Réalisé par Peter Bogdanovich
Avec
Timothy Bottoms, Jeff Bridges et Ellen Burstyn
Édité par Sony Pictures
Texas, 1951. Une ville au milieu de nulle part. Deux
adolescents au quotidien morose. Une jolie fille un peu garce,
une épouse triste et frustrée, un vieux cinéma qui va
fermer… Le décor est planté.
Si l’histoire est censée se passer au début des années 50,
c’est au milieu des Seventies, en pleine Guerre du Vietnam,
que Peter Bogdanovich a réalisé son film… et ce n’est pas un
hasard. En effet, la jeunesse des années « Flower Power » est
désabusée par un conflit qui s’enlise.
Pourtant, quel rapport pourrait-il y avoir avec un film qui
est supposé se passer plus de vingt ans auparavant ? Le
réalisateur américain a peut-être voulu tout simplement
évoquer cette morosité et ce malaise de la jeunesse des années
70 à travers celle de teenagers plantés là, vingt ans plus
tôt, au beau milieu d’un Texas fantomatique.
Sur fond de Country-Folk (l’omniprésence des chansons de Hank
Williams), « La dernière séance » évoque une certaine
adolescence américaine, faite de flirts, de fantasme virginal,
de promesses brisées.
Le film révéla notamment Jeff Bridges et Cybill Shepherd. Film
culte à coup sûr, « The Last Picture Show » - c’est le titre
original - préfigure déjà des longs-métrages comme
American Graffiti et « Outsiders ».
Une oeuvre singulière, sensible, nostalgique à (re)découvrir.
Gaumont Columbia nous a habitués a mieux en matière
d’authoring ! Mais comme apparemment ce film n’intéressera pas
un public de « la génération techno », l’éditeur n’a pas
souhaité soigner l’animation et le caractère ultra ludique de
sa navigation
Ici aucun menu animé ou sonorisé mais
uniquement des écrans fixes 4/3 sans originalité. Toutefois,
un joli disque sérigraphié évoque l’affiche originale du film.
L’ensemble de ce long-métrage est découpé en 28 chapitres.
Encore une fois, on apprécie un découpage aussi généreux car
il permet de vraiment bien se repérer dans un film. L’image
est en 16/9 anamorphique. Le tout est présenté en mono dans
les cinq langues proposées. Les sous-titres sont très nombreux
(vingt-et-un au total !). Des suppléments précieux et
essentiels sont au rendez-vous.
Une bonne édition qui aurait toutefois mérité plus
d’imagination dans sa navigation.
Du classique tout d’abord avec trois bandes-annonces
(VOST) : Starman de John Carpenter avec, entre autres,
Jeff Bridges, Le Ciel peut attendre où l’on retrouve
Cybill Shepherd, et enfin « La dernière séance ».
Quelques filmographies sélectives et ensuite on entre dans le
vif du sujet avec tout d’abord un document de près d’une heure
(VOST) intitulé Génèse du film, où le réalisateur Peter
Bogdanovich porte un regard nostalgique sur son film : il nous
confie ses quelques difficultés à adapter le roman éponyme
duquel est tiré son film mais il revient aussi sur sa
rencontre avec l’ex-top model Cybill Shepherd et Jeff Bridges.
Ces deux acteurs apportent également leur témoignage.
Regard d’un cinéaste est un document d’environ six
minutes (VOST) où, trois ans après la sortie de son film,
Bogdanovich évoquait son long-métrage : y sont révélées des
choses tout aussi intéressantes que dans « Génèse d’un film » :
le tournage particulier de certaines scènes, le jeu des
acteurs, les références cinématographiques et les raisons pour
lesquelles le film avait été raccourci pour qu’il ne dépasse
pas les deux heures (rappelons que Columbia nous offre en DVD
la version « Director’s cut »).
Seule ombre au tableau : l’absence d’un commentaire audio du
réalisateur.
Tourné volontairement en noir et blanc, l’atmosphère souhaitée par le réalisateur est aujourd’hui magnifiée dans ce DVD à la copie lumineuse, très bien contrastée et propre. Même si l’on n’atteint pas la qualité visuelle d’éditions DVD zone 2 telles que Citizen Kane ou Certains l’aiment chaud, la copie est très belle et sans scintillements majeurs.
Un bon mono clair et assez dynamique que ce soit en VO, en VF, en version allemande ou en version espagnole. Seule, la piste italienne est un peu en-dessous de ses homologues. En effet, elle est plus sourde et les bruitages semblent par instants trop étouffés.