Réalisé par Brian Smrz
Avec
Ethan Hawke, Paul Anderson et Rutger Hauer
Édité par M6 Vidéo
Travis Conrad, tueur d’élite d’une organisation paramilitaire, est tué en mission en Afrique du Sud. Mais une procédure médicale expérimentale mise en place par ses employeurs le ramène temporairement à la vie, lui offrant 24 heures supplémentaires. Dans cette course contre la mort, comment Travis va-t-il pouvoir se sortir de ce piège ?
Mine de rien, le comédien Ethan Hawke n’a jamais arrêté de tourner depuis près de 35 ans. Après avoir fait ses débuts au cinéma dans Explorers de Joe Dante (1985), il émeut les spectateurs du monde entier dans Le Cercle des poètes disparus de Peter Weir (1989). Il a alors 19 ans. Les projets se multiplient, Croc-blanc de Randal Kleiser (1991), Les Survivants (Alive) de Frank Marshall (1993), Génération 90 de Ben Stiller (1994). Il alterne alors le cinéma d’auteur avec notamment Bienvenue à Gattaca d’Andrew Niccol (1997), la sublime trilogie de Richard Linklater avec Julie Delpy, Before Sunrise (1995) - Before Sunset (2004) - Before Midnight (2013), et les productions plus confortables comme Training Day d’Antoine Fuqua (2001), Taking Lives (Destins Violés) de D. J. Caruso (2004), ou dernièrement dans le remake des Les 7 mercenaires.
Si beaucoup de ses films ont été exploités directement en vidéo, dont l’incroyable Predestination de Michael et Peter Spierig (2014), Ethan Hawke est toujours là, tout comme son talent, les années n’ayant fait que renforcer son charisme. Touche à tout, il souhaite s’essayer au film d’action façon Taken ou John Wick (même producteur Basil Iwanyk) dans 24H Limit. Enième ersatz des films de Pierre Morel ou de Chad Stahelski, ce thriller manque singulièrement d’âme et d’intérêt, et ne vaut que pour l’indéniable investissement de son comédien principal.
24H Limit est signé Brian Smrz (non, mon chat n’a pas marché sur le clavier), célèbre cascadeur, coordinateur des scènes d’action et réalisateur de seconde équipe, qui a fait sa notoriété sur une quantité phénoménale de blockbusters comme Die Hard 4 : Retour en enfer, Minority Report, X-Men : Le commencement, Night and Day, La Planète des Singes : Les origines. 24H Limit est son second long métrage en tant que metteur en scène, dix ans après son premier coup d’essai, Hero Wanted avec Cuba Gooding Jr. Et Ray Liotta. S’il n’y a rien à redire sur l’efficacité des séquences d’action, des gunfights et des affrontements, on ne peut pas dire que l’histoire soit originale et parvienne à sortir 24H Limit du tout-venant. D’accord le postulat de départ est intrigant avec son truc du tueur professionnel revenu à la vie pour une journée, mais les scénaristes n’en font rien. On a l’impression que l’idée leur est venue en visionnant Time Out d’Andrew Niccol (2011), notamment avec ce compteur intégré à l’avant-bras du personnage principal. Tout cela est bien beau, mais les auteurs ne vont pas plus loin que leur idée de départ.
Pourtant, Ethan Hawke est impeccable et se montre aussi empathique dans les scènes dramatiques que très crédible avec la pétoire à la main, y compris lorsqu’il distribue des bourre-pifs. Il est également bien épaulé par l’actrice chinoise Xu Qing (vue dans Looper de Rian Johnson), Liam Cunningham (toujours classe) et même de Rutger Hauer qui s’est fait le look de Doc Brown dans Retour vers le futur II. Finalement, ce qui intéresse le plus ici est le cheminement du personnage principal, traumatisé par la mort de sa femme et de son petit garçon, qui a toujours culpabilisé de ne pas être aussi présent à leurs côtés qu’il aurait voulu l’être.
24H Limit a plusieurs bons atouts dans sa besace : une affiche « johnwickesque » très réussie, une photo assez jolie, les beaux décors d’Afrique du Sud, de bons acteurs, des séquences agitées bien expédiées et toujours lisibles. Dommage que tout cela ne soit tenu que sur un fil trop relâché. D’ailleurs, on se demande encore après de quoi le film parlait réellement. 24H Limit manque de rythme, cruellement d’humour, n’exploite aucune de ses idées et se contente trop souvent de refaire ce qui a déjà été fait dans le genre. On en arrive même à se dire que le film semble avoir été écrit par Luc Besson (du style 3 Days to Kill), ce qui n’est pas forcément un compliment. La fin ouverte montrait pourtant l’optimisme des producteurs quant à une possible franchise en devenir. Cela semble compromis.
Le test du Blu-ray de 24L Limit, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. L’édition HD comprend également le DVD, dans un combo Steelbook, au visuel très inspiré par la campagne promo de celle de John Wick 2. Le menu principal est animé et musical.
Petite édition pour 24H Limit. En effet, là où nous attendions un making of pour décortiquer les scènes d’action, ou même la préparation d’Ethan Hawke, il faudra se contenter d’une interview de ce dernier (9’). Il n’est d’ailleurs pas le seul à intervenir, puisqu’il laisse également la place au producteur Kent Kubena et au comédien Liam Cunningham. Alors que le producteur essaye de vendre sa soupe en disant que le scénario ne manque pas d’originalité, Ethan Hawke revient calmement sur son personnage, qu’il défend avec sincérité, en expliquant que sa quête de rédemption est ce qui l’a le plus inspiré, même s’il avoue également avoir pris un immense plaisir à tourner les scènes d’action. Il cite d’ailleurs Piège de cristal et Man on Fire dans ses films préférés. Les trois intervenants s’expriment également sur le travail avec l’actrice Xu Qing.
L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.
Les partis pris esthétiques sont respectés avec même parfois un léger grain cinéma qui confère à l’image une agréable texture, une gestion des contrastes (tranchants) fabuleuse, et des séquences sombres aussi soignées. Le piqué est incisif, l’encodage solide. La belle photo du chef opérateur Ben Nott (Predestination, Jigsaw, Daybreakers) est habilement retranscrite avec un beau lot de détails sur les séquences diurnes, aux quatre coins du cadre large. Ces dernières sont d’ailleurs lumineuses, la profondeur appréciable, la colorimétrie vive, souvent chatoyante et le relief y est omniprésent. M6 nous livre un remarquable master HD de 24H Limit.
Le film profite à fond de l’apport HD pour en mettre plein les oreilles grâce à une piste DTS-HD Master Audio 5.1 anglaise spectaculaire. Le score très présent de Tyler Bates (Les Gardiens de la Galaxie, Atomic Blonde, Killer Joe) est délivré par l’ensemble des enceintes, les basses sont souvent sollicitées, tout comme les latérales qui créent un environnement acoustique percutant. Les dialogues sont dynamiques et solidement délivrés par la centrale, jamais noyées par les nombreux effets sonores - les balles qui fusent de partout lors des fusillades - et la musique. Que ceux qui ne seraient pas habitués à la version originale se rassurent, le spectacle est également largement assuré avec la piste française DTS-HD Master Audio 5.1, au doublage soigné. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.
Crédits images : © M6 Vidéo