Le Pic de Dante (1997) : le test complet du Blu-ray

Dante's Peak

Réalisé par Roger Donaldson
Avec Pierce Brosnan, Linda Hamilton et Jamie Renée Smith

Édité par ESC Editions

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Le 23/05/2024
Critique

Ample film-catastrophe inspiré par un fait réel, à la mise en scène soignée, aux excellents effets spéciaux.

Le Pic de Dante

Colombie 1993 : l’épouse du volcanologue Dalton est tuée sous ses yeux lors d’une éruption. USA 1997 : les signes annonciateurs du réveil du redoutable volcan Pic de Dante ne suffisent pas à convaincre ses collègues de la proximité de son éruption mais Dalton est bientôt convaincu du contraire et craint pour la vie de Rachel, la maire locale dont il est amoureux. Une semaine plus tard, la catastrophe se produit et ses effets cauchemardesques sont dévastateurs : qui y survivra ?

Le Pic de Dante(USA 1997) de Roger Donaldson s’inscrit dans la lignée directe des grands films catastrophes de 1970-1980 dont la vogue avait été relancée par L’Aventure du Poseidon (USA 1972) de Ronald Neame, produit par Irwin Allen. Le réalisme et l’ampleur de la reconstitution y débouchent, lors de certaines séquences (par exemple lors de la traversée du lac d’acide) sur une pure poésie fantastique aux accents réellement dantesques car infernaux. La structure du scénario est inspirée par l’authentique éruption du Mont Saint Helens (alias, en français, « Mont saint Hélène » dans l’Etat américain de Washington) survenue le 18 mai 1980 : les scènes du cratère furent d’ailleurs réellement tournées là-bas. Les autres scènes d’extérieurs furent tournées à Wallace (Etat américain de l’Idaho) et en Californie.

Bien sûr, on peut songer à des précédents dans l’histoire du cinéma tels que Krakatoa, à l’Est de Java (USA 1968) de Bernard L. Kowalski qui évoquait la terrible éruption du volcan indonésien Krakatoa en 1883 (elle aurait occasionné un tsunami provoquant des vagues de 70 mètres de hauteur). Sa direction artistique et certains de ses effets spéciaux, conçus par le grand cinéaste français exilé Eugène Lourié, annoncent parfois les très impressionnants trucages (optiques, mécaniques et informatiques) du Pic de Dante dont l’ampleur est encore renforcée par un montage très soignés (trois monteurs crédités au générique). La majorité des trucages mécaniques de 1997 utilisent des objets identiques ou proches de l’échelle réelle, ce qui renforce encore leur effet terrifiant. Le suspense emprunte soigneusement à la réalité que Donaldson connaissait d’autant mieux qu’il avait, dans sa jeunesse, étudié la géologie  : par exemple l’augmentation du taux d’acidité de l’eau indiquant la modification de la géologie du volcan ou bien encore la vitesse (pouvant atteindre et parfois dépasser 500 km/h) à laquelle avancent les nuées volcaniques et les coulées de lave. Trois universitaires spécialistes sont remerciés au générique de fin. D’autres éléments encore sont empruntés à la réalité historique de l’éruption du Mont sainte Hélène de 1980: le refus de Ruth de quitter sa propriété est inspiré par le véritable refus d’un nommé Truman qui estimait qu’on exagérait le danger mais qui fut tué par l’éruption de 1980. La chaîne des Cascades dans laquelle le scénario situe le volcan fictif (et dont le nom est un bel hommage au poète italien médiéval Dante et à sa description des enfers, inspirée par celle du poète latin antique Virgile) est un emplacement considéré comme plausible (mais on a toutefois remarqué que les volcans de cette chaîne ne peuvent pas à la fois cracher des nuées et émettre des coulées de laves).

Sur le plan historique, notez queLe dialogue fait allusion à deux autres éruptions authentiques : l’éruption antique du Vésuve qui détruisit la ville romaine de Pompéï (79 après Jésus-Christ) : c’est l’éruption qui fut la plus reconstituée dans l’histoire du cinéma par les péplums italiens et américains, des origines muettes du cinéma à nos jours. Dalton évoque, à propos de l’odeur de dioxyde de soufre, l’éruption du volcan philippin Pinatubo (juin 1991). Sur le plan de l’histoire du cinéma, la présence au générique de l’actrice Linda Hamilton et de la productrice Gale Ann Hurd, évoque inévitablement, pour le cinéphile fantastique, les deux premiers Terminator de 1984 et 1991. Un clin d’oeil bio-filmographique, enfin : l’acteur Pierce Brosnan s’appelle Harry Dalton, le même nom de famille que celui de l’acteur Timothy Dalton qui avait joué le rôle de James Bond après Roger Moore et avant que Brosnan reprenne le rôle.

