Boss - Saison 1 (2011) : le test complet du DVD

Boss

Réalisé par Jean de Segonzac
Avec Kelsey Grammer, Connie Nielsen et Hannah Ware

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 22/01/2013
Critique

Tom Kane, maire de Chicago, apprend qu’il souffre d’une maladie dégénérative incurable. Il cache soigneusement son mal dont les symptômes commencent cependant à se manifester. Un journaliste met à jour un scandale : une immense décharge de produits toxiques, vieille de vingt ans, a pollué l’eau d’une commune voisine.

Boss, en reprenant l’idée d’un leader politique condamné par la maladie, fait immanquablement penser à l’immense série A la Maison Blanche (The West Wing), qui nous a fait entrer pendant sept saisons dans les secrets de l’administration du président Bartlet, atteint d’une sclérose en plaques.

Mais Boss, dans une tonalité plus dramatique et plus intimiste, nous raconte la chute d’un monarque jusque-là intouchable, une sorte de tragédie shakespearienne proche du roi Lear. La révélation des faiblesses du potentat, auparavant indécelables, laisse peu à peu libre cours contre lui à l’acharnement destructeur, non seulement de ses rivaux politiques, mais aussi de ses proches. Il faudra toutefois compter avec les réflexes de survie d’un vieux mâle solitaire acculé…

Qu’est-ce qui fait de cette série une des meilleures du genre ? Avant tout la qualité du scénario imaginé par son créateur, Farhad Safinia, auteur du scénario du film Apocalypto, un nouveau venu dans l’univers des séries. Et la force des dialogues, particulièrement dans les confrontations entre deux personnages, par exemple dans la longue scène entre Tom Kane et sa responsable de la communication, Kitty O’Neill, à l’épisode 7. Bien que la violence physique en soit presque absente, les dialogues font de Boss une série très violente.

La réalisation est soignée (Gus Van Sant a réalisé le pilote) avec des mouvements de caméra discrets soutenant la progression dramatique et une illustration musicale réussie, avec, au dernier épisode, une adaptation surprenante du deuxième mouvement de la Sonate au clair de lune. Les visages sont filmés en très gros plans (un oeil ou la commissure d’une lèvre remplit parfois tout l’écran) pour souligner la souffrance intérieure des personnages, l’opposition entre leur apparence toujours amène et la haine qui les taraude, soigneusement cachée.

Malgré toutes ses qualités intrinsèques, la série aurait pu être vite oubliée sans l’extraordinaire prestation de Kelsey Grammer, le docteur Frasier Crane de la série Cheers et de son spin off, la série Frasier, qui a tenu pendant 263 épisodes. Boss lui a valu un Golden Globe, qu’il a rangé sur sa cheminée auprès des deux qu’il avait récoltés pour Frasier. Il est convaincant dans tous les registres, celui du mépris impassible, de l’émotion, de la rage contenue ou des déchaînements de colère. À côté de lui, un casting solide avec Connie Nielsen, Martin Donovan, Kathleen Robertson et une nouvelle venue de Londres, remarquée dans le Shame de Steve Mc Queen, Hannah Ware, qui campe un personnage hors du commun, celui d’Emma Kane, la fille du maire, mais aussi pasteur, junkie et maîtresse de son dealer !

Une remarquable série sur la déchéance d’une idole, sur les moeurs politiques, sur les problèmes de société, pleine de fureur, de douleur, pimentée de sexe… passionnante ! Pas encore d’annonce de la date de sortie sur DVD et Blu-ray de la saison 2, plus longue de 2 épisodes, qui a été diffusée au deuxième semestre 2012.

Édition - 7 / 10

Les neuf épisodes de près d’une heure chacun sont sortis simultanément sur DVD (3 disques) et sur Blu-ray (2 disques), qui contiennent une version originale et un doublage en français, tous deux au format DD 5.1, avec sous-titres français optionnels.

Le digibook de l’édition DVD est inséré dans un surétui. Une présentation plutôt soignée, qui tranche avec une certaine désinvolture dans la traduction du générique où l’on peut lire : « productrice exécutive : Kelsey Grammer », pourtant pas efféminé pour deux ronds !

Les suppléments consistent en un commentaire audio des épisodes 1 et 8, qui fournit d’intéressantes analyses de la réalisation… mais seulement pour celles et ceux qui suivent l’anglais sans sous-titres. S’y ajoute un intéressant entretien entre Fahrad Safinia et Kelsey Grammer (16’), cette fois avec des sous-titres imposés, même à celles et ceux qui n’en n’ont pas besoin ! Mêmes suppléments sur le Blu-ray.

L’image est impeccable, avec une profondeur de champ limitée par le choix esthétique de filmer en plans très rapprochés, avec un léger grain, parfait pour adoucir les visages. Les couleurs, délibérément froides et peu saturées, les effets de contre-jour, s’accordent à la noirceur du récit.

Le son DD 5.1 assure une bonne clarté des dialogues, dans les deux langues. Le doublage en français, assez médiocre, souffre cependant d’un timbre mat qui nuit à son intégration à l’ambiance sonore. En outre, la restitution des dialogues originaux est souvent incohérente en raison tant d’une réverbération des voix qui peut varier dans une même scène, que d’une spatialisation fantaisiste, par exemple dans la longue confrontation entre Tom Kane et son épouse à l’épisode 5, à partir de 32’55”.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm