Réalisé par Jason Reitman
Avec
Charlize Theron, Patton Oswalt et Patrick Wilson
Édité par Paramount Pictures France
Originaire d’une petite ville de province où elle s’ennuyait à mourir, Mavis Gary s’est installée à Minneapolis où elle est devenue auteur de romans pour ados. Mais lorsqu’elle apprend que son ex-petit copain de lycée est devenu papa, elle décide de revenir sur les lieux de son enfance pour le reconquérir. Tandis que Mavis semble sûre d’elle et de son pouvoir de séduction, la situation ne tourne pas à son avantage. Elle noue alors une relation peu banale avec un ancien camarade de lycée, mal dans sa peau, qui, malgré les apparences, lui ressemble plus qu’il n’y paraît…
Dès son premier long métrage Thank You for Smoking (2005), le cinéaste Jason Reitman a su imposer un univers singulier marqué par des personnages attachants malgré leurs défauts et points faibles. C’est encore le cas pour Young Adult, comédie aigre-douce écrite par Diablo Cody (Juno) et portée par une Charlize Theron qui retrouve enfin un premier rôle à la mesure de son talent. Habillée comme un sac et mal peignée, ou vêtue en bourgeoise rangée, la comédienne s’éclate à jouer avec son image de blonde glacée qu’Alfred Hitchcock n’aurait pas daigné faire tourner, et campe un personnage détestable mais horriblement empathique. Lentement mais avec de savoureuses pointes d’humour cynique et d’émotions à fleur de peau, Jason Reitman conduit son récit avec maestria tout en dévoilant progressivement ce qui se cache dans la tête de Mavis, ancienne star du lycée, qui n’a pas vu les 20 dernières années s’écouler, au point qu’elle se considère toujours au-dessus du lot et surtout du commun des mortels de son petit patelin paumé du Minnesota.
Ce personnage en réalité cassé à l’intérieur rencontrera un ancien de son lycée, impeccablement interprété par Patton Oswalt, handicapé depuis le bahut où il a été battu quasiment à mort par des petites frappes, suite à une rumeur lancée par…Mavis. Tous deux sont en colère contre le monde, apprennent à se connaître réellement et surtout à s’apprécier grâce à ce qu’ils détestent. Avec cette comédie-dramatique sur la solitude, la peur du temps qui passe, le difficile passage à l’âge adulte, les occasions manquées, Jason Reitman s’impose définitivement comme l’un des cinéastes les plus précieux du jeune cinéma américain, tandis que Charlize Theron, impériale, signe l’une de ses plus grandes et frappantes prestations.
Contrairement au Blu-ray, la jaquette du DVD reprend le visuel de l’affiche du film. Heureusement d’ailleurs, car celui de l’édition HD est très laid. Le menu principal est animé, musical, et reprend le très beau générique d’ouverture.
Le 1er décembre 2011, alors que Young Adult n’est même pas encore sorti dans les salles, le réalisateur Jason Reitman réalise le commentaire audio (vostf) en compagnie de son chef opérateur Eric Steelberg et de son assistant Jason Blumenfeld. L’osmose entre les trois collaborateurs est indéniable et l’écoute n’en est que plus agréable. Les propos tenus ici sont complémentaires, informatifs, précis, et dispensent leur lot d’anecdotes liées au tournage de Young Adult (la technique n’est pas oubliée), au casting, ainsi que sur la construction des personnages. Une bonne raison de revoir le film.
S’ensuit un lot de trois petites scènes coupées sympathiques, deux prolongeant le quotidien de Mavis et de son petit chien, l’autre montrant Mavis et Matt au supermarché en train de faire leurs courses, trèèèèès lentement.
On termine avec un petit module centré sur la scénariste Diablo Cody qui intervient pour parler des personnages de Young Adult. Quelques propos des comédiens et du réalisateur, ainsi que des images du tournage et des scènes ratées (les scènes de bar entre Mavis et Matt) sont également disponibles.
Jason Reitman signe ici son premier film tourné en numérique via la caméra Arri Alexa. Si nous ne sommes pas ici en présence de l’édition HD, force est de constater que ce master SD au format 1.78 s’en tire avec tous les honneurs et restitue habilement les partis-pris esthétiques originaux marqués par une colorimétrie terne et sensiblement fanée. Les gammes sont froides, la copie est solide et les contrastes affichent une densité plaisante. Un léger grain se fait ressentir, la définition est propre, les gros plans détaillés et le piqué joliment affûté.
Les mixages français et anglais Dolby Digital 5.1 anglais et français ont tous deux un peu de mal à créer une spatialisation concrète et seule la bande-originale bénéficie d’un semblant d’amplitude. Si les voix demeurent claires et distinctes, n’hésitez tout de même pas à monter le volume afin de bénéficier d’un confort acoustique suffisant. Certes, quelques ambiances naturelles parviennent à se faire entendre, mais l’action se révèle essentiellement frontale.