Le Pic de Dante

Présentation - 4,0 / 5

1 BRD 50 Full HD 1080p région B édité par ESC le 08 mai 2024. Image Full HD 1080p AVC en couleurs au format 2.35 compatible 16/9. Son DTS-HD Master Audio 5.1 VOSTF + VF d’époque. Durée du film : 108 min. Suppléments vidéo : commentaire audio de réalisateur Roger Donalson et du chef décorateur Dennis Washington (1997, VOSTF) + « Au plus près du spectacle » : making of d’époque (1997, 62’17”, VOSTF) + Bande-annonce (1’21”, VO) + « Un film à l’ancienne » : entretien autour du film avec Simon Riaux (2024, 28’) + « Amis pour la vie » : entretien avec Laurent Perriot sur la carrière de Pierce Brosnan (2024, 10’06”). Illustration de boîtier reprenant presque le visuel des affiches originales américaines et françaises d’époque.

Bonus - 3,5 / 5

Commentaire audio du réalisateur Roger Donaldson et du chef décorateur Dennis Washington,(1997, 108 min., VOSTF) : il est très riche en informations techniques de première main. On le trouvait déjà sur l’édition américaine Laserdisque Universal, collection « Signature » de 1997 et il fut repris par les anciennes éditions DVD et HD-DVD Universal des années 2000-2005. Les deux hommes commentent le film très peu de temps après le tournage : ils se souviennent donc parfaitement des scènes qui furent tournées en extérieurs et de celles qui le furent en studio. Ils savent lesquelle furent munies d’effets spéciaux mécaniques, optiques ou bien d’effets informatiques. Ils font, par ailleurs, assez souvent l’éloge des acteurs qui supportèrent un tournage souvent physique au cours duquel ils étaient recouverts d’eau, de boue ou de cendres volcaniques.

Au plus près du spectacle : Making of d’époque (1997, 1.37 compatible 16/9, durée 62 min. environ, VOSTF) : il date aussi du Laserdisque américain Universal, collection « Signature », de 1997 et il est typique du soin avec lequel ce type de supplément était alors produit et réalisé. Il comporte des entretiens avec le réalisateur Roger Donaldson, avec les producteurs Ilona Hertzberg et Gale Anne Hurd, avec le directeur des cascades R.A. Rondell, avec le chef-décorateur Dennis Washington, avec les superviseur des effets spéciaux Roy Arbogast et Pat McClung, sans oublier des entretiens avec les deux acteurs vedettes Pierce Brosnan et Linda Hamilton. Tournages en extérieurs, reportages sur les effets photographiques en studio : tout y est au point que, à un moment, le réalisateur estime qu’on en dit trop et qu’on risque de rompre le charme de l’illusion. Il a raison mais le cinéphile s’intéressant à la technique et le technicien du film apprendront vraiment beaucoup de choses.

Bande-annonce (1997, 1.37 compatible 16/9, durée 1 min. 21 sec.,VO sans STF) : très bien montée mais malheureusement recadrée au format TV encore majoritaire à l’époque ; un slogan esthétique intéressant : « l’éruption transforme la nature en cauchemar » qui aurait plu au Charles Baudelaire lorsqu’il théorisait son esthétique surnaturaliste et fantastique dans les Curiosités esthétiques.

Présentation par Simon Riaux (2024, durée 28 min. env.) : premier des deux bonus franco-français de cette édition ESC de 2024. Mise en situation historique du film au sein du genre (divisé en deux catégories mais cette division ne me semble pas pertinente car causes naturelles / inhumaines et causes artificielles / humaines ne cessent de se recouper dans les titres classiques), analyse assez structurale (sinon même structuraliste : on y parle de « grammaire », de « codes ») mais au ton souvent ironique, ce qui a pour conséquence inévitable de distiller un léger mépris du genre alors qu’on tente simultanément de fournir sa défense et illustration. D’une possible contradiction entre le fonds et la forme de cette présentation, par conséquent : dommage car Riaux aime le film et il a raison de l’aimer. Illustrée d’extraits du film et de quelques affiches. Les informations proviennent évidemment des bonus américains des éditions vidéo numérique de 1997-2005 mais elles ne sont pas toujours bien exploitées puisque Riaux affirme tranquillement qu’il n’y a pas d’effets spéciaux numériques dans le film alors qu’il y en a un certain nombres, crédités à leurs concepteurs au générique de fin.

