Réalisé par Nuri Bilge Ceylan
Avec
Deniz Celiloğlu, Merve Dizdar et Musab Ekici
Édité par Memento Distribution
Samet est un jeune enseignant dans un village reculé d’Anatolie. Alors qu’il attend depuis plusieurs années sa mutation à Istanbul, une série d’événements lui fait perdre tout espoir. Jusqu’au jour où il rencontre Nuray, jeune professeure comme lui…
Les Herbes sèches (Kuru otlar üstüne), sélectionné en 2023 pour la Palme d’or (attribuée à Justine Triet pour Anatomie d’une chute), a été récompensé par le Prix Lumière et pas moins de neuf prix de l’Association Turque des Critiques de Cinéma (Sinema Yazarları Derneği, ou SIYAD). C’est le onzième long métrage du réalisateur, scénariste et producteur turc Nuri Bilge Ceylan dont le film Winter Sleep (Kis uykusu) avait décroché à Cannes la Palme d’or et le Prix FIPRESCI en 2014.
Les Herbes sèches, sur un scénario tchékhovien coécrit par le réalisateur avec son épouse Ebru Ceylan et Akin Aksu, précédemment coauteurs du scénario de Le Poirier sauvage, est centré sur trois enseignants, Samet et Kenan, colocataires d’une maison, accusés de promiscuité avec certaines élèves, et Nuray, prof’ d’anglais. Une adaptation du journal tenu par Akin Aksu pendant son affectation en Anatolie, en tant qu’enseignant.
Pendant une grande partie de la durée du film (3h17, comme celle de Winter Sleep), les personnages prennent de l’épaisseur au fil de longs échanges révélant leurs désirs, mais aussi leurs désillusions, leurs ambiguïtés, voire leurs contradictions, leurs divergences politiques, particulièrement dans l’étrange scène de séduction entre Samet et Nuray.
Les Herbes sèches, un film exigeant, donnant une place essentielle à des dialogues bien écrits, confirme la maîtrise de la mise en scène de Nuri Bilge Ceylan, par exemple dans la longue séquence introductive où Samet, tout au fond du cadre, se rapproche vers la caméra, ou encore, dans l’enchaînement des champs/contre-champs des confrontations entre les trois personnages principaux. Le réalisateur fait aussi une nouvelle démonstration de la sureté de son choix des acteurs et de la rigueur de la direction de leur jeu.
Dans sa distribution, Les Herbes sèches réunit trois jeunes acteurs, célèbres en Turquie, Deniz Celiloğlu (Samet), Musab Ekici (Kenan) et Merve Dizdar (Nuray), cette dernière saluée à Cannes par le Prix d’interprétation féminine.
Celles et ceux qui ont apprécié Winter Sleep, le soin méticuleux apporté par le profond investissement de Nuri Bilge Ceylan à la réalisation de ses films, neuf longs métrages en dix-huit ans, ne seront pas déçus par Les Herbes sèches, le dernier volet d’une trilogie, entamée avec Le Poirier sauvage (Ahlat agaci, sélectionné pour la Palme d’or en 2018), sur le mal de vivre d’un intellectuel dans la lointaine Anatolie.
Les Herbes sèches (197 minutes) tient sur un Blu-ray BD-50, logé dans un fin Digipack. avec une reproduction de l’affiche en couverture.
Le film est proposé dans sa langue originale, le turc, au format audio DTS-HD Master Audio 5.1, avec sous-titres imposés, bien placés tout au bas du cadre, à cheval sur la bande noire.
Sorti en exclusivité Fnac le 2 avril (en même temps que le DVD), ce Blu-ray sera disponible le 16 juillet 2024 dans tous les réseaux de distribution.
Aucun supplément vidéo.
L’image numérique, au ratio de 2.39:1, encodée au standard 1080p AVC, avec une excellente définition, lumineuse, agréablement contrastée, assure une parfaite lisibilité de tous les plans, dans toutes les conditions d’éclairage, de la blancheur des extérieurs enneigés aux clairs-obscurs des intérieurs, et déploie des couleurs naturelles, soigneusement étalonnées.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 assure la clarté des dialogues, le réalisme de l’ambiance, avec une image sonore cantonnée sur le plan frontal et restitue avec finesse le discret accompagnement musical.
Crédits images : © Nuri Bilge Ceylan