Réalisé par Pascal Bonitzer
Avec
Alex Lutz, Léa Drucker et Nora Hamzawi
Édité par Pyramide Vidéo
André Masson, commissaire-priseur dans la célèbre maison de ventes Scottie’s, reçoit un jour un courrier l’informant qu’une toile d’Egon Schiele aurait été découverte à Mulhouse chez un jeune ouvrier. Très sceptique, il se rend sur place et doit se rendre à l’évidence : l’oeuvre, authentique, avait été volée par les nazis en 1940 à un collectionneur qui avait seul réussi à se réfugier aux USA alors que sa famille avait été exterminée à Auschwitz. André voit dans cette découverte le sommet de sa carrière, mais c’est aussi le début d’un combat qui pourrait la mettre en péril. Heureusement, il va être aidé par son ex-épouse et collègue Bertina, et par sa fantasque stagiaire Aurore…
Le Tableau volé, sorti le 1er mai 2024, est le neuvième long métrage de Pascal Bonitzer, également auteur ou coauteur d’une soixantaine de scénarios, dont sept pour André Téchiné. Le scénario relate assez fidèlement la découverte du tableau volé, Les Tournesols, peint en 1914 par Egon Schiele, quatre ans avant sa mort à 28 ans, retrouvé en 2006 chez un ouvrier de Mulhouse. Si ce n’est qu’il n’a pas été vendu à Drouot par Scottie’s (contraction de Sotheby’s et de Christie’s), mais par Sotheby’s à Londres.
Le Tableau volé relègue à arrière-plan l’histoire du tableau qui devient le prétexte d’un portrait sans complaisance, par petites touches, d’une galerie d’une douzaine de personnages aisés, assez peu sympathiques pour la plupart, un thème récurrent pour Pascal Bonitzer. Ces personnages sont confrontés à ceux d’un monde parallèle, la famille et les amis de Martin Keller, le jeune ouvrier chez qui a été découvert le tableau.
Encaisser, lâcher du lest, tout revoir à la baisse : c’est ça la vie !
Cette citation du roman Mrs. Dalloway publié par Virginia Woolf en 1925, reprise par le père d’Aurore, donne au film une note mélancolique, un peu désabusée, et souligne l’attention qu’a toujours portée le réalisateur-scénariste aux dialogues.
Le Tableau volé, filmé en une suite d’assez longs plans-séquences par Pierre Milon qui fut en 2019 le chef-opérateur d’un autre film de Pascal Bonitzer, Les Envoutés, avec un montage évitant tout temps mort, doit aussi beaucoup à la qualité de sa distribution. Aux côtés d’acteurs chevronnés, Guy Lutz, Léa Drucker, Laurence Côte…, on peut apprécier, dans le rôle d’Aurore, la performance de Louise Chevillotte que Philippe Garrel avait découverte en 2017 pour L’Amant d’un jour et, dans celui de Martin, le naturel d’Arcadi Radeff. Et c’est un plaisir de retrouver Alain Chamfort, trop rare au cinéma, dans son interprétation de l’insolite père d’Aurore.
Entretien avec Pascal Bonitzer par Philippe Rouyer (26’). À l’inverse de ses autres scénarios, écrits en imaginant une histoire autour de personnages, celui de Le Tableau volé est parti d’une histoire vraie arrivée autour de laquelle il a inventé des personnages appartenant à deux mondes différents, en laissant délibérément de côté l’authentification du tableau. Il l’a trouvé dans les 250 pages d’un recueil d’interviews de personnalités de l’art que lui avait remis le producteur Saïd ben Saïd. L’écriture a été compliquée par la multiplicité de personnages, chacun avec sa propre histoire. Il évoque le choix des acteurs, particulièrement d’Alain Chamfort qu’il avait beaucoup aimé dans Don Juan de Serge Bozon (2022). Il a poursuivi sa collaboration avec Pierre Milon pour la photographie, avec Monica Coleman pour le montage. Toutes les scènes tournées ont été conservées dans le montage, seuls les dialogues ont été élagués pour contenir la durée du film à 90 minutes…
Bandes-annonces de Le Tableau volé (1’44”), La Fille de son père (Erwan Le Duc, 2023), Le Théorème de Marguerite (Anna Novion, 2023), Sur la branche (Marie Garel-Weiss, 2023) et Chronique d’une liaison passagère (Emmanuel Mouret, 2022).
Entretien avec Pascal Bonitzer par Philippe Rouyer (26’). À l’inverse de ses autres scénarios, écrits en imaginant une histoire autour de personnages, celui de Le Tableau volé est parti d’une histoire vraie arrivée autour de laquelle il a inventé des personnages appartenant à deux mondes différents, en laissant délibérément de côté l’authentification du tableau. Il l’a trouvé dans les 250 pages d’un recueil d’interviews de personnalités de l’art que lui avait remis le producteur Saïd ben Saïd. L’écriture a été compliquée par la multiplicité de personnages, chacun avec sa propre histoire. Il évoque le choix des acteurs, particulièrement d’Alain Chamfort qu’il avait beaucoup aimé dans Don Juan de Serge Bozon (2022). Il a poursuivi sa collaboration avec Pierre Milon pour la photographie, avec Monica Coleman pour le montage. Toutes les scènes tournées ont été conservées dans le montage, seuls les dialogues ont été élagués pour contenir la durée du film à 90 minutes…
Bandes-annonces de Le Tableau volé (1’44”), La Fille de son père (Erwan Le Duc, 2023), Le Théorème de Marguerite (Anna Novion, 2023), Sur la branche (Marie Garel-Weiss, 2023) et Chronique d’une liaison passagère (Emmanuel Mouret, 2022).
L’image numérique, au ratio d’origine de 2.35:1, encodée au standard 1080p, AVC, finement résolue, lumineuse, agréablement contrastée, avec des noirs denses, déploie des couleurs naturelles, soigneusement étalonnées.
Le son, au format DTS-HD Master Audio 5.1 (avec une alternative 2.0 stéréo) assure la clarté des dialogues, dans un bon équilibre avec la musique et l’ambiance, servies par une forte dynamique. La sensation d’immersion dans l’action est discrète, mais cohérente.
Crédits images : © SBS Productions