Réalisé par Spike Lee
Avec
John Leguizamo, Adrien Brody et Mira Sorvino
Édité par Filmedia
New York, été 1977. Sous une canicule historique, la ville découvre avec une horreur fascinée un phénomène jusque-la inconnu : le meurtre en série. Dans une course frénétique pour obtenir les meilleures ventes, les tabloïds n’hésitent pas à surenchérir dans le sensationnel, et ce meurtrier d’un nouveau genre est très vite baptisé « Fils de Sam ». Au coeur du Bronx, le tueur maniaque continue à massacrer des jeunes femmes. Alors que la température et le nombre des victimes augmentent, la ville bascule peu à peu dans la terreur.
Avec Summer of Sam, Spike Lee s’inspire d’événements survenus à New York durant l’été caniculaire de 1977, notamment des meurtres commis par le tueur en série David Berkowitz, surnommé Son of Sam, dans le quartier italo-américain de South Bronx. Le réalisateur reconstitue la fin des années 70 avec efficacité, bénéficie d’une excellente bande originale disco et punk rock, et use d’une esthétique soignée pour illustrer la psychose et le chaos qui s’emparaient de la Grosse Pomme, le tout relayé par les médias omniprésents. Des magasins pillés, une gigantesque panne d’électricité qui plongeait la ville dans la peur, des rumeurs et des soupçons qui pèsent sans aucun fondement sur certaines personnes commençaient à rendre les gens complètement paranoïaques.
Film tendu, violent et pourtant ponctué par un humour noir, Summer of Sam est une grande réussite dans la filmographie de Spike Lee. Les comédiens sont énergiques, en particulier John Leguizamo (en mode « Joe Pesci »), Mira Sorvino et Adrien Brody (méconnaissable), la mise en scène est certes parfois pesante comme toujours chez Spike Lee mais s’adapte plutôt bien au sujet abordé au temps de la Night fever.
Vraisemblablement inspiré par le cinéma de Martin Scorsese, un de ses maîtres, notamment par Les Affranchis auquel il rend un hommage indéniable lors de l’entrée en discothèque des personnages principaux filmés en steadycam, ainsi que par ses dialogues « fleuris », Summer of Sam est une oeuvre branchée sur 100.000 Volts, un portrait authentique d’une ville « que l’on aime autant qu’on déteste » comme il est dit dans le film.
La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est très légèrement animé, musical, et renvoie aux prémices du support.
On commence les suppléments par une rapide interview de Spike Lee (3’), peu inspiré, qui évoque brièvement l’histoire vraie à l’origine de Summer of Sam ainsi que le casting de son film.
Plus intéressant est le portrait dressé du véritable David Berkowitz (19’), le « Fils de Sam », par Stéphane Bourgoin, journaliste, auteur de nombreux ouvrages sur les tueurs en série et considéré comme l’un des plus grands spécialistes contemporains sur le ce sujet. L’histoire de ce tueur en série américain arrêté en août 1977, condamné à six peines de prison à vie (soit 365 ans) après avoir avoué le meurtre de six personnes au moyen d’un calibre 44 fait froid dans le dos, notamment quand Stéphane Bourgoin évoque sa rencontre et son entretien avec David Berkowitz.
L’interactivité se clôt sur un teaser en version française, des critiques d’époque à lire (bonnes et négatives, ce qui est plutôt rare), des filmographies du réalisateur et des comédiens (jusqu’en 2000) et la bande-annonce.
Précédemment édité par DVDY Films en 2001 puis Filmedia en 2012, Summer of Sam fait à nouveau peau neuve chez ce dernier. Soyons honnêtes, cette édition semble identique par rapport à la précédente et même à la première, comme le prouvent les filmographies présentes en bonus qui datent de 1999 et 2000.
La copie affiche une belle propreté. Cependant, le piqué manque singulièrement de mordant, la gestion du grain est hasardeuse, les couleurs manquent de peps et nous trouvons également quelques raccords de montage (Tyler Durden dirait des brûlures de cigarettes) gros comme le poing dans le coin supérieur droit. Il semble cependant que les partis-pris esthétiques soient respectés. Ces volontés artistiques, l’usage de néons verts, rouges et roses dans les night-clubs, donnent souvent du fil à retordre à la compression et les séquences sombres témoignent d’un défaut de concision. Les scènes diurnes sont claires, parfois même trop lumineuses et dénaturent certains détails et rendus des visages.
Les versions originale et française sont proposées en Dolby Digital 5.1 d’un côté, et en DTS 5.1 de l’autre. Ces deux dernières enterrent littéralement les deux pistes DD 5.1 en raison de leur percutante spatialisation musicale et de basses nettement plus frappantes. La bande originale mixe les tubes discos de l’époque (Dancing Queen et Fernando d’ABBA) avec ceux caractéristiques de l’émergence du mouvement punk rock. Les scènes de nightclubs ainsi que le concert punk à 1h22 mettent à contribution toutes les enceintes de votre installation et permettent de comparer la dynamique de chacune des options acoustiques. Même chose en ce qui concerne les coups de feu et les ambiances naturelles, percutants en DTS. Les deux versions Dolby Digital 5.1 font bien pâle figure aujourd’hui quand on les compare aux standards actuels, alors reportez immédiatement sur les deux autres options phoniques.
Crédits images : © Filmedia