Réalisé par Santiago Mitre
Avec
Dolores Fonzi, Oscar Martínez et Esteban Lamothe
Édité par Ad Vitam
Paulina, 28 ans, fille d’un juge, renonce à une carrière d’avocat, quitte Buenos Aires et son petit ami pour se mettre au service des plus déshérités : elle part enseigner des grands adolescents dans une région pauvre et reculée d’Argentine. Peu après son arrivée, elle est violée par une bande de jeunes dans laquelle elle reconnaît certains de ses élèves.
Paulina est le troisième long métrage du scénariste et réalisateur argentin Santiago Mitre dont le film précédent, salué une impressionnante moisson de prix en Amérique Latine, El Estudiante, ou récit d’une jeunesse révoltée (2011), racontait comment Roque fut attiré à la politique par les yeux d’une belle.
Paulina - La Patota (c’est-à-dire bande de voyous) explorant l’impact sur une femme d’un viol, ici d’un viol en réunion - a soulevé une polémique liée à l’ambiguïté des réactions du personnage principal. Paulina choisit en effet de ne pas dénoncer ses agresseurs qu’elle regarde comme des victimes du système social, leur assurant ainsi l’impunité. Laisser la justice suivre son cours n’était-il pas un impératif majeur ?
Cette question s’impose d’autant plus que le scénario laisse dans la brume les états d’âme de Paulina dont le personnage manque d’épaisseur et reste un peu lointain. La réalisation, assez conventionnelle mais soignée, déroule les événements dans un ordre chronologique, seulement rompu par deux ou trois flashbacks assez artificiels.
L’atout majeur du film est Dolores Fonzi, saluée pour ce rôle par plusieurs prix d’interprétation, y compris hors de son pays. Elle avait été révélée par El Aura (Fabián Bielinsky, 2005) et on va la revoir dans Truman, réalisé par Cesc Gay en 2015.
Paulina (99 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un boîtier de 14 mm. Le menu fixe propose le film en version originale, avec sous-titres français incrustés dans l’image et trop haut placés, et donne le choix entre deux formats audio, Dolby Digital 5.1 ou 2.0.
Pour tout supplément, une bande annonce.
L’image (2.35:1) déploie une agréable palette de couleurs naturelles. Mais un manque de piqué se fait sentir dans les plans larges et l’image devient même confuse dans certaines scènes de nuit.
Le son (Dolby Digital 5.1 ou 2.0) profite d’un spectre très ouvert vers les aigus, restitués avec une excellente dynamique. L’image sonore est concentrée sur les voies avant, mais la musique tire bon profit des voies surround.
Crédits images : © La Unión de los Ríos, Full-House, Telefe