Réalisé par Anthony Hemingway
Avec
Jeff Daniels, Emily Mortimer et John Gallagher Jr.
Édité par HBO
Retour, pour une dernière saison, au sein de l’équipe de rédaction de la chaîne d’info ACN, qui traverse des moments difficiles.
The Newsroom, dont nous avons testé les deux premières saisons, prend fin au terme d’une troisième réduite à six épisodes. The Newsroom s’ajoute aux réussites d’Aaron Sorkin, l’un des créateurs de séries les plus doués. On lui doit un monument, la plus ambitieuse série politique jamais créée, À la Maison Blanche (The West Wing, 1992-1999) passionnante tout au long de ses 155 épisodes qui se déroulent dans les coulisses de la présidence des USA.
Deux autres séries sont des mises en abyme de la télévision, dans le ton de la comédie : Sports Night (1998-2000) et Studio 60 on the Sunset Strip (2006-2007) jamais éditées en France en dépit du favorable accueil que leur a réservé le public et la critique, outre-Atlantique et outre-Manche.
The Newsroom est résolument dramatique, particulièrement pour cette troisième saison dans laquelle l’équipe est sous le coup d’une double menace : un raid du FBI et un rachat hostile. Le scénario, dont la construction rigoureuse réussit à entretenir la tension, soulève aussi des interrogations sur l’éthique du journalisme. Faut-il céder au chant des sirènes de l’audimat et être le premier à diffuser la nouvelle ? Ou faut-il, avant tout, vérifier la fiabilité des informations ? Cette discussion a pour toile de fond l’attentat terroriste qui endeuilla le marathon de Boston en avril 2013.
Une autre polémique est lancée sur le refus de divulgation aux autorités des sources d’informations. L’occasion d’une confrontation entre le principe posé par le « first amendment » de la constitution des USA qui garantit la liberté d’opinion et les exigences de la sécurité nationale.
Enfin, sont mis sur la sellette les nouveaux médias, ces courts messages qui peuvent répandre sur toute la toile, comme une traînée de poudre, des ragots sans importance, voire, par négligence ou par malice, des informations erronées. Partisans et opposants s’expriment dans un débat très ouvert.
La distribution rassemble des acteurs connus, Jeff Daniels en tête d’affiche dans le rôle de Will McAvoy, le présentateur-vedette, Emily Mortimer, Sam Waterston, John Gallagher Jr., Dev Patel, le Jamal de Slumdog Millionaire, Alison Pill (qu’on a pu voir également dans la remarquable série Les Piliers de la Terre) et Olivia Munn.
The Newsroom est une série à la fois passionnante et exigeante, qui invite le spectateur à réfléchir, sans chercher à le conditionner. Un autre joyau à la couronne de HBO. Indispensable !
Les deux DVD-9 (pas d’édition Blu-ray en France) sont présentés dans un keep case inséré dans un étui. Le menu musical et animé offre le choix entre la version originale (avec sous-titres dans 8 langues, dont le français et l’anglais pour malentendants) et un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 5.1 (ainsi qu’un doublage mono en « Polski lektor »). Sort simultanément à la saison 3 une intégrale en 9 DVD.
À noter la qualité du générique.
Les suppléments, plus maigres que ceux qui accompagnaient les deux premières saisons, se limitent à de courtes interventions d’Aaron Sorkin (autour de trois minutes pour chaque épisode) qui se contente de rappeler les grandes lignes du scénario. Il y révèle que le titre de l’épisode final, What Kind of Day Has It Been, est sa marque de fabrique : le même titre clôt la saison 1 de Sports Night, de À la Maison Blanche et de Studio 60 on the Sunset Strip.
S’y ajoute un commentaire du même épisode par Aaron Sorkin et le réalisateur Alan Poul, avec quelques bons moments que l’absence de sous-titres réserve à quelques-uns.
L’image (1.78:1) a les mêmes caractéristiques que celle des deux saisons précédentes. Elle est précise, avec une belle profondeur de champ dans toutes les conditions d’éclairage, un étalonnage des couleurs réussi, de beaux contrastes et des noirs profonds. Ce qui se fait de mieux en définition standard.
Le son Dolby Digital 5.1, en privilégiant les enceintes frontales, restitue les dialogues avec clarté (ce que leur rapidité imposait), dans la version originale comme dans le doublage français. On reste un peu frustré par l’utilisation trop discrète des enceintes surround qui sont essentiellement appelées à la rescousse pour la musique et pour l’ambiance des quelques scènes tournées dans les rues de New York. L’espace sonore de la salle de rédaction est assez large, mais pas toujours cohérent.
Crédits images : © HBO