Réalisé par Gregory Plotkin
Avec
Reign Edwards, Bex Taylor-Klaus et Tony Todd
Édité par Metropolitan Film & Video
Natalie profite des vacances universitaires pour rejoindre ses amies Brooke et Taylor qui l’invitent à passer cette nuit de Halloween à Hell Fest, un parc d’attractions itinérant. Les trois filles sont accompagnées par leurs copains, Quinn, Asher et Gavin. Natalie s’inquiète d’être suivie par un homme encapuchonné, le visage caché sous un masque…
Hell Fest est le deuxième long métrage de Gregory Plotkin, entré dans l’industrie du cinéma comme monteur, 11 fois nommé à des prix pour le montage de Get Out, réalisé en 2017 par Jordan Peele et salué par l’Oscar du meilleur scénario en 2018. Son premier film, Paranormal Activity 5 : Ghost Dimension, sorti dans nos salles en octobre 2015, n’avait été que très tièdement accueilli par la critique et le public.
Entrez, si vous osez ! It’s fun going in. It’s hell getting out!
Un dialogue entre les trois filles, en voice over pendant le générique, nous met dans le bain, un peu trop vite sans doute : « - Ce mec n’arrête pas de me suivre, on peut rentrer, maintenant ? - Non, encore une autre attraction, la dernière. - Oui, le labyrinthe ! ». Un dialogue clairement annonciateur de la vraie horreur dans un contexte de fausse horreur, exploité par deux films emblématiques du genre, Halloween - La nuit des masques (Halloween, John Carpenter, 1978) et Massacres dans le train fantôme (Funhouse, Tobe Hooper, 1981).
Les trois scream queens sont Bex Taylor-Klaus, actrice récurrente de la série Scream (uniquement éditée aux USA), Reign Edwards, embarquée depuis 267 épisodes dans « l’inter-minable » soap-opera Amour (The Bold and the Beautiful), et Amy Forsyth, une des actrices récurrentes de la saison 3 de Defiance.
Hell Fest, qui nous arrive directement en vidéo, ne brille pas vraiment par l’originalité de son thème : un slasher qui tue le temps (et pas que…) en s’adonnant à sa distraction favorite pendant le nuit de Halloween, voilà qui sent le déjà-vu, même si l’étranger, The Other, très opportuniste, ne se sert pas exclusivement d’un poignard pour commettre ses assassinats : une masse fait un coup l’affaire et, moyen plus exclusif, une profonde injection de vodka dans le globe oculaire !
Le scénario et l’image de Hell Fest sont assez
répétitifs, avec des décors rudimentaires, peu différenciés,
mais aussi quelques trouvailles, par exemple lorsque les deux
filles, pour échapper au tueur, se cachent sous des capes et
masques blancs portés par une vingtaine de mannequins. Un
autre bon point est qu’on ne voit jamais le visage de
l’assassin psychopathe, filmé de dos avant qu’il ne le
dissimule sous un masque. Frustrant pour l’acteur (Stephen
Conroy, plus connu comme cascadeur), mais ce qui garantit au
personnage un anonymat qui lui permettra de remettre ça à
Halloween cette année… s’il n’est pas arrêté avant la fin du
film ! Une autre bonne idée : le montrer comme un personnage
calme, prenant son temps, contrôlé, fredonnant tranquillement
une comptine (nursery rhyme) des plus populaires outre-Manche,
et probablement outre-Atlantique :
Half a pound of tuppenny rice,
Half a pound of treacle.
That’s the way the money goes,
Pop! goes the weasel.
Le twist final (une autre bonne surprise du film) nous dira pourquoi cet air lui trotte dans la tête.
Hell Fest (89 minutes) et ses suppléments (34’) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier non remis pour le test, effectué sur check disc. Le menu animé et musical propose le choix entre version originale, avec sous-titres optionnels, et doublage en français, les deux au format DTS-HD Master audio 5.1.
Un menu original, propre à l’édition française, avec une rubrique Hurlements offrant, pour le format audio, le choix entre Scream 5.1 ou Cris 5.1, puis une carte du parc avec ses onze attractions : un clic sur l’une d’entre elles conduit aux scènes qui s’y déroulent, un chapitrage du film différent de celui obtenu par la touche « next ».
En complément, Thrills and Kills / Frissons et meurtres (16’), un documentaire, repris de l’édition US, sur le tournage du film. Gale Anne Hurd, la productrice, Gregory Plotkin, le réalisateur, le responsable des effets visuels et les acteurs font la promotion du film. On y passe en revue les personnages, juste esquissés par le scénario, et on y apprend que le film a été tourné dans des décors… construits en studio !
Il y a aussi quatre bonus cachés, apparemment exclusifs à l’édition française :
La bande-annonce, présentée sous deux formats, recadrée en 2.35:1 pour la promotion, nous dit-on, et sous son format original de 1.85:1.
Une sorte de bêtisier (7’) montrant les acteurs, comme s’ils étaient filmés dans l’obscurité par des caméras infrarouge, jouant à se faire peur et à avoir peur, et, aussi, quelques plans du tournage, certains sonorisés, d’autres pas.
Puis les teasers (11’) de Leatherface, The Boy, Evil Dead, The Bye Bye Man, Jigsaw et Hérédité (Hereditary) et une featurette (2’) : une présentation du film par la productrice et le réalisateur avec quelques brefs extraits de plans.
L’image (1.85:1, 1080p, AVC), finement résolue, propose des couleurs crues, où dominent le bleu, le rouge et le rose des néons éclairant l’intérieur des labyrinthes, et une chaude palette de couleurs plus fines dans les scènes introductives et dans les clairs-obscurs des allées du parc. Elle est parfaitement contrastée, avec des noirs denses, sauf dans quelques plans baignant dans une lumière délibérément glauque.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1, avec un spectre très ouvert et une bonne dynamique, fait consciencieusement son travail en se combinant à l’image pour faire sursauter, d’autant mieux qu’il immerge le spectateur dans l’ambiance par une utilisation généreuse et cohérente des cinq canaux. Une seule faiblesse : un timbre caverneux qui affecte parfois la clarté des dialogues.
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