Réalisé par David Lowery
Avec
Rooney Mara, Casey Affleck et Ben Foster
Édité par Diaphana
Bob et Ruth s’aiment, envers et contre tout. Et surtout
contre la loi. Un jour, un braquage tourne mal et les deux
amants sont pris dans une fusillade. Quand Bob est emmené par
la police, Ruth a tout juste le temps de lui annoncer qu’elle
est enceinte. Dès lors, Bob n’aura qu’une obsession :
s’échapper de prison pour rejoindre sa femme et son
enfant.
Mais quand il y parvient, quatre ans plus tard, le rêve
correspond mal à la réalité. En fuite, poursuivi par la police
et par les membres d’un gang, Bob peine à rétablir le lien
avec sa famille. Ruth est devenue mère et elle ne veut pas
d’une vie de cavale : courtisée par un policier attentionné,
la jeune femme devra choisir entre le passé et l’avenir.
Le réalisateur touche-à-tout David Lowery - son premier long métrage St. Nick est inédit dans nos contrées - également monteur, scénariste, directeur de la photographie, producteur, comédien, signe avec son nouveau film Les Amants du Texas (Ain’t Them Bodies Saints en version originale) une passion amoureuse contrariée baignant dans une atmosphère sombre, la plupart du temps éclairée par des couchers de soleil flamboyants à la Terrence Malick, auquel on ne peut s’empêcher de penser.
David Lowery s’entoure d’un casting soigné, l’excellent Casey Affleck, l’incroyable Ben Foster, ainsi que la magnifique et magnétique Rooney Mara qui porte littéralement le film sur ses délicates épaules. Cependant, même si les images très seventies demeurent superbes, la photo chiadée et les acteurs solidement dirigés, on peine à se prendre d’affection pour les personnages et on finit même par s’en désintéresser quelque peu.
Certes, David Lowery joue habilement avec une certaine mythologie de l’Ouest américain et ses (anti)héros à la Bonnie & Clyde, un peu dingues, follement amoureux, rêveurs, idéalistes, hors-la-loi, mais le scénario demeure vraiment trop minimaliste et cousu de fil blanc pour réellement émouvoir. Nous assistons donc à une succession de vignettes très bien mises en scène (certains diront trop maniérées), belles à regarder, mais qui ne parviennent pas à toucher autant que nous pouvions l’espérer, d’autant plus que Casey Affleck et Rooney Mara n’ont finalement que très peu de scènes ensemble et que leur histoire d’amour aurait dû être plus creusée avant de les séparer dans les premières séquences. Du coup, le personnage de Bob, évadé de prison pour rejoindre sa belle et son enfant, importe peu et nous n’attendons qu’une seule chose, que Ruth et Patrick, le shérif, finissent ensemble rapidement, même si, en dépit de sa nouvelle condition de mère et ses responsabilités, Ruth n’a jamais vraiment choisi de rompre avec celle qu’elle était avant.
Sur un rythme (trop) lent, une certaine mélancolie se dégage des Amants du Texas, un spleen, un blues languissant comme une vieille bal(l)lade sauvage, dont le charme opère bien après et reste finalement dans un coin de la tête en dépit de ce qu’on en avait pensé en sortant de la salle.
Un traitement un peu light pour le film de David Lowery, qui arrive dans nos contrées uniquement en DVD malgré ses stars à l’affiche. Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est plutôt joli, animé et musical.
En revanche, Diaphana déçoit en ce qui concerne les suppléments puisque nous ne trouvons qu’un lot de bandes-annonces, ainsi qu’un entretien écrit avec le réalisateur David Lowery.
Nous voici devant un superbe master SD, très propre et clair, avec un cadre large fourmillant de détails. La photo du chef opérateur Bradford Young (Free Angela) fait la part belle aux teintes chatoyantes, ambrées et solaires, avec de fabuleux dégradés, les contrastes sont denses, les noirs concis et le piqué joliment acéré. L’encodage est également savamment pris en charge par l’éditeur, les scènes nocturnes sont logées à la même enseigne que les séquences diurnes (lumineuses), le léger grain flatte les rétines et la profondeur de champ permet d’apprécier les paysages et le ciel crépusculaire.
Seule une piste anglaise Stéréo est disponible. Cela est d’autant plus regrettable quand on sait l’importance accordée au son par le réalisateur. Malgré tout, le mixage 2.0 proposé remplit aisément son cahier des charges et les ambiances naturelles sont bien retranscrites. Tout y est parfaitement limpide, le report des voix est correct, mais les dialogues peuvent parfois manquer de peps. Finalement, on oublie rapidement l’absence d’une piste Dolby 5.1 puisque le confort phonique demeure indéniable.
Crédits images : © Diaphana