The Sweet East (2023) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Sean Price Williams
Avec Talia Ryder, Earl Cave et Simon Rex

Édité par Potemkine Films

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Le 09/10/2024
Critique

Le hasard amène une lycéenne à découvrir quelques-uns des dessous des USA de l’après-Trump. Un premier film insolent, recommandé !

The Sweet East

Lillian, une jeune lycéenne, fugue durant un voyage scolaire à Washington D.C. Au fil de ses rencontres, d’un état à l’autre, elle découvre un monde insoupçonné. Les fractures mentales, sociales et politiques des États-Unis, filmées comme un conte de fée ou une variation d’Alice au pays des merveilles.

The Sweet East, sorti en 2023, a été réalisé par Sean Price Williams, surtout connu comme chef-opérateur de plus d’une centaine de courts métrages, clips musicaux et longs métrages, parmi lesquels Good Time (Benny & Josh Safdie, 2017), Her Smell (Alex Ross Perry, 2018), Tesla (Michael Almereyda, 2020)… Il avait coréalisé en 2011 avec Jean-Manuel Fernandez l’oubliable Eyes Find Eyes qui n’avait attiré qu’un millier de spectateurs dans nos salles.

The Sweet East fut beaucoup mieux accueilli : sélectionné à Cannes par la Quinzaine des réalisateurs, il fut récompensé par une dizaine de prix dans divers festivals, notamment à Deauville par le Prix du jury et le Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation 2023.

The Sweet East

Lilian s’ennuie pendant le voyage de fin d’année du lycée. Un événement imprévu va lui donner l’occasion de quitter ses camarades, de passer de l’autre côté du miroir, de découvrir un univers qu’elle ignorait et de tenter des expériences. Une longue échappée chaotique dont elle sortira miraculeusement indemne, mais différente et émancipée.

The Sweet East, soigneusement réalisé derrière une apparence brouillonne, dans une suite de vignettes, brosse, sur le ton de la dérision, un portrait sarcastique des USA post-Trump. La violence y est, évidemment, représentée par l’attaque à main armée d’un bar par un garçon manifestement dérangé puis par un massacre sur le tournage d’un film. Tout se déroule dans un univers instable où se côtoient et s’affrontent des gens de tout poil, suprémacistes blancs et punks antifascistes, extrémistes religieux et hédonistes désinhibés…

Everything will happen

La bande-annonce nous le répète : « Tout va arriver ». Et tout arrive ! Le hasard va amener Lilian à rencontrer des marginaux « venus de planètes différentes mais parlant la même langue », tels Caleb, pas vraiment un artiste, plutôt un « artiviste », Lawrence, un raciste adorateur d’Edgar Allan Poe et, pourquoi pas, un monstre rose et difforme à l’accent d’Anvers avec, en guise de nez, une trompe d’où sortent de longs poils blancs.

The Sweet East

The Sweet East permet de découvrir Talia Ryder. Présente dans tous les plans, elle confirme le talent démontré par son interprétation de Skylar dans Never Rarely Sometimes Always (Eliza Hittman, 2020), salué à Berlin et à Sundance. Parmi les acteurs chevronnés, on retrouve Simon Rex, titulaire du rôle-titre de Red Rocket, le film de Sean Baker sélectionné à Cannes pour la Palme d’or en 2021 et doublement récompensé à Deauville.

Si vous aimez un cinéma différent, évoquant des choses sérieuses sur un ton loufoque, avec une grande liberté dans la forme, et si, comme beaucoup d’autres, vous avez raté au printemps la sortie dans nos salles de The Sweet East (il n’a fait que 16 000 entrées), cette édition vous offre une seconde chance.

The Sweet East

Présentation - 2,0 / 5

The Sweet East (104 minutes) et ses suppléments (58 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans un Digipack.

Le film est proposé dans sa langue originale, l’anglais, avec sous-titres optionnels et le choix entre deux format audio, DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0 stéréo.

Une édition DVD est disponible, avec le même contenu.

Bonus - 2,0 / 5

Au vidéoclub : discussion autour du film avec le réalisateur Sean Price Williams et le scénariste Nick Pinkerton (réalisé par Michelle Yoon, 23’). Le réalisateur et le scénariste reviennent au Kim’s Video à New-York, une caverne d’Ali Baba abritant des milliers de cassettes VHS, là où ils avaient découvert le cinéma américain des années 70 et 80 et puisé, çà et là, les bribes d’inspiration de leur premier film…

The Sweet East 2 : scènes coupées (33’), dont celle, interminable, d’un homme au lit à demi endormi.

Bande-annonce (1’51”).

Un peu léger…

The Sweet East

Image - 4,5 / 5

L’image, au ratio d’origine de 1.78 :1, encodée au standard 1080p, AVC, affiche la meilleure résolution pouvant être obtenue par une captation sur pellicule 16 mm, des contrastes agréables entre blancs lumineux et noirs denses, des couleurs naturelles et un grain homogène. Des choix techniques qui donnent au film un ton naturaliste.

The Sweet East

Son - 4,0 / 5

Le son, au format DTS-HD Master Audio 5.1 (avec une alternative 2.0 stéréo), permet d’apprécier sans effort le sel et l’inventivité des dialogues, dans un bon équilibre avec l’ambiance et l’accompagnement musical, servis par une bonne dynamique, mais cantonnés sur le plan frontal.

Crédits images : © Base 12 Productions, Marathon Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 9 octobre 2024
Si vous aimez un cinéma différent, évoquant des choses sérieuses sur un ton loufoque, avec une grande liberté dans la forme, et si, comme beaucoup d’autres, vous avez raté au printemps la sortie dans nos salles de The Sweet East (il n’a fait que 16 000 entrées), cette édition vous offre une seconde chance.

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The Sweet East
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