Réalisé par Andy Serkis
Avec
Tom Hardy, Woody Harrelson et Michelle Williams
Édité par Sony Pictures
Eddie Brock tente de relancer sa carrière en interviewant le tueur en série Cletus Kasady, qui devient l’hôte du symbiote Carnage et s’échappe de prison après une exécution ratée.
Sage Carnage
Au chapitre des déceptions dans le Marvel Cinematic Universe, les fans des comic books ne portaient déjà pas l’adaptation de Venom dans leur coeur, tant la machine à édulcorer avait presque totalement rincé le personnage pour le faire apparaître dans un film classé « tous publics », une véritable hérésie. En lieu et place d’une quantité non négligeable de sang, d’images et de dialogues dérangeants, les producteurs avaient privilégié un humour à peine grinçant, aux limites de la lourdeur. Et si ce nouvel opus Sony/Marvel de l’univers Spider-Man écope d’une timide interdiction aux moins de 12 ans, c’est parce que le curseur a à peine bougé, et à part la couleur rouge du nouveau personnage, on se demande d’ailleurs bien ce qui a motivé cette classification, tant les mêmes défauts sont toujours à l’oeuvre.
Avec une réalisation très scolaire, Andy Serkis ne surprend jamais et livre une comédie satirique truffée d’action et d’effets spéciaux, collés sur deux acteurs pourtant capables de tellement plus de folie malsaine que sont Tom Hardy (Venom) et Woody Harrelson (Carnage). Les effets qui ont certes évolué depuis Venom, mais qui restent encore très caoutchouteux, trop brillants et pas assez intégrés dans le réel pour qu’on y croie vraiment et que l’on sente la moindre menace.
Comme avec tous films du MCU, la porte est ouverte pour la suite et d’autres symbiotes sont encore dans le panier de Sony, mais il faudrait vraiment vouloir se distancier de l’obligation de rester quasiment « tous publics » pour que ça devienne réellement intéressant.
Même à minima, Sony Pictures fait toujours les choses bien avec des éditions soignées, même pour un « simple » packaging. Le boîtier plastique UHD noir de rigueur qui accueille les 2 disques sérigraphiés, est glissé dans un surétui satiné avec toutes les informations techniques au dos. La liste des bonus n’est par contre pas tout à fait complète. Fort heureusement les menus UHD de Sony ont été revus depuis les premières versions et leur navigation est semblable à celle des Blu-ray : claire et simple. Elle commence d’ailleurs à être commune à quelques éditeurs comme Universal et Warner avec une ligne d’accès horizontale et un affiche des contenus sur une colonne à droite.
Une heure de bonus est proposée sur le disque Blu-ray
uniquement avec :
« Que l’action soit », un montage frénétique sur
musique rock d’images du film, d’interviews et de quelques
plans en coulisses ;
Un bêtisier forcément rempli de bonne humeur et
d’esprit taquin ;
6 scènes coupées sous forme d’animatiques, ou de
scènes aux effets temporaires, surtout des scènes alternatives
ou allongées, avec pas grand chose de fondamentalement nouveau
ou indispensable, à part peut-être une scène où Carnage fait
état de son intention de « remplacer » l’Humanité ;
« Eddie et Venom » : le drôle de couple, l’évolution
du duo depuis le premier volet, avec pas mal de brosse à reluire
et quelques images du tournage et des cascades de la séquence
de dispute entre les deux personnages ;
« Une toile emmêlée » : easter eggs, les clins d’oeil
cachés dans le film dont Stan Lee et les références à l’univers
et aux comics Spider-Man ;
« Cletus Kasady, malade et tordu » est centré sur
le personnage de Carnage et son interprète Woody Harrelson ;
« Une belle histoire d’amour : Cletus et Shriek »
est un focus sur le couple infernal, genre Bonnie & Clyde de
l’enfer ;
« Du concept au Carnage » s’attarde sur le passage
du comics au film, et l’aspect technique pour donner vie à
cette véritable tornade rouge polymorphe ;
3 prévisualisations de scènes offrent des
comparaisons entre prévisualisations ou storyboards et scène
finale, la 3eme étant commentée par Sheena Duggal, responsable
effets visuels, pour la scène très élaboréee avec superposition
de l’histoire de Cletus en animation faussement 2D aux traits
couleur sang ;
Enfin, la Bande-annonce des bonus dont on cherche
encore l’intérêt.
Avec sa photographie dans l’obscurité pendant la quasi totalité du film, Venom : Let There Be Carnage est un parfait candidat pour l’UHD et son traitement HDR. Le 4K Ultra HD en Dolby Vision et HDR10 peut se permettre de respecter cette basse lumière omniprésente, tout en gardant toujours juste assez de lisibilité et de détails, là où le Blu-ray est vite limité et bouche les parties sombres de l’image, tout en proposant une palette de couleurs qui paraît toujours plus terne en comparaison. La définition est déjà superbe sur le Blu-ray, mais la 4K de l’UHD apporte encore plus de détails sur les textures et les peaux.
Un traitement sonore qui privilégie la VOST de l’UHD qui s’éclate en Dolby Atmos TrueHD. La scène sonore est extrêmement lisible tout en immergeant finement le spectateur. Mention spéciale aux basses fabuleuses des voix de Venom et Carnage. La VF descend de quelques étages avec un DTS-HD Master Audio 5.1 puissant mais bien plus sec. Même piste VF sur le Blu-ray qui propose également la VOST en DTS-HD MA 5.1, là aussi très convaincant mais tellement derrière le Dolby Atmos en terme d’immersion et de finesse.
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