutefois, avec quelques archives filmées, un aperçu sur les débuts de la conquête de l’espace.
Suivent des scènes coupées (10’), idéalement présentées, avec ou sans les commentaires sous-titrés du réalisateur, et un commentaire du film par Theodore Melfi et Taraji P. Henson, lui aussi sous-titré, mais très avare de révélations sur le tournage.
Pour finir, Filmer en Géorgie (5’), louange appuyée de la terre d’asile de nombreux tournages et des techniciens locaux qui renforcent l’équipe du film, une galerie de photos et une bande-annonce.
L’image (2.39:1, 1080p, AVC), précise, révèle tous les détails des arrière-plans. Lumineuse, avec des couleurs naturelles, soigneusement étalonnées et des contrastes fermes, elle assure une parfaite lisibilité de toutes les scènes, y compris celles de nuit.
Le son DTS-HD Master Audio 7.1 de la version originale, une surprise pour un film qui donne un quasi-monopole aux dialogues, toujours restitués avec clarté, donne la mesure de ses capacités spectaculaires dans les quelques scènes de lancement des fusées.
Le doublage en français n’a pas le même impact.
Crédits images : © Fox 2000, 2016