Réalisé par Andy Hay
Avec
James Nesbitt, Sienna Guillory et Darren Boyd
Édité par Koba Films
Harry Clayton, aidé par le pouvoir d’un bracelet qui lui porte chance, est Detective Inspector d’un commissariat de la Criminal Investigation Division du centre de Londres. Il est assisté par une jeune Detective Sergeant, Suri Chohan. L’influence du bracelet s’épuise : la malchance poursuit désormais Harry, piégé et suspendu de ses fonctions, en pleine guerre ouverte entre deux triades chinoises : Torch, bienveillante, qui protège les porteurs de bracelet, et Wu Chi qui s’acharne à les éliminer pour s’adonner sans entraves au trafic d’héroïne. Harry est confronté à Samuel Blake, un agent du MI6, le contre-espionnage militaire…
Lucky Man (Stan Lee’s Lucky Man), produite pour Sky 1 par Carnival Films (une société indépendante, productrice de Downton Abbey, rachetée en 2008 Par NBCUniversal), est une création de Stan Lee et Neil Biswas, également showrunners de la série, sur une idée venue de la réponse que donnait Stan Lee quand on lui demandait quel superpouvoir il aimerait avoir : « la chance ! »
Ce sera une des dernières créations de Stanley Lieber, dit Stan Lee. Disparu en novembre 2018, il fut cocréateur et dessinateur pour Marvel Comics d’une foule de personnages tels que Spider-Man, Hulk, Iron Man, Avengers, X-Men, Doctor Strange, Daredevil, Thor, etc.
Lucky Man renouvelle le genre de la série policière. L’intrigue feuilletonnante est assez classique, plutôt réaliste, dans le cadre connu de la rive sud de la Tamise, autour de Tower Bridge, en face de la Cité. Pas de héros aux superpouvoirs. Juste l’influence d’un bracelet qui va chasser la guigne qui collait aux basques de Harry et lui apporter une chance qui le sortira indemne de situations très délicates, mais lui vaudra aussi des tas d’ennuis. Une nouveauté dans la saison 3 : le pouvoir du bracelet s’affaiblit de jour en jour.
James Nesbitt donne tout son talent et son accent irlandais dans une interprétation troublante du rôle-titre. On l’a vu dans plus de 70 séries, parmi lesquelles l’extraordinaire mélodrame Cold Feet (1997-2003, repartie pour trois saisons en 2016) et plusieurs miniséries, dont Jekyll, créée par Steven Moffat en 2007, Occupation, par Nick Murphy et Peter Bowker en 2009, et The Missing - Saison 1 par Harry et Jack Williams en 2014. Il est efficacement secondé par Amara Karan (et son impeccable accent d’Oxford où elle a suivi ses études), dans le rôle de la DS Suri Chohan, qu’on avait remarquée dans la cauchemardesque minisérie HBO The Night Of, créée par Richard Price et Steven Zaillian en 2016. Et l’on retrouve, présente dès le pilote, celle qui passa le bracelet au poignet de Harry, Eve, interprétée par Sienna Guillory, actrice-clé de l’originale série Fortitude créée en 2015 par Simon Donald (3 saisons, 25 épisodes, disponible au Royaume Uni).
Contre Harry se dresse un personnage intéressant, Samuel Blake, séduisant, intelligent, manipulateur, cruel, sans la moindre compassion pour autrui. En un mot : un psychopathe, remarquablement interprété par Rupert Penry-Jones, vu dans une suite de bonnes séries notamment, au long des saisons 3 à 6, dans l’excellente MI-5 créée en 2002 par David Wolstencroft (Spooks, 10 saisons, 86 épisodes).
Soigneusement filmée, la série, avec de bons moments de suspense, est rythmée par des scènes d’action, parfois très violentes, et par des rebondissements inattendus, habilement amenés qui relancent opportunément la tension jusqu’au dramatique face à face entre Clayton et Blake dans la Greenwich Power Station.
Il semble que le doute entretenu sur une suite soit dissipé par le silence prolongé des producteurs et que le rideau tombe sur Lucky Man à la fin de cette saison 3.
Lucky Man - Saison 3 (8 épisodes de 43 minutes) tient sur deux Blu-ray BD-50 logés dans un boîtier de 11 mm, édités par Koba Films et l’Atelier d’Images.
Le menu animé et musical propose la série dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 5.1.
La sortie d’une intégrale des trois saisons, sur 6 Blu-ray ou 8 DVD, est annoncée pour le 20 novembre.
Aucun complément à la série, seulement l’accès à l’Espace découvert Koba Films et L’Atelier d’Images avec les bandes-annonces de Summer of 84 (François Simmard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell, 2017), de la série Le Livre perdu des sortilèges (A Discovery of Witches), de La Nuit des juges (The Star Chamber, Peter Hyams, 1983) et de The Endless (Aaron Moorhead et Justin Benson, 2017).
L’image (1.78:1, 1080i, AVC) est parfaitement définie, lumineuse et bien contrastée, avec des couleurs richement saturées et noirs denses, assurant une excellente lisibilité des scènes de nuit.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1de la version originale bénéficie d’une bonne dynamique et d’une assez large bande passante avec des basses manquant parfois de fermeté. Une utilisation timide des voies latérales tend à cantonner l’ambiance sur le plan frontal. Les dialogues sont clairement restitués.
Ce constat vaut pour le doublage avec des dialogues monotones et au timbre trop mat.
Crédits images : © Koba Films