Entretien avec Laurent Perriot sur la carrière de l’acteur Pierce Brosnan (2024, durée 10 min env.) : quelques informations de première main, dues à la proximité amicale de Perriot avec Brosnan et, pour le reste, une situation du titre dans la bio-filmographie de Brosnan.

Ces bonus comportent deux groupes bien distincts : une reprise de deux bonus américains qu’on trouvait sur l’ancienne édition Universal américaine Laserdisque (1997) puis sur les éditions Universal DVD et HD-DVD (période 2000-2007) d’une part, les bonus français ajoutés en 2024 d’autre part. Ces derniers apportent quelques compléments critiques et informatifs mais il me semble qu’on aurait pu les remplacer très avantageusement par d’autres bonus américains d’époque comportant des documents de première main bien plus intéressants tels que les story-boards et les comparaisons story-board / séquences tournées. Reste que cette édition ESC est une excellente édition spéciale. Il manque juste une galerie affiches et photos pour que le niveau de l’édition collector soit atteint.

Le Pic de Dante

Image - 5,0 / 5

Format 2.35 à partir d’un 2.40 original, en couleurs et compatible 16/9, Full HD 1080p sur Blu-ray. Image argentique très bien nettoyée et restaurée. Excellente définition. Depuis l’ancienne édition Universal américaine Blu-ray de 2010-2011, la restauration argentique et le transfert numérique ont été encore améliorés : cette édition ESC représente le meilleur état technique aujourd’hui disponible et devient donc logiquement l’édition de référence en Full HD chez nous.

Son - 5,0 / 5

VF d’époque + VOSTF en DTS-HD Master Audio 5.1 mono : offre nécessaire et suffisante pour le cinéphile francophone. Le film était d’origine DTS Stéréo et DTS 5.1. selon les salles de cinéma. Pistes son bien restaurées et nettoyées. La VOSTF comporte une ample reproduction environnante des effets sonores spéciaux (au niveau sonore parfois élevé) surtout durant la seconde partie tandis que la première partie est surtout composée de musique et dialogues. Belle musique composée par J. Frizzell et J. N. Howard.

Crédits images : © Universal, Pacific Western

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
Note du disque
Avis

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P. de Melun
Le 18 novembre 2024
« Le pic de Dante » est un bon film catastrophe, avec toutes les caractéristiques propres aux années 90. On y retrouve Pierce Brosnan dans le rôle de l’héroïque vulcanologue que personne ne croit, une ville idyllique où il fait bon vivre et qui risque d’être ravagée par l’irruption et des politiciens sceptiques voire frileux. A cela, s’ajoutent des effets spécieux de bonne facture et une histoire très linéaire mais plaisante. Le scénario est complètement prévisible mais l’immersion du spectateur est bien présente, renforcée par des effets spéciaux de qualité. Ce n’est pas du grand cinéma mais ce film tombe « à pic » pour une soirée honnête.
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francis moury
Le 24 mai 2024
Ample film-catastrophe inspiré par un fait réel, à la mise en scène soignée, aux excellents effets spéciaux : certaines séquences, en raison même de leur réalisme terrifiant, ressortent du cinéma fantastique.
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CritiKs Moviz
Le 20 janvier 2023
« Dante’s Peak » est un bon film catastrophe disposant d’une histoire classique, d’une intrigue familière et d’un développement usuel. Le rythme s’accélère progressivement, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie est superbe faisant appel à un mix intelligent d’images réelles et de CGI, les effets spéciaux sont impressionnants, la bande originale est conventionnelle mais pleinement efficace et le montage est très bon mais usité. La distribution offre de bonnes prestations dans l’ensemble. Le duo formé de Linda Hamilton et de Pierce Brosnan fonctionne bien avec des performances sobres mais habiles. L’ensemble est divertissant, fait les beaux jours des chaînes de la TNT, mais s’avère terriblement orthodoxe.

Lire ma critique complète : https://wp.me/p5woqV-bGk

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