Réalisé par Terry McDonough
Avec
Steven Strait, Cas Anvar et Dominique Tipper
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Au 23ème siècle, les hommes ont colonisé le système solaire et les Nations-Unies contrôlent la Terre. Mars est devenue une puissance militaire indépendante et les autres planètes dépendent des ressources de la ceinture d’astéroïdes, où les conditions de vie sont pénibles et les habitants contraints de travailler durement. Au fil des ans, les tensions entre la Terre, Mars et la Ceinture ont pris une telle ampleur qu’une simple étincelle pourrait déclencher une guerre. Dans ce contexte tendu, la disparition d’une jeune femme va entraîner le détective chargé de l’affaire et le capitaine d’un vaisseau dans une course à travers le système solaire pour découvrir le plus grand complot de l’histoire de l’humanité.
The Expanse s’ajoute à la longue liste de séries produites et diffusées par la chaîne Syfy, créée en 1992. Celles actuellement en cours de diffusion sont Z Nation (2014), dont la saison 5 doit démarrer le 30 novembre (quatre premières saisons éditées en France), 12 Monkeys (2015), dont la saison 4, la dernière, a été diffusée cet été (saisons 1 et 2 disponibles en France), Killjoys (2015), dont la saison 5 doit être diffusée en 2019 (seule la saison 1 nous est actuellement arrivée) et The Magicians (2015), dont la saison 4 doit être diffusée en 2019 (les trois premières saisons sont dans nos bacs).
The Expanse, série de science-fiction, s’inscrit, plus nettement que les autres séries que nous venons de citer, dans le sillage d’une des meilleures du genre, l’ambitieuse Battlestar Galactica : 2003, un space opera qui tint l’antenne de 2004 à 2009 pour un vol spatial de 73 épisodes de 45 minutes, prolongé par un spin off, Caprica (2009, 18 épisodes).
The Expanse est l’adaptation d’un roman de James S. A. Corey, le nom de plume derrière lequel se cachent Daniel Abraham et Ty Franck qui participent tous deux à l’écriture du scénario avec les deux créateurs et showrunners, Mark Fergus et Hawk Ostby, cosignataires du scénario du film Les Fils de l’homme (Children of Men, Alfonso Cuarón, 2006).
The Expanse, d’abord une série d’action, a également une dimension politique, avec la lutte de pouvoir de plusieurs organisations ou groupes, les Nations-Unies sur la Terre, L’OPA, Outer Planets Alliance, la République du Congrès martien aux visées expansionnistes et, entre les deux, les Belters, un peuple maintenu dans un statut proche de l’esclavage dans la ceinture d’astéroïdes. La série prend aussi des airs de polar, avec le personnage anachronique de Joe Miller, un détective qui, sauf pour sa coiffure, pourrait s’être échappé d’un film noir des années 50.
Il faut deux ou trois épisodes pour commencer à se familiariser avec l’ambiance et les codes d’une série impliquant de nombreux personnages, bien interprétés par des acteurs pourtant assez peu connus. Les détours d’un scénario assez exigeant et la sophistication des dialogues sollicitent particulièrement l’attention du spectateur.
Un des attraits de la série est l’originalité et la beauté de ses décors, particulièrement des stations spatiales dont la riche inventivité est dévoilée par l’extraordinaire profondeur de champ de nombreux plans. On y voit aussi Manhattan, avec de vertigineux gratte-ciel torsadés, des planètes colorées ou des astéroïdes dont les formes torturées se détachent du noir absolu du vide sidéral, les longues galeries dans lesquelles déambule la foule disparate des stations spatiales… L’aménagement des salles, l’intérieur des vaisseaux (dont l’un, Rocinante, fait un clin d’oeil à Cervantès), les uniformes et les scaphandres, tout s’accorde à créer l’univers graphique original de la série.
Espérons que la saison 3, diffusée au printemps aux USA, ne tardera pas à traverser l’Atlantique.
The Expanse, saisons 1 & 2 comprend 23 épisodes (10 pour la saison 1, 13 pour la saison 2, d’une durée cumulée de 945 minutes) répartis sur sept DVD-9 logés dans un coffret non fourni pour le test, effectué sur check discs.
Le menu fixe et musical propose la série dans sa version originale et dans deux doublages, en français et en castillan, tous au format Dolby Digital 5.1. En plus, un doublage en italien pour la saison 2.
Les sous-titres, placés trop haut sur l’image, sont disponibles dans quatre langues pour la saison 1, huit langues pour la saison 2, dont le français et l’anglais pour malentendants.
Une fois de plus, la France a été privée de l’édition Blu-ray disponible en région A, mais aussi au Royaume Uni et en Allemagne.
Aucun bonus vidéo.
L’image (1.78:1) se distingue par une exceptionnelle résolution qui permet d’apprécier dans le détail tous les décors, un des atouts de la série. Les contrastes sont fermes, avec des noirs profonds. La palette de couleurs est délibérément très froide, avec de nombreuses scènes dans un camaïeu de bleus, en harmonie avec l’ambiance sombre du scénario.
Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale, avec une généreuse ouverture de la bande passante, une bonne dynamique et une utilisation appropriée des voies latérales, crée une efficace impression d’immersion dans l’action. La clarté des dialogues est occasionnellement affectée par un léger excès de réverbération. Ceux du doublage en français, pas toujours convaincants, sont, à l’inverse, trop mats.
Crédits images : © 2018 SYFY