Une femme apeurée, court à moitié nue, un enfant dans les bras.
Soudain elle se heurte à un gigantesque doigt bleu qui la projette
en arrière. Elle meurt presque sur le coup.
L’enfant est alors receuilli par une autre créature aux doigts bleus
et aux yeux rouges. Il s’agit d’une jeune Draag, Tiwa. Elle va
adopter ce jeune Om comme un animal de compagnie et va l’éduquer
malgré elle. Plus tard, Terr, l’Om devenu grand, deviendra malgré lui
le déclencheur de la révolte des Oms contre les Draags…
Sur la planète Ygam, deux races : les Draags, bleus, 12 mètres de haut
et les Oms, humains, 1 mètre de haut. Les petits servent d’animaux de
compagnie aux plus grands et sont considérés comme une race totalement
négligeable voire nuisible. Mais comme tout système déséquilibré,
la révolte gronde…
Ce scénario tout droit sorti de l’imaginaire de Stefan Wul (auteur de
science fiction), Roland Topor et René Laloux en ont fait le premier
long métrage d’animation de science-fiction en France et leurs efforts
furent couronnés en 1973 d’un prix spécial du Jury à Cannes. Laloux
fait partie de ces artistes qui considèrent (à juste titre) l’animation
comme un moyen à part entière de raconter des histoires et pas
forcément pour les enfants.
On trouve alors dans La Planète sauvage énormément de poésie,
de messages et surtout une qualité artistique rare signée Laloux
qui récidivera en 1981 et 1987 avec Les Maîtres du Temps et Gandahar.
Très beau packaging qui reprend deux images du film pour la jaquette et pour le fourreau carton. Les informations sont les mêmes sur l’une et l’autre : précises et complètes. La sérigraphie du disque est sobre mais de qualité. Un mauvais point pour les menus qui ne sont ni très beaux, ni très pratiques et un peu lents.
C’est ici que les fans de René Laloux vont venir se désaltérer après
avoir englouti le film.
René Laloux parle de la Planète sauvage.
22 minutes d’interview en 10 morceaux suivant le sujet abordé (Topor,
la science-fiction, l’animation, etc.). Il est dommage d’avoir charcuté
en petits morceaux cette interview qui aurait été plus agréable en un
seul bloc. On y apprend en tout cas beaucoup de choses.
Dessins originaux de Roland Topor.
Galerie de 71 dessins dont 4 inutilisés dans le film. C’est une vraie
mine d’or pour le fan de la Planète sauvage car tout le concept visuel
du film est là.
Les autres films de René Laloux.
16 minutes supplémentaires d’interview avec René Laloux en 5 parties
qui précèdent chacune un court métrage ou des extraits des deux autres
long métrages.
C’est donc dans cette section que vous trouverez les 3 perles rares
d’animation que sont Les dents du singe, Les temps morts et
Les escargots. Les (trop) courtes interviews de René Laloux
vous éclairciront sur les origines de ces 3 courts métrages hors du
commun. Pour la petite histoire, Les dents du singe a été réalisé
par René Laloux avec 10 malades psychiatriques. Quant aux deux autres,
ils étaient déjà réalisés avec la complicité de Roland Topor.
Sur la deuxième page de cette section, l’eau nous est mise à la bouche
avec 3 extraits des Maîtres du temps et 3 autres de Gandahar.
Et l’on se prend à rêver déjà de la mise sur DVD de ces deux longs
métrages.
Galerie de tableaux.
Il s’agit là d’une galerie de 50 oeuvres personnelles signées René
Laloux. Des peintures étonnantes qui auraient méritées à elles seules
des courts métrages.
Livret 16 pages.
Intitulé « René Laloux l’extra-terrestre », ce livret très bien illustré
propose un court historique des trois longs métrages de Laloux en plus
d’une filmographie complète et d’une fiche technique de la Planète sauvage…
un bon complèment pour finir les suppléments de ce DVD auquel il ne
manque plus que la bande originale isolée annoncée sur les premiers
dossiers de presse.
Très belles images ! Et très fines ! Elles rendent grâce au trait fin des dessins de Roland Topor. La compression est impeccable et ne laisse aucun détail à la traîne. On dénote ci et là quelques éraflures sur la pellicule.
Rien à signaler de ce côté. C’est fin, le son mono d’origine n’est pas criard et laisse passer sans problème les dialogues, les effets sonores et la musique.