Réalisé par Mike Johnson
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Tim Burton aime l’animation image par image et c’est tant mieux !
Après nous avoir enchanté avec le Noël catastrophique d’un certain
Mr. Jack, c’est cette fois une histoire d’amour qu’il a choisi
de porter à l’écran grâce à la magie de cette technique qui continue
de résister vaillamment à l’invasion des images de synthèses.
Passons rapidement sur les avis des esprits chagrins qui trouvent
beaucoup trop de points communs entre les aventures de Jack et celles
de Victor pour se laisser emporter. Certes le parallèle monde des
morts / monde des vivants rappelle furieusement le parallèle monde
d’Halloween / monde de Noël ; certes le héro est très longiligne ;
mais le coeur de l’histoire est ailleurs et nous entraine dans
l’univers « romantique » d’un Tim Burton qui s’assagit légèrement
au fil du temps sans perdre pour autant la poésie folle et décalée
de ses débuts.
Qui dit animation image par image (stop-motion pour les intimes), dit
marionnettes. Et c’est la société Mackinnon & Saunders qui livre
cette fois la matière première. Fondée en 1992 par deux anciens
collaborateurs de Jim Henson (Dark Crystal),
cette société est désormais incontournable et est synonyme d’une
qualité irréprochable. Vous le verrez dans le making of présent sur
ce DVD, mais ces génies (fous) ont réussi à insérer des mécanismes
d’une finesse incroyable dans les têtes des personnages, mécanismes
animés ensuite image par image par des clés qui passaient par des
orifices cachés… Le résultat est époustouflant et permet une
animation beaucoup plus fluide que la technique utilisée d’ordinaire
(avoir des têtes interchangeables toutes prêtes avec différentes expressions).
Vous l’aurez compris, on tombe très vite sous le charme de ce conte
délicieusement sombre. Il n’y a plus qu’à espérer que Tim Burton
n’attendent pas de nouveau 12 ans pour nous enchanter avec une
telle perle…
Quel dommage de présenter une telle perle dans un écrin aussi quelconque et dénué de charme. Un bête boîtier sans livret, un menu légèrement animé et c’est tout.
Près d’une heure de reportages et making of vous attend après le film.
On ne comprend toujours pas ce besoin de découper en petits morceaux
un making of qui serait tout aussi agréable en un seul morceau.
Quoiqu’il en soit, les différents segments sont très instructifs
et on redemenderait presque lorsqu’il s’agit de voir les acteurs
en séance d’enregistrement ou les génies qui fabriquent ces
fantastiques marionnettes dignes des plus grands horlogers suisses.
C’est toujours un plaisir d’entendre Danny Elfman parler de son travail
sur la musique du film que vous pourrez d’ailleurs retrouver dans un
autre bonus qui s’est fait très rares ces derniers temps : la musique
intégrale du film (sans les chants) sur une piste isolée en DD5.1, un
trésor pour les amateurs de musiques de films.
Même si ça paraît un peu court au final, on apprend tout de même
beaucoup de choses et on passe de très bons moments avec l’équipe
du film.
Que c’est beau ! Heureusement, l’encodage rend hommage au travail titanesque des ouvriers de ce film. On se prend à rêver de ce que ça va donner en haute définition…
Il ne manque plus qu’une belle piste en DTS pour que ce soit parfait. Néanmoins, les pistes Dolby Digital montrent une belle richesse et des effets maîtrisés. Si vous en avez la possibilité, regardez le film en VOST, les voix originales sont fabuleuses et bien plus « présentes » qu’en VF.