Réalisé par John Herzfeld
Avec
Robert De Niro, Edward Burns et Kelsey Grammer
Édité par Metropolitan Film & Video
La télévérité au centre de tous les débats…
Le réalisateur américain John Herzfeld a souhaité aborder ce
sujet en dénonçant ses nombreux travers. Si sur un plan formel
le résultat est satisfaisant, sur le fond, l’ensemble manque
quelque peu d’épaisseur. Le film semble trop hésiter entre
l’action et la réflexion si bien qu’il en finit par tomber
dans un léger schématisme sémantique. Le scénario est pourtant
relativement excitant : il nous renvoie à certaines de nos
pulsions voyeuristes les plus viles…
L’histoire met en scène un policier new-yorkais starisé par la
télévision (Robert de Niro) et un jeune spécialiste de la
Brigade des incendies (Edward Burns). Ensemble, ils vont
traquer deux ex-taulards des Pays de l’Est fraîchement
débarqués à New-York et prêts à tout pour vivre, à leur façon,
le rêve américain…
Dans un pays où tout est Business, où tout peut-être filmé et
revendu à des télévisions friandes de scoop « boosters »
d’audimat, Oleg et Emil vont s’acheter une caméra DV et tout
filmer…
Si elle n’est présentée que dans un simple boîtier Amaray,
cette édition mérite amplement son cachet « Prestige ». On le
sait, Metropolitan/Seven 7 sait soigner certaines de ses
éditions.
L’interactivité est un modèle du genre. L’authoring est
ludique : menus sonorisés et animés un peu à la manière d’une
émission de grands reportages. Notons également l’utilisation
d’un procédé de sous-titrage original : au cours de la lecture
on peut accéder, sous forme de sous-titres, à des informations
concernant les acteurs, l’équipe technique, les lieux de
tournage, les thèmes abordés à l’image. Petit bémol : cette
fonction n’est activable que si le film est lu en VF/VO sans
sous-titrages de dialogues.
Pour le reste, cette édition nous offre un 16/9 anamorphique,
deux pistes VF et VO en DD 5.1 et de nombreux bonus bien
pensés. Enfin, l’ensemble de l’oeuvre est découpé en vingt-et-
un chapitres présentés dans un sous-menu en forme de régie TV
virtuelle.
Un commentaire audio (VOST) :
Quel bagou de la part du réalisateur ! Aucun temps mort dans
le commentaire ! Son monologue se révèle exalté mais riche en
anecdotes sur la génèse du projet, le casting et le tournage.
On y apprend notamment que les Studios US ont longtemps refusé
le scénario.
Les documentaires (VOST) :
« La télévérité » est un document dans lequel interviennent
quelques présentateurs et producteurs de la télé US. On
reconnaîtra, entre autres, le célèbre Jerry Springer (son
émission vedette est un peu l’équivalent d’un « C’est mon
choix » ou « Ca se discute » version trash, impudique et
racoleuse). Au sujet de la « télé scandale », celui-ci affirme
qu’il « fournit l’arène ; en Amérique tout le monde peut
s’exprimer ». L’ensemble est émaillé d’extraits de « 15
minutes ». Jusqu’où les producteurs de ce type d’émission sont
prêts à aller ? Quelles sont les limites et quel est le réel
sens de ce type de télévision ? Autant de questions qui sont
soulevées dans ce document intéressant mais forcément trop
court.
« Le crime paie-t-il ? » est un mini débat réunissant divers
intervenants (écrivain, journaliste, policier, avocat…)
autour de la question de savoir si la télévision est prête à
dépenser n’importe quelle somme pour obtenir une exclusivité
filmée, aussi sordide soit-elle, pour faire grimper son
audimat. Les propos sont relativement pertinents mais les
points cruciaux ne sont qu’effleurés… On est loin tout de
même des « Dossiers de l’écran » !
Six scènes coupées (VOST) :
Elles peuvent être visionnées avec ou sans le commentaire
audio du réalisateur. C’est parfois la mort dans l’âme que
celui-ci a dû les couper au montage. Toujours selon lui, ces
scènes étaient bonnes mais auraient pu, suivant le cas,
freiner ou augmenter le rythme du film. On appréciera que
celles-ci soient présentées en 16/9.
Les répétitions (VOST) :
C’est plutôt astucieux de pouvoir les visionner avec, en bas
de l’écran, une incrustation en temps réel de la scène telle
qu’elle apparaît dans la version finale.
Les vidéos d’Oleg (VOST) :
Afin de donner plus de réalisme, le réalisateur a demandé à
l’acteur Oleg Taktarov et au directeur photo Jean-Yves
Escoffier de filmer en vidéo les scènes de meurtre pendant
qu’elles étaient jouées. Le résultat est brutal et froid. Sans
musique, sans effets sonores, ces scènes prennent une
dimension supplémentaire.
Les bandes-annonces :
Il s’agit de celles de « 15 minutes » proposées successivement
en VF et VOST.
Un Clip Vidéo :
Une reprise honnête mais sans grand souffle du classique de
Bowie co-écrit à l’époque avec John Lennon.
Les filmographies :
Neuf fiches complètes sur le casting du film.
Bonus caché : un teaser de « 15 minutes » en DD 5.1, 16/9
(VOST) : Sur l’écran des bonus, cliquez à droite de « Bandes-
annonces » pour faire apparaître le point rouge.
Une image zéro défaut. Aucun souci de compression, des contrastes parfaitement définis Une démonstration visuelle qui ravira les plus exigeants.
Disons-le tout de suite, les deux pistes VF et VO présentées en DD 5.1 ne font pas jeu égal. La VF est bien plus performante : elle est plus claire, plus dynamique, beaucoup moins étouffée que son homologue anglaise ; elle offre davantage d’effets surround. Au final, vous l’aurez compris, optez pour la VF même si De Niro en VF n’est plus vraiment De Niro…